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Interviews

Stephen King : Part 2. Captain Trips – Welch Everman, un prof pas comme les autres

IX – Welch Everman, un prof pas comme les autres

 

 

Welch Everman enseigne la littérature fantastique à l’Université du Maine à Orono, là même où Stephen King a fait ses études. L’un de ses cours porte d’ailleurs sur l’oeuvre de King. Monsieur Everman a gentiment accepté de passer quelques instants avec nous pour nous parler de l’Univers de Stephen King et son importance à Orono…

 

Welch Everman : J’ai une anecdote qui vous intéressera probablement. Un morceau de la « légende Stephen King« . King a fait ses études ici, à l’Université du Maine, à Orono. C’est ici qu’il a commencé sa carrière d’écrivain. Il a habité durant un moment à Orrington , et Burton Hatlen (N.D.T.: l’un de ses anciens professeurs… voir notre interview un peu plus loin) avait une maison pas très loin de chez lui, près de la route 15, cette même route que l’on retrouve PET SEMATARY/SIMETIERRE. De nombreux animaux se sont fait écraser sur cette route, et la légende veut que ce soit Burton qui commença un petit cimetière d’animaux dans son jardin. C’est ce qui donna l’idée du roman à Steve. Mais ce n’est qu’une petite anecdote. J’en ai d’autres pour vous. En voici d’ailleurs une assez intéressante. Cela concerne Jake Bennet, un de mes collègues du département d’anglais, aujourd’hui à la retraite (N.D.T.: depuis un an). Jake fut lui aussi l’un des professeurs de Steve, et Jake est, je ne suis plus sûr du nom, Rawlie dans le roman THE DARK HALF/LA PART DES TENEBRES, le professeur qui fume la pipe et qui sait que les étourneaux sont des psychopompes. C’est Jake! Et il y a un indice qui nous en apporte la preuve. Dans le roman, il y a une référence au bâtiment du département d’anglais de l’Université où Thad Beaumont se trouve. Dans le roman, King écrit que le bâtiment donne sur une rue s’appelant BENNET DRIVE. Dans la réalité, cette rue ne s’appelle pas BENNET DRIVE. C’est simplement pour nous faire savoir que c’est Jake BENNET qui est en fait en train de regarder par la fenêtre dans ce passage! Et lorsqu’on a su que George Romero allait tourner THE DARK HALF, Jake est venu me voir dans mon bureau et nous avons parlé de Romero et de son projet. Jake m’a dit « Bon sang, je me demande qui il va choisir pour jouer mon rôle. Je ne sais pas. Qu’en penses-tu? Moi, je verrai bien Robert De Niro. » (Rires). Mais moi je ne pensais pas à cela. J’aurais plutôt dit Dustin Hoffman. Puis il a fini par découvrir qu’ils avaient choisi Julie Harris. Une femme! Jake était démoralisé! Toutes ces petites anecdotes sont très amusantes lorsque vous habitez ici. Le fait est que tout le monde voit Steve car il habite ici. Vous êtes déjà passé devant sa maison?

Lou Van Hille : Plusieurs fois.

Welch Everman : Autrefois, il y avait des chauves-souris en fer forgé au sommet de chaque piquet, mais la plupart a été volé par les fans… Mais je m’écarte de ma pensée de départ. Lorsque j’ai commencé à lire ses livres, je n’habitais pas dans le Maine, et je désirais vraiment le rencontrer, comme tout le monde. Puis je suis venu habiter ici, et tout a changé. Steve est un habitant comme les autres ici, et l’on prend d’autant plus de plaisir à lire ses livres emplis d’allusions à de nombreux lieux de notre vis quotidienne.

Lou Van Hille : En quoi consiste votre enseignement des oeuvres de Stephen King?

Welch Everman : Mon étude ne traite pas de sujets aussi précis que les vôtres. Il s’agit plutôt de l’intégration de son oeuvre dans la littérature post-moderne. Sa façon de faire de nombreuses références à l’Histoire et aux histoires d’horreur. Mais pas seulement les livres… Les films aussi… Ses références et ses sources sont toujours citées avec beaucoup de précision et d’attention. Par exemple, il laisse des indices faisant directement référence à une nouvelle d’Edgar Allan Poe, ou encore au film d’horreur britannique THE CRAWLING EYE. Ce que j’enseigne, tout au moins tel que je fais mes cours aujourd’hui, est plutôt basé sur des livres tels que ‘SALEM’S LOT ou THE SHINING… Ce qui est intéressant quand vous faites un cours sur Stephen King, c’est que tous les étudiants ont non pas un ou deux ou trois romans, mais l’intégralité de son oeuvre (Rires).

Lou Van Hille : Pensez-vous qu’il soit possible d’établir un « réseau Stephen King » entre les étudiants de l’Université de Maine à Orono, et le Club Stephen King à l’Université de Lille III ?

Welch Everman : Je ne pense pas que ce soit une mauvaise idée. Je crois qu’il y a assez d’étudiants intéressés par l’oeuvre de King ici pour le faire (…) Avez-vous vu qu’il y a tout un site concernant Stephen King sur Internet?

Lou Van Hille
: Oui. Nous y avons accès à la Bibliothèque de notre Université.

Welch Everman : Il y a une autre section complète sur sa série THE GREEN MILE/LA LIGNE VERTE. (…) Je n’aime pas trop les livres à épisodes. Ca me rend malade. Le simple fait d’attendre… J’ai préféré attendre que les six épisodes soient disponibles. Maintenant, je vais pouvoir les acheter, Les disposer sur ma table de nuit et les lire à la suite, sans devoir attendre. Cependant, j’ai tout de même dû lire le premier épisode, car lors d’un de mes cours, un étudiant est venu me voir et m’a demandé: « Que pensez-vous de THE GREEN MILE ? »… Et j’ai donc acheté le premier épisode!… Mais ensuite, j’ai préféré attendre la diffusion de la série entière.

Lou Van Hille : D’après ses récentes déclarations, Stephen King lui-même ne veut pas recommencer l’expérience d’un livre à épisodes.

Welch Everman : Je le comprends tout à fait ! Maintenir la tension d’un chapitre à l’autre est une chose, mais la maintenir d’un mois à un autre, c’est une autre paire de manches! (…) Êtes-vous allé à son bureau?

Lou Van Hille : Oui, nous y sommes allés hier, et ce fut une véritable surprise. Cela ne ressemble absolument pas à un bureau vu de l’extérieur!

Welch Everman : Oui! Son bureau est situé sur un site industriel, juste derrière l’aéroport… C’est un immeuble très modeste par son apparence (…) C’est vraiment dommage que vous ne puissiez pas être là à la reprise des cours. Vous auriez pu venir assister à l’une de mes séances (…). Mon but est de faire réfléchir les gens sur l’œuvre de Stephen King (…), de les faire aborder King comme ils n’ont encore jamais pensé le faire. Et ça marche pas trop mal.

Lou Van Hille : Hier, nous avons fait l’acquisition d’un ouvrage intitulé « Stephen King: Man and Artist » écrit par un enseignant d’Orono.

Welch Everman : Il s’agit de Carroll Terrell. Il est désormais à la retraite. Avez-vous la version de poche ou la version grand format ?

Steve’s Rag : La version de poche.

Welch Everman : Il s’agit d’une version un peu différente de l’autre. (…). Carroll Terrell a écrit ce livre, mais il n’est pas très intéressant. Il traite principalement d’ouvrages que n’importe quel enseignant prendrait au sérieux, comme THE BODY/LE CORPS… mais aussi de nombreuses choses qui n’ont rien à voir avec Stephen King!… Il y a par exemple un très long monologue où il se plaint de l’équipe de football de l’Université. Après avoir relu la version grand format, son assistant coupa certains passages du livre, et cela donna la version de poche, qui ressemble davantage à un livre sur Stephen King. Carroll Terrell n’a pas vu cela d’un très bon œil. (Rires).     Mais c’est un livre qui vaut le coup d’œil. Il n’est cependant pas très facile à trouver. Il y a plusieurs autres livres qui ont été diffusés par Popular Press à l’Université d’État en Ohio. Il doit y en avoir deux ou trois. Des recueils d’essais principalement. C’est assez surprenant car , jusqu’à présent, mais il n’y a pas eu grand chose d’entrepris de façon sérieuse. Il y a plusieurs anthologies, telles que REIGN OF FEAR, où l’on retrouve un essai de Burton Hatlen (…). C’est dommage qu’il y ait si peu d’ouvrages sérieux sur l’oeuvre de King. En ce qui me concerne, je n’envisage pas pour l’instant d’écrire un ouvrage sur King. J’ai d’autres projets en cours pour le moment (…). Mais lisez le livre de Carroll Terrell ! Il vaut le détour. (…). Pour revenir à King en personne,(…), tout ce qu’il fait, il le prend à cœur, et sa culture ne s’arrête pas au Fantastique ou à l’horreur. Il prend, par exemple, la poésie très à cœur. Stephen King lit énormément. Il peut vous arriver de le rencontrer en train de marcher sur le trottoir tout en lisant un livre ! Pour être franc, je ne connais pas King personnellement. Burton Hatlen pourrait vous apporter beaucoup plus d’information sur King que je ne le peux. King était l’un de ses élèves. (…) King viendra la semaine prochaine à BOOKMARC’S pour une séance de dédicaces. (…). Steve fait cela, car BORDER’S BOOKS est une chaîne de magasins qui s’est récemment développée, et menace les petits magasins tels que BOOKMARC’S ou BETTS BOOKSTORE. Steve fait cela pour donner un petit coup de pouce à toutes ces petites librairies en danger. (…) Je ne vois pas ce que je pourrais vous dire d’autre. Mais si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à me contacter !

Orono, le 22 août 1996 

 





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