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La Tour Sombre

La Tour Sombre – Chapitre 2 (Univers multiple & complexe)

La Tour Sombre – étude : Chapitre II
Un Univers Multiple et Complexe

(Lou Van Hille)

 


 

Au fur et à mesure que nous avançons dans les romans de la TOUR SOMBRE, nous découvrons, petit à petit, qu’il s’agit en fait d’un univers multiple… Nous voyageons d’une réalité à une autre, du présent au passé, d’une dimension à l’autre. Certains ont baptisé cet univers multiple le « Multivers ». Au centre de cet univers, où se rejoignent le temps, l’espace et les dimensions, se trouve deux pièces maîtresse de la série : La Tour Sombre et la Rose….

A) LA TOUR SOMBRE

Atteindre la Tour Sombre est la longue quête que Roland Deschain s’est fixée. Il est le dernier de la lignée des Eld, et comme ses ancêtres, il a juré de protéger la Tour Sombre.

La Tour Sombre est un immense édifice aux teintes de gris et de noirs. Elle est à la fois le centre de tous les univers et le point d’encrage du continuum espace-temps. Chaque monde et chaque réalité sont contenus dans ses nombreux niveaux.

Dans son roman INSOMNIA, King nous présente, en effet, la Tour Sombre comme un univers réparti sur plusieurs niveaux… Nous, êtres humains (aussi appelés Michrones), appartenons à l’un des niveaux les plus bas (cependant pas le plus bas !).

Sur un étage supérieur à celui des Michrones se trouve celui de créatures appelées Machrones… Plus haut encore se trouvent d’autres niveaux : ceux d’êtres que l’on pourrait appeler les Pantachrones… Les sphères des niveaux des Michrones et des Machrones se superposent et communiquent entre elles. Les niveaux supérieurs sont, quant à eux, inaccessibles… bien entendu, il existe des exceptions (Ralph Roberts de INSOMNIA en est la preuve).

King, par le biais du discours d’un Machrone, nous offre de précieux renseignements sur la structure de la Tour Sombre, au chapitre 18-1 d’INSOMNIA :

« Nous sommes un peu plus haut placés que ceux qui travaillent sur les chaînes de montages, mais nous n’en sommes pas moins que des ouvriers (…) au-delà du niveau d’existence des Michrones et des Machrones (…) il y a d’autres niveaux. Ils sont habités par des créatures que nous pourrions appeler Pantachrones, puisqu’elles ont tout le temps devant elles, étant soit éternelles, soit si près de l’être que cela ne fait guère de différence. Les Michrones et les Machrones vivent dans des sphères d’existences qui se superposent, des étages différents d’un même bâtiment qui communiquent (…), sphères régies par l’Aléatoire et l’Intentionnel Note : Ces deux notions seront vues un peu plus loin. Au-dessus de ces étages, qui nous sont inaccessibles mais font néanmoins tout autant partie de la même Tour d’existence, vivent d’autres entités. Certaines sont merveilleuses, extraordinaires ; d’autres sont hideuses au-delà de notre faculté de compréhension (…). On pourrait appeler ces entités l’Intentionnel Supérieur et l’Aléatoire Supérieur… ou peut-être n’y a-t-il plus d’aléatoire au-delà d’un certain niveau ; nous le soupçonnons, mais sans pouvoir l’affirmer avec certitude (…) »

Personne ne sait ce qui se trouve au sommet de la Tour Sombre. Peut-être Dieu… Peut-être autre chose… Peut-être simplement rien du tout.

Des escaliers en spirale montent vers les niveaux supérieurs et les fenêtres suivant cette spirale nous laissent entrapercevoir des lumières intenses de feux bleu électrique. Ses escaliers donnent écho aux voix des âmes damnées ou égarées qui s’y sont retrouvées prisonnières.

A la fin de THE GUNSLINGER, Roland le Pistoléro a une vision de la Tour Sombre et de son univers. Ce dernier serait enfermé dans une molécule d’un brin d’herbe pourpre qui se trouve dans un autre univers…

B) LA ROSE COSMIQUE

Dans THE WASTE LANDS, nous découvrons un certain terrain vague à New York, à l’angle de la 46ème rue et de la seconde avenue… Dans ce terrain vague pousse une Rose bien particulière et au pied de cette rose, un brin d’herbe pourpre….

Même si, au début de l’histoire, Il n’est pas toujours très difficile de faire le lien entre la Rose Cosmique et la Tour Sombre, quelques détails sont cependant livrés par King au fur et à mesure que nous avançons dans la quête de Roland… Voici ce que nous découvrons sur cette Rose Cosmique :

Jake Chambers, avant de rejoindre le monde du Pistoléro (dans THE WASTE LANDS I-II-17), trouve, dans un terrain vague – où l’on voit une pancarte portant l’inscription « Résidence de la Baie de la Tortue (référence à l’un des douze Gardiens – Voir le chapitre III de notre étude) » – une rose « malade »… La ROSE COSMIQUE…

« Puis le cœur de la Rose s’ouvrit à lui, révélant une lumière aveuglante (…) il s’approcha un peu plus vite et vit que le disque de lumière jaune n’était pas une boule de pollen. C’était un soleil : une immense forge brûlant au centre de cette Rose qui poussait dans l’herbe pourpre (…) Il s’approcha un peu plus de la Rose et vit que son cœur était fait de plusieurs soleils et non d’un seul (…) peut-être que ce réceptacle fragile mais précieux contenant tous les soleils ». Puis : « Quelque chose n’allait pas. Il percevait une discordance palpitante, pareille à une déchirure sur une œuvre d’art inestimable ou une fièvre mortelle (…) Il sentait pulser un cœur Sombre et malade, luttant contre la beauté secrète de la Rose ».

Plus loin, au chapitre II-VI-9 de THE WASTE LANDS, nous avons : « Il y a une grande maladie à la Tour Sombre ».

Notons que dans INSOMNIA (chapitre 28-4), lorsque Ralph affronte le Roi Cramoisi dans la Tour Sombre, il voit des Roses Rouges !!!

Jake voit la Rose et sait qu’elle est l’univers ! La Tour Sombre se trouve dans un champ de Roses Rouges. La Tour Sombre ne pourrait-elle pas être en fait la Rose Suprême. La Rose que Jake voit pourrait être en fait une représentation de la Tour Sombre. La Tour Sombre a perdu sa stabilité et le monde a « bougé »… les dimensions et le temps se sont mélangés… La Tour Sombre et la Rose sont malades et se meurent.

Dans WIZARD AND GLASS (I-5-10), Eddie dit à Roland, en parlant de la Rose :

« Tu crois que c’est une porte vers la Tour ? »

Ce à quoi Roland répond :

« Je crois que c’est peut-être la Tour elle-même »

Il est fort possible que la Rose soit en effet une représentation de la Tour… Cependant, Roland précise que la Tour n’est peut-être pas accessible depuis tout les mondes… Dans le New York de Jake, il n’y a aucun accès à la Tour. Jake ne peut VOIR que la Rose… Comment alors accéder à la Tour Sombre ? Passer dans le monde de Roland ?…

WOLVES OF THE CALLA  nous apporte beaucoup d’informations supplémentaires sur le lien entre la Rose Cosmique et la Tour Sombre :

Alors qu’ils s’approchent de la Rose, lors de l’un de leurs voyages dans le New York de 1977, Roland, Jake et Eddie voient des visages des ombres du terrain vague. Jake voit Gasher, l’Homme Tic-Tac et Flagg ; Depape et Reynolds. Il voit aussi ses parents et Greta Shaw, leur gouvernante. Eddie, quant à lui, voit des personnes de son enfance : Jimmie Polio, le gamin au pied bot et Tommy Fredericks. Il voit aussi Skipper Brannigan et Csaba Drabnik. Il voit le visage de sa mère, de Dora Bertollo, son amie. Il voit finalement son frère Henry. Roland voit tous les fantômes de son passé, depuis sa mère jusqu’aux visiteurs de Calla Bryn Sturgis. Dans la Rose, Eddie voit de grands évènement mais aussi des évènements qui auraient pu être de grands échecs. Il voit Albert Einstein enfant qui a failli se faire renverser par un camion de livraison de bouteilles de lait alors qu’il traversait la rue. Il voit un adolescent, répondant Albert Schweitzer, sortir de sa baignoire et manquant de glisser sur un morceau de savon. Il voit un lieutenant Nazi brûlant un morceau de papier sur lequel sont écrit le jour et le lieu exacts du débarquement. Il voit un homme, prêt à répandre du poison dans le réservoir d’eau potable de Denver, mourir d’une crise cardiaque sur une aire de repos de l’autoroute I-80 dans l’Iowa, un sachet de frites de McDonald sur ses genoux. Il voit un terroriste ceinturé d’explosifs sortir d’un restaurant bondé d’une ville qui pourrait bien être Jérusalem. Le terroriste semble être intrigué par le ciel et sa façon dont il forme une arche équitable au-dessus de la justice et de l’injustice. Il voit quatre homme sauvant un petit garçon d’un monstre dont la tête semble n’être faîte que d’un oeil unique (Note : cette dernière référence est un rappel direct au roman BLACK HOUSE).

Eddie peut aussi ressentir l’accumulation du poids de toutes ces petites choses, des avions qui ne se sont pas écrasés, des hommes et des femmes qui se trouvaient au bon moment au bon endroit et qui ont donné vie à toutes ces générations. Il voit ces baisers échangés dans l’embrasure d’une porte, des portefeuilles égarés rendus à leurs propriétaires, des personnes faisant le choix qui guidera leur vie dans la bonne direction. Il voit des milliers de rendez-vous non prévus qui n’étaient en rien du au hasard. Il voit dix mille bonnes décisions, une centaine de milliers de bonnes réponses, un million d’acte de gentillesse non remercié. Il voit les vieilles personnes de River Crossing et Roland à genou dans la poussière attendant la bénédiction de Tante Talitha. Il entend de nouveau les paroles de la vieille femme. Il l’entend demander à Roland de déposer la croix qu’elle lui a donnée au pied de la Tour Sombre et de parler au nom de Talitha Unwin la où la Terre s’arrête. Il voit la Tour dans son champ de rose et durant un instant, il comprend son importance. Il comprend comment elle répand ses lignes de force dans tous les mondes existant et les maintient reliés et stable dans une grande hélice. Il comprend que derrière chaque brique qui tomba au sol sans tomber sur la tête d’un enfant, que derrière chaque tornade qui a épargné un terrain de caravaning, que derrière chaque missile qui n’a pas décollé, que derrière chaque main qui n’a pas engendré la violence, il y avait la Tour.

Roland, Jake et Eddie comprennent que tout devrait aller bien mais que ce n’est pas le cas car il y a désormais DEUX centres d’existence. La Tour et la Rose. Et pourtant, elles ne font qu’une. La Tour et la Rose et le reste de l’univers est entre les deux, tournoyant dans cette fragile complexité.

La Tour Sombre est visible dans la Rose et c’est dans un océans de roses rouges que se trouve cette même Tour Sombre.

La Tour Sombre et son océan de rose sont situés au-delà de la contrée hantée de Tonnefoudre (Thunderclap), à la limite d’une région appelée End-World (Le Monde Ultime), là où le monde prend fin.

Roland comprend alors qu’il leur faut impérativement acquérir ce terrain vague où pousse la Rose afin de la protéger tant que les Rayons qui stabilisent la Tour Sombre ne sont pas rétablis. La Tour s’affaiblit et entraîne la maladie de la Rose avec elle.

C) LES RAYONS

« Il y a six Rayons et ils furent créés dans la Discordia, la soupe de la création que certains, dont les sages ermites, appellent le Supérieur (The Over) et que d’autres appellent la Primauté (The Prim). Mais qui les a créés ? Peut-être est-ce un Dieu mais les Rayons se sont élevés de la Primauté sur les airs de la magie (…), la véritable magie qui n’existe plus depuis longtemps. Est-ce Dieu qui créa la magie ou est-ce la magie qui créa Dieu ? (…) Quoi qu’il en soit, il y eu autrefois une époque où il n’y avait rien d’autre que la Discordia et les Rayons en sont nés, puissants et liés en un point central unificateur. La magie était là pour les maintenir unis et stables pour l’éternité. Mais quand la magie s’en est allée, il ne resta que la Tour Sombre, que certains appellent Can Calyx, le Hall du Rétablissement, le désespoir des hommes. Quand l’Age de la Magie cessa, il laissa la place à l’Age des Machines ».

Mia – SONG OF SUSANNAH – 6th Stanza – 3

La Tour Sombre est maintenue en place par un réseau de forces à la fois magiques et magnétiques que l’on appelle les Rayons. Ces derniers sont aux nombres de six et sont répartis tels les diamètres d’un cercle dont la Tour Sombre serait le centre. Les douze points de départ ou d’arrivée de ces Rayons abritent un Portail et chacun des douze Portails est protégé par un animal Gardiens (voir le Chapitre III de notre étude). La Tour Sombre est le treizième Portail. Chaque Rayon agit un peu comme un fil à haute-tension invisible, affectant à la fois la gravité et l’alignement correct entre le temps, l’espace et les dimensions. Leur rôle est de maintenir l’Univers entier dans un tout cohérent, positionnant ainsi chaque monde bien à sa place.

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Bien que certains pensent que la Tour, les Rayons, les Portails et les Gardiens étaient autrefois des éléments magiques ayant vu le jour bien avant la technologie destructrice des Grands Anciens, il semble évident que ces derniers ont recréé le monde selon leurs propres lois, cherchant à remplacer la magie, désormais disparue, par leurs machines et leur technologie. Mais l’homme n’avait pas prévu les fléaux qui le décimèrent dans de nombreux mondes. Les machines, à l’instar des hommes, ne sont pas éternelles… ET l’homme n’était désormais plus assez présent pour remplacer les machines défaillantes. Dans le monde de Roland Deschain, ces mêmes machines ont commencé leur déclin et tombent en ruines. Une terrible maladie qui atteint la Tour Sombre et qui tel un Cancer, affaiblit sa structure, donnant par là même naissance aux Tramées (Thinnies)… Les séparations entre les mondes s’amenuisent.

Les Rayons, tout comme la Tour, ont à la fois une représentation physique et une représentation métaphysique. Au sein même de la Tour, ces rayons servent à maintenir l’intégrité structurelle du bâtiment. Tout comme pour tout autre immeuble, la structure interne sert à séparer les différents niveaux mais aussi à séparer chaque pièces d’un niveau. Dans le cas de la Tour Sombre, ce sont respectivement les différents niveaux d’existences et les innombrables mondes qui sont séparés par les Rayons. Si ces derniers venaient à se briser, tous les niveaux se superposeraient et les mondes s’effondreraient. S’ils finissaient par céder, plus rien ne maintiendraient la Tour en place. Elle s’effondrerait et toute création serait éradiquée avec elle. Il en résulterait le chaos.

Les Rayons ont cependant une autre représentation métaphysique. Dans le monde où la Tour Sombre se trouve physiquement, les Rayons servent à maintenir l’univers dans une certaine stabilité. Ils apparaissent alors comme des faisceaux de force invisibles. La seule façon de les apercevoir est de constater les effets magnétiques qu’ils ont sur leur environnement physique.

Dans BLACK HOUSE, nous apprenons que :

« Le drame est en cours (…). Regarde ton monde pour avoir une idée de l’ampleur des dégâts. Des six Rayons qu’il y avait, un seul tient encore solidement, deux n’ont qu’une action limitée et les trois autres sont fichus. Il a fallu des milliers d’années pour que l’un d’entre eux lâche, par usure naturelle, mais les deux autres… C’est l’œuvre des Briseurs. Et ça en deux siècles seulement ou même moins ».

Ces Briseurs ne sont autres que les agents du Roi Cramoisi (voir le Chapitre III de notre étude)…

Au début de SONG OF SUSANNAH, nous assistons à la destructions d’un quatrième Rayon (probablement celui qui va du Gardien Poisson au Gardien Rat) et le Pistoléros commente les effets catastrophiques de la destruction d’un Rayon.

« (si le Rayon allant de Shardik l’Ours à Maturin la Tortue se brisait) plus rien n’existerait à 100 miles de Calla Bryn Sturgis, voir même un millier de miles. Qui sait. Les oiseaux se seraient enflammés tout en volant et seraient tombés comme des torches (…) Ce dont je parle, c’est d’une mort massive et d’une grande destruction. Et quelque part, le long du Rayon allant peut-être du Poisson au Rat, cela vient de se produire ».

Quoi qu’il en soit, les deux Rayons restants sont désormais affaiblis, à la fois par l’action des agents du Roi Cramoisi, et par le fait qu’ils doivent supporter le travail des six Rayons. Et bien que les Rayons ne soient pas visibles dans chaque monde, les effets de leur affaiblissement se ressentent dans toutes les dimensions.

Il semble cependant nécessaire de préciser qu’avec le temps, la Tour tombera peut-être d’elle même. Nous savons qu’un des Rayons s’est brisé naturellement par le passé. Les agents du Roi Cramoisi ne font alors peut-être qu’accélérer un processus qui aurait lieu même sans leur intervention. Comme Roland le Pistoléro a l’habitude de le dire : seul Ka décidera de l’avenir des choses… Et le Ka sert le bien et le mal sans distinction…

A la fin de SONG OF SUSANNAH, King écrit d’ailleurs dans les notes de son journal « The Tower will fall (la Tour s’effondrera) »…

Notons, au passage, que la notion de Rayons est sous-entendue dans le Chapitre 12 de BAG OF BONES, lorsque Mike, le personnage principal, pense aux liens familiaux :

« Il me vint à l’esprit une image de câbles invisibles curant sur la surface du sol, dans le TR, s’étendant dans toutes les directions, invisibles mais très puissants ».

Ce ne sont, bien entendu, pas les Rayons, mais l’image était trop proche pour être ignorée.

Le rôle des rayons ne s’arrête apparemment pas au maintient de la Tour Sombre dans une certaine stabilité. Il semble aussi qu’ils représentent les chemins qu’utilise l’Intentionnelle – Note : Cette notion sera vue ci après – pour se répandre dans tous les niveaux d’existences. Si les Rayons se brisaient, l’Intentionnel ne pourrait alors plus jouer son rôle de constante sur certains niveaux d’existence. L’équilibre entre Aléatoire – Note : Cette notion sera vue ci après – et Intentionnel serait complètement rompu et le chaos s’installerait.

D) L’INTENTIONNEL ET L’ALÉATOIRE

Il existe dans notre sphère d’existence, sur notre niveau de la Tour Sombre, quatre constantes… La Vie, la Mort, l’Aléatoire et l’Intentionnel. Ces quatre constantes existent aussi sur, au moins, un des niveaux supérieurs, celui de Petits Docteurs Chauves.

L’Intentionnel et l’Aléatoire sont deux des forces primaires, au sein même de la Tour Sombre, qui guident les événements de toutes les existences. L’Intentionnel et l’Aléatoire sont surveillés de près par une force qui leur est supérieure. On ne sait pas grand chose sur la nature de cette force. On sait simplement qu’elle s’appelle le Ka et qu’elle est souvent assimilée au destin ou à la fatalité. En d’autres termes, le Ka contrôle chaque événements et l’avenir de chacun dépend toujours de la volonté du Ka, que l’individu le veuille ou non.

L’Intentionnel peut être s’expliquer de la façon suivante : Tout est prédestiné. Tout est écrit. Chaque suite d’événements a une place précise dans un plan cosmique plus général. Certains individus, certaines créatures, sont des agents (conscients ou non) de l’Intentionnel et ont un rôle bien défini à jouer dans le cheminement des événements. Certains ont des actions bien précises à remplir pour que la Tour ne s’effondre pas.

L’Aléatoire est une force dont le rôle est de saper les fondements de l’Intentionnel, apportant des morts accidentelles là où elles n’étaient pas prévues.

Il existe trois créatures, que l’on surnomme « les petits docteurs chauves ». Ces créatures sont en fait les équivalents des trois Parques de la mythologie Grecque. Leur rôle est de tisser les fils de la vie et de les couper le moment venu… Lachesis et Clotho sont deux de ces trois Parques et sont des agents de la Mort et de l’Intentionnel. Le troisième s’appelle Athropos et est, quant à lui un agent de la Mort et de l’Aléatoire.

Lachesis et Clotho déclarent, dans INSOMNIA (chapitre 17-5) : 

« Le déroulement de la période qui précède presque chaque mort servant l’Intentionnel suit un cours qui nous est très familier (…) Nous délivrons ceux qui souffrent, nous apaisons ceux qui sont terrifiés, nous donnons le repos à ceux qui ne peuvent le trouver. La plupart des morts intentionnelles sont attendues, parfois souhaitées, mais pas toutes (…) Atropos sert l’Aléatoire. Toutes les morts que les Michrones appellent « idiotes », « inutiles » ou « tragiques » ne sont pas forcément son œuvre mais elles le sont souvent (…) La destiné de presque toutes les choses vivantes, dans le monde des Michrones, tombe dans le domaine de l’Intentionnel ou de l’Aléatoire (…) Certaines vies – très rarement – n’ont pas de définition précise (…) n’appartiennent ni à l’Aléatoire, ni à l’Intentionnel ».

Certains individus échappent à cette distribution entre Aléatoire et Intentionnel. Ils n’ont pas de place prédéterminée. On les appelle les Cartes Vierges. Ils ont le lourds poids sur leurs épaules de pouvoir faire pencher l’équilibre d’un côté ou de l’autre. Bien entendu, les agents de l’Intentionnel et de l’Aléatoire essaient d’influencer le choix de ces individus non prédéterminés, mais il est difficile, mais pour les agents de l’Intentionnel et de l’Aléatoire d’anticiper les effets qu’auront les choix de l’individu en question.

Il existerait ensuite un Aléatoire Supérieur et un Intentionnel Supérieur. On retrouve ces notions au chapitre 18-1 d’INSOMNIA :

« Les Michrones et les Machrones vivent dans des sphères d’existences qui se superposent, des étages différents d’un même bâtiment qui communiquent (…), sphères régies par l’Aléatoire et l’Intentionnel. Au-dessus de ces étages, qui nous sont inaccessibles mais font néanmoins tout autant partie de la même Tour d’existence, vivent d’autres entités. Certaines sont merveilleuses, extraordinaires ; d’autres sont hideuses au-delà de notre faculté de compréhension (…). On pourrait appeler ces entités l’Intentionnel Supérieur et l’Aléatoire Supérieur… ou peut-être n’y a-t-il plus d’aléatoire au-delà d’un certain niveau ; nous le soupçonnons, mais sans pouvoir l’affirmer avec certitude (…) »

La notion d’Intentionnel Supérieur se rapproche indéniablement de la notion du Ka.

E) KA

Roland déclare dans le neuvième brassage de THE DRAWING OF THE THREE, que « Ka veut dire devoir ou destin, ou encore, dans l’usage courant, un endroit où l’on doit se rendre ».

Au chapitre 17-4 d’INSOMNIA, on dit que le Ka est la « grande roue des existences ». Au chapitre 25-5, il est écrit qu’il s’agit de la « force vitale ».

Dans ROSE MADDER (chapitre 6-4), le Ka est « l’équilibre ».

Le Ka apparaît aussi dans THE STAND (version intégrale) au chapitre 62 (livre II), dans HEARTS IN ATLANTIS et dans BLACK HOUSE.

Tout au long de WOLVES OF THE CALLA, King insiste sur le fait que Ka est la destinée et que quoi que l’on fasse, c’est toujours Ka qui guide nos pas et Ka qui décide de ce qui se produira. Peu importe les efforts que l’on peut faire, le résultat d’une suite d’événements dépend toujours de la volonté de Ka…

 


 

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