Stephen King s’exprime sur le décès de Michael Jackson

Michael Jackson est décédé, et Stephen King lui a rendu un petit hommage en écrivant un texte qui est paru dans Entertainment Weekly.

Nous vous proposons ci-dessous un extrait du texte hommage de Stephen King : 

« Il est important de mentionner qu’il n’a jamais été déclaré coupable devant un tribunal, et quand j’ai demandé à Mick qui trainait occasionnellement avec Michael, il était convaincu que Michael Jackson était innocent des plaintes d’abus. Dans la cours de l’opinion publique, il était cependant coupable d’ Etrangeté au Premier Degré, et il s’est alors reclut dans un château hanté, après un autre. Finalement, il est mort dans l’un d’eux. Un homme étrange. Un homme perdu. Et pas unique dans son trépas. Comme James Dean, Elvis Presley, Kurt Cobain, Heath Ledger, et une douzaine d’autres que l’on pourrait mentionner, il a quitté le navire bien trop tôt. Parce que, ouais mec, ce type savait dancer. » »

Le texte complet de cet essai, intitulé « Souvenirs de Michael Jackson »

« Stephen ?… Stephen King ?… C’est… humm… Michael ? Michael Jackson ? » La voix est haut-perchée, anxieuse, pleine d’espoir, excitée, délicate. « Je suis, oh mon Dieu, je suis un vrai fan ! »

Je lui assure que le sentiment est réciproque, mais ce que je ressens par dessus tout c’est la confusion. Nous sommes en 1993, [je suis à la direction de la minisérie du Fléau], et tout d’un coup quelqu’un m’a remis un téléphone avec au bout du fil, le roi de la pop, comme il s’était auto-proclamé. Ce qu’il veut c’est que j’écrive le clip le plus terrifiant qui n’est jamais existé, appelé Ghosts. Ce serait comme les vieux films de Frankenstein, m’explique-t-il, en plus terrible ! TERRORISANT !  »Stephen, » dit-il,  »Nous devons le faire. Nous allons choquer le monde. »

J’y ai mis tout mon coeur, non pas parce que c’était Michael Jackson ou parce que je pensais que nous allions choquer le monde, mais parce que le fait de tester de nouvelles choses m’intéresse toujours, et pour moi, écrire un clip musical serait nouveau. La base de l’histoire qu’il m’avait décrite ce jour là parlait d’une foule de villageois en colère -des banlieusards écervelés, pas des paysans portant des torches — qui veulent que le  »monstre » qui vit dans le château quitte la ville. Parce que, disent-ils, il représente une mauvaise influence pour leurs enfants. J’ai associé cela à la vision qu’avaient les parents du rock n’ roll quand je grandissais, et ont toujours avec les artistes les plus décalés de cette catégorie, comme Ozzy Osbourne et Marilyn Manson (qui en 1995 sortit un album intitulé Smells Like Children). Je ne savais pas que les rumeurs à propos de Michael et ses attouchements avait déjà commencées, mais auraient probablement continué si j’avais été au courant. Quand vous êtes célèbre, tout le monde vous accuse de tout et n’importe quoi, du vol au meurtre de John Lennon.

Le clip avait été tourné pendant trois semaines, puis est passé sous silence pendant trois ans. J’ai sans doute su pourquoi à un certain moment, mais si c’est vrai, je ne m’en rappelle pas. Mon vieux pote Mick Garris fit le tournage initial. Un jour, pendant le pré-production, j’étais à une conférence à propos de la chorégraphie, et Michael s’endormit. A une autre occasion, il appela ma femme, cherchant le numéro de l’endroit ou je me trouvais ce jour-ci. Elle lui donna. Michael rappela 5 minutes plus tard, au bord des larmes. Il n’avaient pas de stylo, dit-il, alors il avait essayé d’écrire le numéro sur son tapis avec son doigt, et il ne pouvait pas le lire. Ma femme lui donna le numéro à nouveau. Michael la remercia autant qu’il put… mais ne m’appela jamais.

Le tournage reprit aussi spontanément qu’il s’était arrêté. Mick se rappelait avoir reçu un appel de Michael en 1996 :  »Mick, ça va arriver ! Nous devons y croire ! »Ca arriva, mais sans Mick derrière la camera. Il travaillait sur la version de Shinning en minisérie, et Stan Winston pris en charge la direction des tâches. L’histoire avait énormément dérivé depuis mon script original, mais ça n’a vraiment aucune importance. Ce qui a de l’importance c’est que la vidéo contient les meilleurs et plus inspirés pas de danse de la carrière de Michael. Si vous la regardez, Je pense que vous réaliserez pourquoi Fred Astair appelait Michael Jackson  »un bougeur d’enfer. » Vous verrez aussi sa tristesse et son désir presque douloureux de plaire. Oui, je suis étrange, ses yeux disaient, mais je fais du mieux que je peux, et je veux vous rendre heureux. Est-ce si mal ?

Quel dommage que ce soit si commun que le talent des gens qui en possédait en si grande quantité soit devenu un fardeau plutôt qu’une bénédiction. En dépit d’être extraordinairement beau (bien qu’il avait probablement déjà commencé la chirurgie qui ruinerait ce look impressionnant), Michael était douloureusement timide, et il était compliqué (parfois impossible) de lui parler, mais regarder cette vieille vidéo me rend toujours heureux…ou pas, ce n’est pas si mal.

Il est intéressant de noter qu’il n’a jamais été reconnu coupable de quoi que ce soit devant une cour pénale, et quand j’ai demandé à Mick — qui côtoyait Michael de temps en temps — il a été catégorique dans sa conviction que Michael Jackson était bien innocent des allégations de violence. Dans la cour de l’opinion publique, pourtant, il a été jugé coupable d’étrangeté au premier degré, et a fini retiré dans de nombreux châteaux hantés. Au final, il mourut dans l’un d’entre eux. Homme étrange. Homme perdu. Et pas le seul dans ce cas. Comme James Dean, Elvis Presley, Kurt Cobain, Heath Ledger, et une douzaine d’autres que nous pouvons citer, il a juste quitté le chantier trop tôt.

Parce que, mon gars, ce mec savait danser.

Merci à Daftwolf pour la traduction

Rappelons que Stephen King a également collaboré avec l’artiste, en écrivant le scénario du clip de GHOSTS (le plus long videoclip de l’histoire). Vous pouvez d’ailleurs le voir ici.