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Livres

Steve’s Rag 03 – exposé sur le roman « Rage » de Stephen King / Richard Bachman

Exposé sur le roman RAGE, de Stephen King / Richard Bachman

(Rémy Fontaine)

 

 


 

 

INTRODUCTION SUR RICHARD BACHMAN

    Entre 1977 et 1984, Stephen King a publié cinq romans sous le pseudonyme de RICHARD BACHMAN. Il s’agissait de  » RAGE « ,  » THE LONG WALK « ,  » ROADWORK « ,  » THE RUNNING MAN  » et de  » THINNER  » publiés respectivement en 1977, 1979, 1981, 1982 et 1984. Il y eut en fait deux raisons à la découverte de son identité secrète en tant que RICHARD BACHMAN, les quatre premiers romans étant dédicacés à des personnes de son entourage et ensuite parce que le nom STEPHEN KING apparu (par inadvertance !) sur l’un des  » copyright  » d’un roman de BACHMAN. On est en droit de se demander devant cette accumulation de preuves relativement faciles à interpréter, si STEPHEN KING n’avait pas dès le début l’intention de révéler qu’il était RICHARD BACHMAN. Il commença  » RAGE  » (qui eut comme premier titre  » GETTING IT ON « ) en 1966 et  » THE LONG WALK « , alors qu’il terminait ses études secondaires.

    Il les retrouva par la suite dans la cave de la maison où il avait grandi. Il les retrouve en 1970 et il le finit en 1971 (une excellente année, il faut bien en convenir, puisqu’elle m’a vu naître). STEPHEN KING est pratiquement satisfait de son sort, il est toujours marié à la même femme, il a deux magnifiques enfants et il est très bien payé pour un métier qu’il adore. Mais, car il y a un mais. STEPHEN KING voulait un peu échapper aux feux de la rampe et faire quelque chose en tant qu’inconnu non auréolé par sa gloire grandissante. Il a déclaré qu’il pensait que tous les écrivains étaient des acteurs invétérés et il est intéressant de devenir quelqu’un d’autre pendant un temps – dans son cas – RICHARD BACHMAN. Et ce personnage a développé une personnalité propre et une histoire qui va avec une fausse femme (CLAUDIA INEZ BACHMAN) à laquelle le roman est dédié et une fausse photo d’elle apparaît même au dos du roman  » THINNER « . BACHMAN était un être très déplaisant qui naquit à NEW YORK et passa environ dix ans dans la marine marchande après quatre années en tant que garde-côte. Il s’installa finalement dans une zone rurale au centre du NEW-HAMPSHIRE, où il écrivait la nuit et s’occupait de son exploitation laitière de taille moyenne la journée. Les BACHMAN avaient un enfant qui est mort à l’âge de six ans dans un malencontreux accident (il est passé à travers le couvercle d’un puits et s’est noyé). Il y a trois ans, une tumeur au cerveau a été découverte à la base du cerveau de BACHMAN. Une opération délicate l’ôta. Il mourut subitement en février 1985 quand le DAILY NEWS de BANGOR, le journal de sa ville, publia un article déclarant que RICHARD BACHMAN était en fait STEPHEN KING, ce que celui-ci a confirmé par la suite. On a souvent demandé à Stephen King s’il avait agi ainsi parce qu’il trouvait qu’il occupait une place trop grande sur le marché en tant que Stephen King . L a réponse fut un non mais par contre ses éditeurs le pensaient. BACHMAN était un compromis entre Stephen King et ses éditeurs. On lui a souvent demandé s’il avait fait cela parce qu’il se sentait rejeté en tant qu’auteur de livres fantastiques. La réponse est encore non. Cependant, il faut remarquer que seul le dernier des BACHMAN  » THINNER  » peut vraiment être catalogué dans la catégorie  » épouvante « .

    On essaye de donner un sens à sa vie. Tout le monde essaye, Stephen King, et une part du sens des choses est contenue dans la découverte des raisons, des constantes, des éléments qui ne fluctuent pas.

    Tout le monde le fait, mais peut-être que les gens qui connaissent un destin extraordinairement heureux ou malheureux le font d’autant plus. Une partie de votre être veut penser que vous avez été frappé par le fléau du cancer car vous étiez une mauvaise personne. Les BACHMAN BOOKS étaient des livres de troisième catégorie, c’est-à-dire qu’ils ne bénéficièrent d’aucun traitement de faveur car KING voulait que BACHMAN garde un profil bas, néanmoins  » THINNER  » se vendit à 28000 exemplaires. Ce qui ne fait pas beaucoup mais quand même 4000 exemplaires de plus que le recueil  » NIGHT SHIFT  » publié en 1978. Alors que  » THINNER  » s’est vendu à 28000 exemplaires sous le nom de BACHMAN, il se vendit à 280000 exemplaires sous le nom de STEPHEN KING. Ce ne sont pas vraiment ce que l’on pourrait appeler des oeuvres de jeunesse. En effet,  » THE LONG WALK  » et  » RAGE  » sont remplis de références psychologiques (à la fois implicites et explicites).

ETUDE DU ROMAN  » RAGE « 

    Tard dans la nuit du 14 janvier 1984, Stephen King et moi (STEPHEN SPIGNESI ? pas  » moi  » bien que je n’aurai rien eut contre) étions assis devant un poêle à bois, regardant en silence le blizzard terrifiant qui s’abattait sur BANGOR (MAINE).
    Après un moment, il me tendit un manuscrit intitulé  » GYPSIE PIE « . Ses yeux étaient soudain illuminés d’une lueur d’ironie sardonique.

     » DICKY BACHMAN revient d’entre les morts « , me dit-il.  » Je pensais que la tumeur au cerveau l’avait eu.. Mais il revient encore « .

    Quelques mois auparavant, KING avait commencé une nouvelle parlant d’un homme qui ne pouvait s’arrêter de perdre du poids ; l’idée se développa bientôt jusqu’à devenir un roman. Bien qu’il souhaitait initialement publier le livre – intitulé par la suite  » THINNER  » – sous son propre nom, mais il a décidé par la suite de ressusciter un vieil ami dont la véritable identité n’est connue que d’un cercle très fermé : MR RICHARD BACHMAN.

    Le monde de l’édition a longtemps fonctionné sur le principe que les lecteurs n’accepteraient qu’un nouveau livre par an de la part d’un  » grand  » écrivain.
En 1984, le roi avait sérieusement bousculé cette idée en produisant en moyenne deux best-sellers (succès de librairie) par an et ce pendant plusieurs années. En fait le rythme prolifique de ses écrits a très largement excédé les limites artificielles que le marketing lui avait imposé. Au moment où  » THINNER  » fut écrit,  » THE TALISMAN  » et  » SKELETON CREW  » étaient en production, trois romans complets –  » IT « ,  » THE EYES OF THE DRAGON  » et  » THE TOMMYKNOCKERS  » – attendaient sur une étagère, et d’autres livres étaient en attente d’être écrits. Suivant les règles de la publication,  » THINNER  » n’aurait pu être imprimé avant quatre ou cinq ans sous le nom de STEPHEN KING.

    Apparaît RICHARD BACHMAN, un pseudonyme crée en 1977 quand KING, au sommet de la vague où l’avait porté ses premiers succès de librairie, décida d’essayer de trouver à nouveau un éditeur pour le roman écrit avant  » CARRIE  » :  » GETTING IT ON « . Il contacte l’éditeur ELAINE COSTER à sa maison d’édition, NEW AMERICAN LIBRARY qui accepta bientôt de publier  » GETTING IT ON « , sans publicité, sous un nom d’emprunt. En fait, seules quelques personnes à NAL étaient au courant de l’identité véritable de l’auteur. Réintitulé  » RAGE « , le livre parut en 1977 sur les étagères des librairies. Des indices de l’identité de BACHMAN étaient parsemés à travers ses livres – pas seulement du fait de l’emploi répété d’emplacement dans le MAINE, mais également des lieux typiques KINGIENS. Le BLUE RIBBON LAUNDRY de la nouvelle  » LA PRESSEUSE  » se retrouve dans le  » ROADWORK « , de même que la ville fictive de DERRY, qui apparaît dans plusieurs romans de KING. De fait le  » TALISMAN  » (bien qu’étant une oeuvre mineure…Non LOU, pas sur la tête !) écrit par KING en collaboration avec PETER STRAUB comprend un lieu appelé  » BACHMAN, OHIO « . Personne, s’il lit attentivement les BACHMAN BOOKS, ne peut éviter de ressentir un doute à propos de l’identité de l’auteur, et en 1984, il existait une rumeur persistante dans le milieu de la littérature d’épouvante et fantastique que RICHARD BACHMAN était en fait STEPHEN KING.

    La situation, pour KING, était à la fois plaisante et cependant étrangement décevante. Il avait réalisé son voeu de faire publier ses premiers romans et qu’ils soient lus sans le terrible fardeau d’avoir été identifié en tant qu’oeuvre du célèbre écrivain d’épouvante. Mais avec la publication de  » THINNER « , ce n’était plus qu’une question de temps avant que le secret soit éventé. Le livre était différent de ses prédécesseurs : une création, pas un livre qui n’avait pas encore été publié, son contenu correspondait aux attentes que les lecteurs plaçaient dans un roman de KING.

PLAN DE MON INTERVENTION SUR RAGE

THEMES

I- La psychologie

a) la limite folie – intelligence
b) les rapports de forces
c) le syndrome de STOCKOLM

II- Les thèmes récurrents chez KING

a) les relations parents – enfants
b) la monstruosité, la difformité
c) l’horreur au quotidien

III- L’adolescence : passage à l’âge adulte

a) le rituel de passage
b) le problème des références et de l’inéluctable destin
c) les renversements des valeurs et en période de stress, la normalité devient l’exception : TED JONES

RÉSUMÉ DU LIVRE PAR CHAPITRE

    PAGE 6 : la comptine enfantine

    CHAPITRE 2 : Le  » héros  » est en cour l’algèbre et semble plus attiré par le spectacle à l’extérieur que par le cours. On nous cite l’action dans le temps 9 :05 et on nous révèle l’identité du personnage principal CHARLES DECKER. Il est convoqué chez le principal. On se rend compte qu’il ressent de l’animosité envers sa prof Mrs UNDERWOOD. Il semble nerveux mais dit ne pas être apeuré.

   CHAPITRE 3 : il passe aux toilettes et se souvient d’une soirée passée avec SANDRA CROSS (première évocation sexuelle).
     » immaculate  » : absence de couleur
    Il dit que l’on ne peut stopper son esprit, qu’il continue à fonctionner. Il pense que si Mrs DENVER et GRACE l’envoie a GREENMOUTH il ne al reverra plus et il en souffrirait.
    Première allusion à la mère et son influence. Il semble avoir du mal à conserver son calme et son contrôle sur lui même.

   CHAPITRES 4 à 7 : il se rend à la convocation de la direction. Il parla d’abord avec la secrétaire, évoque une partie de chasse avec son père puis il a un entretien avec le directeur qui nous apprend que CHARLES est renvoyé et doit intégrer un établissement spécialisé après avoir frappé un de ses professeurs. On se rend compte qu’il possède une personnalité duale  » un JECKYL et HYDE KINGIEN ? « 

    CHAPITRES 8 et 9 : il se retrouve dans le couloir, il se rend à son casier, prend le revolver qu’il a volé à son père et se dirige vers sa salle de classe (le cadenas de son armoire jouera un rôle important par la suite). Il entre dans la classe et tue sa prof d’algèbre de sang froid. Le roman sombre alors dans un suspense typiquement KINGIEN.

    CHAPITRE 10 : une partie de l’esprit de Charles parle de l’équilibre mental et du destin lié à la vie. Il évoque les contradictions de la vie et souligne la relativité des choses perçues.

   CHAPITRE 11 : La classe après un moment de stupeur, réagit. L’alarme pour le feu se déclare et il les calme. Il y a du bruit dans le couloir. Il a mis le feu à son armoire. Mr VANCE arrive et il est descendu par CHARLES à son tour.

    CHAPITRE 12 : Les pompiers sont sur le point d’intervenir quand ils sont stoppés par le directeur et le prof qui a découvert que quelqu’un tirait au revolver dans la classe 16. Les réactions des camarades de classe sont tout d’abord négatives. L e contact est établi par interphone et TED JONES sert de porte-parole. Il fait l’appel et il énumère une partie des membres de la classe. CHARLIE demande à être considéré comme un être humain à part entière et plus comme un dossier scolaire ou cas psychiatrique. Il avertit qu’à la moindre tentative, il va tirer dans le tas. Premier acte de coopération involontaire : l’interphone. Il souligne la différence entre les références officielles et la réalité présente.
Deuxième évocation de la partie de chasse

    CHAPITRE 14 : flash-back sur les parents de CHARLES. Il a peur de son père.

   CHAPITRE 15 : arrivée de la police.

    CHAPITRE 16 : CHARLES évoque la haine pour son père et ses relations très difficiles avec lui. Il évoque une anecdote de son enfance où il brisa toutes les vitres, son père devint furieux et je projeta violemment aux sol. Il fut secouru par sa mère.

   CHAPITRE 17 : la tension monte entre les élèves (clash TED JONES et PIG PEN (BEN HANSCOMB ?) (*)

    CHAPITRE 18 : nouveau contact interphonique. CHARLES joue avec les nerfs de Mr GRACE.

CHAPITRE 19 : interrogation en règle de Mr GRACE. Il finit par lui faire poser une question et tire dans le sol. Victoire psychologique. Il a vaincu ce symbole de la société car ils ont lutté suivant les règles (relativité).

    CHAPITRE 20 : Deuxième clash entre IRMA BATES et GRACE STERNER.
Bataille suivant les règles de bûcherons canadiens (verbal + physique). Il force ses camarades a révéler  » THE DARK HALF  » de leur vie.

CHAPITRE 21 : les otages captent un émission radio. TED JONES devient le centre de l’attention de la classe car il est le seul à s’opposer à CHARLES. TED tente de désarmer CHARLES.

    CHAPITRE 22 : deuxième flash-back : sa soirée chez CAROL où il fut obligé de porter un costume ridicules et fut totalement ignoré par les autres jusqu’à ce qu’il se batte avec DICKY CABLE et perde.

   CHAPITRE 23 : troisième contact à l’intercom, le capitaine de la police . Il propose d’échanger le policier contre les otages. Le sexe devient sujet de la conversation.

    CHAPITRE 24 : CHARLES est atteint par une balle en plein coeur. Rideau ? (il est fréquent chez KING de faire croire à son lecteur que l’histoire a atteint son apogée puis il relance l’intrigue dans un rythme échevelé).

   CHAPITRE 25 : son cadenas a atténué l’impact de la balle. Il ressent une violente douleur. SANDRA CROSS raconte sa première expérience avec TED. TED JONES est définitivement exclu du groupe alors que CHARLES a été intégré.

    CHAPITRE 26 : troisième flash-back : première expérience sexuelle avortée de CHARLES à BANGOR lors d’une soirée en été avant d’entrer à PLACERVILLE.

    CHAPITRE 27 : IRMA sort pour aller aux toilettes et revient.

    CHAPITRE 28 : il propose de libérer tout le monde a 1h de l’après-midi. Il ferme les volets de la pièce.

   CHAPITRE 29 : épisode du passage à tabac du prof. Episode le l’altercation avec son père.

    CHAPITRE 30 : A l’exception de TED, les autres élèves reconnaissent que la prise d’otages leur a permis de faire le point et leur a permis d’apprendre énormément sur eux-mêmes. Les élèves se retournent contre TED qui est le seul à être resté dans la norme sociale

CHAPITRE 31 : TED reste prostré et CHARLES libère les autres. PHILLBRICK pénètre dans la pièce et lui tire dessus à trois reprises.

CHAPITRE 32 : il est jugé pour les deux meurtres de ses profs et est déclaré mentalement irresponsable par les psys.

CHAPITRE 33 : mémo du psy.

CHAPITRE 34 : lettre pour dire ce qui est arrivé aux otages.

CHAPITRE 35 : conclusion.

FIN

(*) PIG PEN est en fait John Dano, mais peu facilement être comparé à Ben Hanscom de IT.
 

 

 


 

 

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