Stephen King au Kino
(Lou Van Hille)
Du 27 au 30 Mars 1996, le cinéma le Kino (à l’université de Lille III) et le Club Stephen King Lille organisaient un cycle spécial Stephen King, composé de quatre films (en version originale) et visant plusieurs objectifs plus ou moins atteints.
Le choix des films ne fut pas dû au hasard… Christine, Misery, Les Évadés The Shawshank Redemption et Dolores Claiborne sont avant tout de véritables petits bijoux cinématographiques qui ne pouvaient pas laisser indifférent le spectateur (lecteur ou non des histoires de Stephen King). Le but principal était de montrer aux lecteurs que King existe aussi à l’écran et de montrer aux cinéphiles qui est Monsieur Stephen Edwin King.
Chacun des quatre films nous montre Stephen King sous un angle méconnu. Beaucoup connaissent King pour ses monstres et ses personnages aux pouvoirs paranormaux… Mais peu connaissent King pour son côté psychologique. Avec ces quatre films, pas de monstres (comme dans It-Ca), pas de pouvoirs paranormaux (comme dans Carrie ou The Shining L’enfant Lumière). De quoi dérouter un bon nombre de spectateurs.
Christine (de John Carpenter)
Adaptation assez réussie même si parfois différente- du roman (voir aussi notre article dans le Rag 9). Ce film avait pour objet de mettre à jour deux thèmes récurrents dans l’œuvre de Stephen King…
Tout d’abord, « Les Paumés ». Arnold « Arnie » Cunningham est l’antihéros caractéristique de l’œuvre de Stephen King. On retrouve le thème de l’antihéros aussi dans It-Ca,, The Body/Stand By Me-Le Corps, Carrie ainsi que dans de nombreuses autres histoires de Stephen King.
Ensuite vient le thème de la machine diabolique… Dans Christine, il s’agit d’une Plymouth Fury 1958. Dans The Mangler-La presseuse, il s’agit d’une repasseuse… Dans Trucks-Poids Lourds, ce sont un peu toutes les machines (et tout particulièrement des camions) qui prennent le devant de la scène…
Pour les cinéphiles, il s’agissait aussi d’une chance de découvrir ce film (datant de 1983) sur grand écran.
Misery (de Rob Reiner)
Rob Reiner est aussi le réalisateur du film Stand By Me.
Misery a sans aucun doute l’actrice Kathy Bates comme point fort, qui interprète le rôle d’Annie Wilkes à merveille. Deux thèmes principaux sont à retenir dans cette œuvre.’
Tout d’abord, le thème de l’écrivain, que l’on retrouve dans de nombres histoires de Stephen King telles que ‘Salem’s Lot-Salem, The Shining-L’enfant Lumière, The Word Processor of the Gods-Machine Divine à Traitements de Textes, The Dark Half- Part des Ténèbres et tant d’autres…
Ensuite, on découvre le thème du fanatisme poussé à l’extrême. Stephen King n’a jamais aimé les fans et ce qu’ils représentent. Misery est une parfaite représentation du danger découlant du fanatisme.
Les Evadés (de Frank Darabont) :
Ce film fut celui qui charma le plus le public du Kino, avec cependant une très courte longueur d’avance sur Dolores Claiborne. Le film se passe dans un univers carcéral (tout comme dans la série The Green Mile – La Ligne Verte) et plus précisément dans la prison de Shawshank, que l’on peut retrouver dans la plupart des romans des romans de King.
Ce film est un véritable tour de force de la part de son réalisateur qui fit de la novella de Stephen King une adaptation cinématographique de deux heures passées !
Les Evadés est sans aucun doute le film du cycle le plus apte à montrer que King n’écrit pas que dans le genre fantastique ou dans le domaine de l’horreur.
Dolores Claiborne (de Taylor Hackford)
Ce film (voir aussi notre article publié dans le Steve’s Rag 6) a bouleversé un bon nombre de spectateurs qui ne s’attendaient pas à une histoire si intense ainsi qu’à des images si prenantes.
Les thèmes récurrents dans l’œuvre de King ici présent sont :
L’inceste (que l’on retrouve dans Gerald’s Game – Jessie),
Les femmes battues (comme dans Rose Madder),
L’alcoolisme (thème important dans The Tommyknockers)
Et le temps qui passe (thème central de My Pretty Pony-Mon Joli Poney).
Nos deux premiers objectifs (montrer le visage méconnu de Stephen King et faire découvrir S.K. à l’écran) furent atteints avec succès, ce qui atténua l’échec (hélas) de notre troisième objectif.
En effet, chaque séance en soirée était censée être suivie d’un débat sur l’œuvre de King et des thèmes récurrents présents dans les films du cycle… Mais le public étudiant de l’université de Lille III, apparemment timide, et l’heure tardive des diffusions en soirées furent fatales pour les débats… Nous tenons cependant à remercier les quelques personnes qui acceptèrent de discuter avec nous.
Aussi un grand merci à Lionel et Benjamin d’avoir accepté de diffuser ce cycle spécial Stephen King au cinéma le Kino.
Cette première tentative de travail en commun sera, sans nul doute, suivie d’autres interventions…
Lille, le 13 Mai 1996.