Le miroir de Cassandre : Bernard Werber, Albin Michel, 2009

Bernard Werber : Le miroir de Cassandre

Editeur : Albin Michel, octobre 2009
Auteur : Bernard Werber

Description de l’éditeur :
Et vous, que feriez-vous si vous vouliez voir le futur et que personne ne vous croie ?

Critique :

Bernard Werber a publié l’année dernière la fin de sa trilogie des livres sur les Dieux. Il a depuis travaillé sur un livre complètement à part, et quelque peu différent de ses précédents livres. A l’instar du Papillon des étoiles, son nouveau roman, Le miroir de Cassandre est un livre qui ne fait pas partie d’un quelconque cycle (pour l’instant ?).

C’est l’histoire de Cassandre, une fille de 17 ans, orpheline suite à un attentat qui tua ses parents en Egypte.
Un jour, elle s’enfuit de l’école des Hirondes, suite à un ‘problème’ avec le directeur qui l’avait convoquée suite au fait qu’elle ait une nuit réveillée tout le monde en criant qu’un attentat allait se produire. Le directeur lui donna une montre qui calculte la probabilité de mourir dans les 5 prochaines secondes) avant de s’enfuir de sa vie.

Cassandre errera alors dans les rues de Paris, avant de trouver réfuge à Rédemption, nom donné par les 4 habitants d’une décharge au Nord de Paris. Ces exclus sont le Baron, la Duchesse, le Vicomte, et le Marquis, qui ont tous des secrets par rapport à leur passé.
La nuit de son arrivée, elle fait un cauchemar et annonce un attentat qui se révèle vrai. Effrayés, ils décident de l’exclure et elle se retrouve encore seule dans Paris. Elle trouvera des informations sur son « don », son passé, ses parents (puisqu’elle ne se rappelle de rien avant l’attentat, soit avant ses 13 ans)…

Dans ce roman, Bernard Werber continue à partager sa culture sur de nombreux sujets : la mythologie (avec Cassandre), l’histoire sociologique, les évolutions des pays et de la pollution (on en est pas encore dans le futur de « Et l’on pendra tous les pollueurs » – du recueil Paradis sur Mesure, Albin Michel 2008, mais on ressent qu’il y a là un thème qui le tient à coeur… d’autant plus qu’il apprécie le film Idiocracy).
Bernard Werber nous partage sa passion pour l’étymologie et nous donne de nombreuses expressions via la voix du Marquis.
Contrairement à ses précédents romans qui étaient généralement coupés (1 ‘chapire’ roman, 1 chapitre ‘mythologique ou culturel’), celui-ci est sur un rythme très différent : il n’y a pas à proprement parler de coupures, mais on a droit aux pensées de Cassandre.

Sur fond d’exclusion sociale (presque par choix des personnages), Bernard Werber nous emporte, comme à son habitude, dans un roman original : l’intrigue complexe se base sur des reclus, des SDF qui sont peu souvent les personnages principaux de romans ou de films.
L’idéologie et les termes chers à Werber sont présents dans ce livre de quelques 630 pages qui comporte de nombreux thèmes et sujets croisés : c’est notamment le cas de L’Arbre des Possibles, l’association (et site) de Bernard Werber qui répertorie les futurs possibles de notre monde, ainsi que le Papillon des étoiles (thème des humains qui fuit ce monde en perdition).

Un très bon livre : une fois commencé, j’ai eut du mal à le poser.
Petit détail : la fille sur la couverture n’a clairement pas l’âge de la protagoniste (17 ans).

Site de l’auteur Bernard Werber
Minisite du livre : Le miroir de Cassandre
Site de l’éditeur Albin Michel