Stephen King publie un appel pour payer plus d’impots
Stephen King s’était retrouvé dans les médias il y a environ 1 an, lorsqu’en Floride et lors d’un événement politique publique, Stephen King avait déclaré ne pas comprendre qu’il payait moins d’impots ( en pourcentage) que de nombreux américains.
Il supportait alors le projet de loi de Warren Buffet, du nom d’un milliardaire, qui appelait le gouvernement américain à davantage taxé les « super riches » comme lui.
Stephen King vient de publier un essai intitulé « Tax me, for Fuck Sake », sur le site de The Daily Beast, dans lequel il réitère son appel.
Découvrez ci-dessous une traduction partielle de l’essai :
Lors d’une manifestation en Floride, j’ai souligné que je payais des impôts à hauteur d’environ 28% de mes revenus. Ma question était : « Comment se fait-il que je ne sois pas taxé à 50% ? »
Ils m’ont dit : « Fais un chèque et tais-toi ! »
Ils m’ont dit : « Si tu veux payer plus, paye plus. »
Ils m’ont dit : « Y en a marre d’entendre parler de ça. »
Et bien, c’est la merde pour vous les mecs, parce que je ne suis pas fatigué d’en parler. Je connais des gens riches et pourquoi ne pas en parler, puisque je fais partie de ces gens ? C’est vrai qu’une partie des gens riches donne une part de leurs économies d’impôts à des œuvres de charité […]. Mais ce 1% de personnes charitables ne peut pas tout assumer, il s’agit des responsabilités nationales de l’Amérique : les aides à ses pauvres et à ses malades, l’éducation de ses jeunes, la réparation des infrastructures défaillantes, le remboursement de ses ahurissantes dettes de guerre. La charité des riches ne peut pas remédier au réchauffement climatique ou baisser le prix de l’essence d’un seul petit centime.
Hé ! Si on se penchait vraiment sur le problème ? La plupart des gens riches paient des impôts à hauteur de 28% et ne donnent pas le reste de leurs revenus à des œuvres de charité. La plupart des gens riches aiment garder leur thune. Ils ne vident pas leurs comptes en banque et leurs portefeuilles d’investissement. Ils les gardent et les donnent à leurs enfants, aux enfants de leurs enfants. Et ce qu’ils donnent ailleurs ne regardent qu’eux, comme ce que moi et ma femme donnons. C’est l’archétype de la philosophie des riches : ne nous dites pas comment dépenser notre argent, on vous dira comment dépenser le vôtre.
[…] Les sénateurs et représentants américains qui refusent, ne serait-ce que d’envisager d’augmenter les impôts des riches, et gémissent comme des bébés geignards (en général sur Fox News) chaque fois que le sujet revient sur le tapis, ne sont pas, pour la plus grande majorité, immensément riches, même si beaucoup d’entre eux sont millionnaires. Simplement, ils idolâtrent les riches. Ne me demandez pas pourquoi ; je ne les comprends pas non plus, puisque la plupart des riches sont aussi ennuyeux que de la merde de vieux chien mort.
[…] J’imagine que cet amour des conservateurs pour les riches vient de l’idée qu’en Amérique, n’importe qui peut devenir riche s’il travaille dur et qu’il économise ses sous. Mitt Romney l’a dit, en fait, « Je suis riche et je ne m’excuse pas d’être riche ». Mais personne ne veut que tu t’excuses Mitt, ce que veulent certains d’entre nous, (ceux qui ne sont pas aveuglés par le persiflage de conneries qu’on vomit pour masquer l’idée que les gens riches veulent garder leur satané fric) c’est que tu reconnaisses que tu n’aurais pas pu réussir en Amérique sans l’Amérique. Que tu as eu la chance de naître dans un pays où la mobilité sociale est possible (un sujet sur lequel Barack Obama peut s’exprimer avec le poids de l’expérience), mais où les canaux permettant une telle mobilité ascendante sont de plus en plus bouchés. Il est injuste de demander à la classe moyenne d’assumer un taux d’impôt disproportionné. Pire qu’injuste ? Putain, mais c’est anti-américain ! Je ne veux pas que tu t’excuses d’être riche, je veux que tu reconnaisses qu’en Amérique, nous devrions tous payer une part d’impôts juste. Que nos cours de civisme ne nous ont jamais appris qu’être Américain signifie : désolé les enfants, tu ne peux compter que sur toi-même. Que ceux qui reçoivent beaucoup doivent être forcés de payer dans la même proportion. C’est-à-dire de l’assumer sans se plaindre : cela s’appelle le patriotisme, un mot que les conservateurs adorent utiliser à tout bout de champ tant que ça ne coûte pas un sous à leurs riches bien-aimés.
C’est ce qui doit se passer si l’Amérique veut rester forte et fidèle à ses idéaux. C’est une nécessité pratique et un impératif moral.