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Divers

Steve’s Rag 02 – Cher King, faites moi peur…

Cher King, faites moi peur…

(Christophe Hayot)

 


 

En exclusivité pour ce deuxième numéro du STEPHEN KING MAGAZINE, notre équipe de reporters est allée rencontrer le maître dans son antre à Bangor, Maine. Il ne nous a pas été très difficile de trouver la maison de Mr King. En fait, il nous suffit de demander à un passant s’il connaissait une maison au portail de fer forgé représentant une toile d’araignée ainsi que des silhouettes de chauve-souris. Arrivés devant la dite demeure, nous avons  » tenté le coup « … C’est-à-dire que nous avons sonné à la porte de Mr King, lequel est sorti sur le perron :

S.K : Oui, qu’est-ce que c’est ? Déjà le laitier ?

C.H : Bonjour Mr King. Nous sommes Français. Nous avons crée un STEPHEN KING CLUB dans l’université que nous fréquentons et aimerions vous poser quelques questions.

S.K : Oh, bien sûr, entrez donc…

C.H : Monsieur King, tout d’abord, ce que nous voudrions savoir c’est : Où allez-vous donc chercher tout ce que vous écrivez ?

S.K : Si je comprends bien, vous voudriez savoir où je trouve mon inspiration ?!?

C.H : En fait, ce que nous nous demandons, c’est pourquoi vous choisissez tel ou tel sujet.

S.K : C’est très simple. En tant que lecteurs avertis, vous avez certainement remarqué que j’utilise beaucoup d’éléments de ma propre vie dans mes œuvres, et tout particulièrement en ce qui concerne mes angoisses. A ce propos, Stephen Spignesi a établi dans THE COMPLETE STEPHEN KING ENCYCLOPEDIA une sorte de Top 10 de mes peurs et mes angoisses… Tout ce qui me met mal à l’aise. Permettez moi donc de vous résumer ce classement :

10 La peur pour quelqu’un d’autre

9 La peur des autres (Paranoïa)

8 La peur de la Mort

7 La peur des insectes (mouches, cafards) et araignées

6 La peur des endroits clos

5 La peur des Rats

4 La peur des Serpents

3 La peur de la difformité

2 La peur des choses vivantes gluantes et flasques (Squishy things)

1 La peur du NOIR !!!

Je vais pour le moment m’attacher à vous fournir mon interprétation des choses. Vous avez sans doute eu le loisir de lire ici ou là des articles à ce sujet. En fait, je crois pouvoir dire que pour moi, l’écriture constitue une sorte d’exorcisme, c’est-à-dire que raconter les choses dont j’ai peur est un moyen de les actualiser, de les faire se dérouler mais en les contrôlant ! Ainsi, ces angoisses me quittent. Les psychanalystes vous diraient sans doute que l’écriture est pour moi comme une façon d’anticiper les rêves (et les cauchemars…). Ainsi, lorsque je m’enferme dans mon bureau pour écrire et que je commence à travailler sur un nouveau texte, ma claustrophobie me gagne peu à peu et au lieu d’arrêter mon travail et quitter la pièce, je projette mon malaise sur un de mes personnages (Par exemple, dans QUITTERS INC., ce pauvre Dick Morisson, qui se retrouve coincé dans un embouteillage dans un tunnel et qui ne peut s’empêcher d’allumer une cigarette pour se calmer). De même, c’est ma  » sainte horreur  » des cafards qui m’a poussé à écrire l’épisode de CREEPSHOW intitulé THEY’RE CREEPING UP ON YOU avant que je ne commence à voir des insectes courant partout. En quelque sorte, l’écriture est un moyen pour moi de ne pas sombrer dans la folie. Mais l’écriture est aussi une façon de signer un acte avec le passé et par conséquent avec les souvenirs. C’est ainsi que j’ai été amené à écrire GRAMMA (Mémé) à une époque où le souvenir de ce que j’avais vécu était trop présent à mon esprit au point de m’obséder. C’est un peu comme si en écrivant mes histoires, je tenais une sorte de journal intime et le fait de me confier à lui permet d’évacuer mes angoisses.

C.H : Et en va t’il de même avec les problème de métier d’écrivain que vous traitez dans des œuvres telles que THE DARK HALF (la part des ténèbres) ou bien MISERY ?

S.K : Exactement ! THE DARK HALF n’est autre qu’un propos sur l’angoisse de la page blanche que connaît tout écrivain, principalement lorsqu’il décide de s’orienter vers quelque chose de différent. C’est également pour moi un moyen de  » calmer  » une sorte de schizophrénie que je sens tapie dans le placard, prête à me bondir dessus !

C.H : Vous avez évoqué tout à l’heure des peurs et des angoisses que monsieur Stephen Spignesi n’avait pas mentionné dans son encyclopédie…

S.K : Oui, c’est exact. Cette liste ne mentionne pas, par exemple, ma peur panique de l’avion, qui pourtant mériterait de figurer dans le Top 10… Vous n’avez qu’à lire ma nouvelle THE LANGOLIERS… Il y a aussi ma peur des maladies telles que les tumeurs au cerveau, le cancer, l’arthrite etc.
(NDLR : Voir aussi l’avant propos de NIGHT SHIFT (danse macabre) dans lequel King insiste sur la pureté de l’endroit où il vit évoquant notamment le  » lac du Maine dont les eaux ne sont pas encore trop polluées « ) (…)

S.K : J’espère avoir répondu à votre question.

C.H : Tout à fait. Il ne nous reste plus qu’à vous quitter en vous remerciant d’avoir bien voulu nous accorder un peu de votre temps et à nous excuser de vous avoir empêché de voir la fin du match de base-ball que vous étiez en train de regarder…

S.K : Ce fut un plaisir pour moi ; et pour le match, ce n’est pas grave, les Red Sox ne pouvaient pas perdre étant donnée la différence de points…

Vous vous en doutiez probablement, cette interview est une contrefaçon honteuse et frauduleuse. Elle n’a bien entendu jamais eu lieu, et si vous connaissez un peu Stephen King , vous savez qu’une telle interview n’aura JAMAIS lieu car elle annonce deux questions que King déteste le plus au monde ! A savoir : OU ALLEZ-VOUS CHERCHER TOUT CELA ? ET POURQUOI ÉCRIVEZ-VOUS CE GENRE D’HISTOIRES ?

Il ne s’agit ici que d’une manière de vous exposer une théorie parmi d’autres sur les motivations du maître, d’une façon peut-être moins conventionnelle, moins rébarbative et moins prétentieuse, car nous ne prétendons pas détenir la vérité ! ! !

Bon ; je dois vous laisser ici car mon bateau m’attend… Oui, je sais, c’est plus long par la mer… mais je n’aime pas voyager en avion… Vous savez, il parait qu’il y a une chouette petite ville là-bas, très calme, près d’une grande forêt… Son nom ? Haven, Maine… C’est si rare de voir un coin encore si vert…

 


 

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