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Divers

Steve’s Rag 03 – Stephen King fait son cinéma

Stephen King fait son cinéma

(DeBeer Loic & Fontaine Rémy)

 


 

    Le cinéma depuis sa création par les frères lumière (des Français) en 1895, n’a cessé de fasciner ses spectateurs du fait de la puissance de l’audiovisuel sur l’imaginaire. Son petit frère, la télévision, a quand à lui battu tous les records puisque l’on estime qu’un Français regarde la télévision entre zéro heure par jour (bel exemple de résistance acharnée !) et dix heures par jour (à ce rythme là, la lobotomie cathodique vous guette) avec une moyenne se situant aux alentours de quatre heures. Après les journaux télévisés, ce sont bien entendu les films qui sont le plus regardés.

    La production cinématographique a acquis ses lettres de noblesse avec des films dits classiques se divisant selon les différents thèmes : romance, aventure, reconstitution historique… Cependant, la concurrence de la télévision aidant, de nouveaux genres plus marginaux sont apparus. Pour ne citer que les deux plus célèbres : le X et l’horreur.  » Comme tout le monde a un cul…  » comme le soulignait fort justement COLUCHE, attachons nous au deuxième style. L’horreur qui a tout d’abord connu une vogue importante dans la littérature au cours du dix-neuvième siècle puis tout au long du vingtième (pour ne citer que les incontournables : BRAM STOCKER, MARY SHELLEY, HOWARD PHILLIP LOVECRAFT, EDGAR ALLAN POE, et plus récemment, STEPHEN KING ? ANNE RICE ? GRAHAM MASTERSON). Bien qu’il soit apparu très tôt sur les écrans cinématographiques (voir au revoir d’urgence les DRACULAS des années vingt et les excellentissimes films dont la vedette était BORIS KARLOFF), il reste un genre cinématographique dédaigné et décrié par la critique pour son manque d’originalité et d’esthétisme (de toute façon, ce ne sont que des frustrés n’ayant pas pu faire carrière et qui se vengent en déversant leur bile sur ceux qui y sont parvenus). Il faut attendre des réalisateurs comme JOHN CARPENTER, GEORGE ROMERO, BRIAN DE PALMA, DAVID CRONENBERG, DAVID LYNCH, JOE DANTE et bien d’autres encore pour que la critique commence à s’intéresser à une oeuvre déjà plébiscitée par les jeunes spectateurs essentiellement (16-25 ans), le récent  » DRACULA  » de FRANCIS FORD COPPOLA a définitivement révélé ce genre au public et  » WOLF  » avec à l’affiche des acteurs émérites tels que JACK NICHOLSON et MICHELE PFEIFFER semble prouver que cela va durer ( qui s’en plaindrait).

    Mais que vient faire Stephen King , écrivain (d’angoisse, de peur, d’horreur, de fantastique…  » rayer la mention inutile « .) de renom international dans cet article sur le cinéma fantastique ? Les plus passionnés auront deviné puisque dans les réalisateurs cités plus haut la plupart ont été adapté au cinéma les brillantissimes romans du roi. Si les talents littéraires de STEPHEN KING sont indiscutables, il ne faut pas oublier que son incroyable célébrité actuelle est au moins en partie due à l’adaptation cinématographique de son premier roman publié :  » CARRIE  » par le très grand BRIAN DE PALMA qui a su en s’inspirant des techniques de l’incontournable HITCHCOCK réaliser un film impressionnant en 1976 avec la truculente SISSI SPACEK dont ce fut là un tremplin pour une carrière parsemée de succès. La nécessité de cette adaptation a inspiré plus d’un réalisateur et, à ce jour, trente et un films ou téléfilms se réclament de l’oeuvre du maître de l’épouvante avec son accord plus ou moins direct. Sans parler des innombrables pastiches ou films inspirés de ses écrits qui se révèlent très décevants pour la plupart. Si la majorité des adaptations sont de véritables petits bijoux qui vous feront frissonner de plaisir, certaines, même si elles ont connu un grand succès dans les salles, sur le petit écran et sur cassettes, ne respectent pas ou peu le livre dont ils se sont inspirés et les dénaturent complètement. Ainsi STEPHEN KING ne reconnaît pas en l’œuvre de STANLEY KUBRICK  » SHINING  » sa marque de commerce car les changements apportés au thème du livre ne permettaient pas de reconnaître la griffe du roi.

    STEPHEN KING a lui aussi tenté une incursion dans la jungle du cinéma HOLLYWOODIEN. Si ses essais de scénariste ont abouti aux très honorables  » CREEPSHOW  » et  » SILVER BULLET  » entre autres, ses débuts en tant que réalisateur furent désastreux, car  » MAXIMUM OVERDRIVE  » adapté d’une de ses nouvelles de  » NIGHT SHIFT « , a fait un four monumental (même auprès des Teenagers américains qui ne sont pas vraiment réputés pour leur exigence en matière de qualité cinématographique !  » WAYNE’S WORLD  » ou  » LES TORTUES NINJA  » pour n’en citer que deux !). Il faut souligner que, depuis les affligeantes réalisations faites pour certaines adaptations de ses oeuvres, STEPHEN KING est souvent conseiller technique sur les plateaux de tournage des adaptations de ses livres. De plus, en une sorte de clin d’œil à ses fans, il apparaît souvent dans un petit rôle de ces films.

    Les puristes ont tendance à dire que les adaptations cinématographiques de oeuvres de KING, même celles qui ont reçues l’aval du maître, ne respectent pas la lettre de ses écrits et parfois même s’éloignent de l’esprit du livre. A mon sens, ce débat est un faux problème car le livre est perçu à travers le filtre kaléidoscopique du lecteur et le film à travers celui du scénariste, du réalisateur, des acteurs et des spectateurs. De plus, la liberté totale permise par la création littéraire s’arrête aux limites des moyens techniques et du budget alloué pour la réalisation du film et comme la plupart du temps les budgets des films fantastiques, à quelques exceptions notables ne sont pas très importants, la production fait de son mieux pour réaliser une oeuvre qui soit visible pour le moins. J’ai pris beaucoup de plaisir à voir les adaptations des écrits du roi mais c’est peut-être parce que je ne suis pas un fondamentaliste et je pense qu’il ne faut pas être plus royaliste que le roi et qu’à partir du moment où KING a reconnu le bien fondé d’un film, il faut l’accepter tel quel.

 


 

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