This is Horror
(Lou Van Hille)
THIS IS HORROR est une émission télévisée qui fut diffusée en plusieurs parties sur le petit écran Américain en 1990. Cette série nous montre l’horreur dans le cinéma… On y retrouve ainsi Wes Carven (A nightmare on Elm Street), Brian Yuzna (Bride of Re-Animator), John Landis (An American Werewolf in London), Sam Raimi (Evil Dead 2), George Romero (Monkey Shines) etc.
L’intégrale de ces émissions a récemment été compilée sur deux cassettes vidéos (THIS IS HORROR I &II – durée totale : environ 2 heures)
Le plus important est, sans aucun doute, que l’on y retrouve le Maître en personne !
Stephen King nous donne son avis sur l’horreur dans les films…
Stephen King : » Les choix que je fais dépendent de mes valeurs, de mon éducation. Quand je montre des situations ou des gens cruels, j’espère qu’on les envisagera dans le contexte de l’histoire, en se disant que c’est une autre forme de moralité. Une histoire peut nous montrer que telle chose est mauvaise, d’après ça qu’on voit. C’est mal de mettre des crayons dans les oreilles de son copain, par exemple. Mais le public sait qu’il vient voir un film d’horreur, et s’attend à voir des choses contraires aux convenances. Ca ne me pose aucun problème d’aller dans ce sens. Si je veux que le public ait peur d’une cage d’ascenseur, ça ne me gêne pas de placer une petite vieille en dessous pour qu’elle se fasse broyer. Super ! Parfait ! Fantastique ! c’est trop pour les enfant ? Ne les emmenez pas ! «
Stephen King et le plagiat dans l’horreur…
Stephen King : » Certains criminels ont voulu imiter » Psychose « . Je pense que ceux qui ont fait ça devraient non seulement être emprisonnés pour crime, mais aussi jugés pour plagiat. Par contre, il ne faut pas que les créateurs et leur public, les amateurs d’art, soient pénalisés par la faute de quelques dingues excentriques. Sinon, cela revient à encourager ces fous furieux et là, les problèmes commencent.
Stephen King et sa part des ténèbres…
Stephen King : » Je ne connais personne qui n’ait pas en lui ce côté-là. Un côté vraiment méchant. On a toujours imaginé avoir quelqu’un en notre pouvoir ou comme ce serait marrant de voir sa belle-mère dégringoler dans l’escalier. Souvent, on va au cinéma ou on lit pour se défouler car on a une musculature émotionnelle autant que physique. Et on désire autant préserver l’harmonie du corps que celle de l’âme. En fait, la société applaudit les bons sentiments. Aidez une vieille dame à traverser et on dira que c’est fantastique. Vous avez aidé un ami dans le besoin. Il vous a appelé parce qu’il faisait faillite. Vous vous êtes démunis pour lui. Quel bon ami vous faites ! Vous donnez à la recherche, vous ne battez pas votre femme et ainsi de suite… Pourtant, si un type vous accroche en voiture, vous pourriez avoir envie de le tuer. Pour de bon ! Vous savez, on n’a aucun moyen de se libérer de tout ça… excepté les livres et le cinéma. Aucun moyen d’exorciser la haine, la peur, l’angoisse, l’agressivité, le sadisme, le masochisme. Aucun moyen positif. On ne peut pas agresser les gens dans la rue. Sinon, on vous met en prison. Il faut donc régler le problème autrement. «
Stephen King et l’écriture…
Stephen King : » Si on veux écrire ou faire du fantastique en restant vraisemblable, on doit réveiller l’enfant qu’il y a en nous. Les enfants sont le public idéal pour ce genre de trucs. Des gosses voulaient toujours s’asseoir au premier rang au cinéma, nulle part ailleurs, au premier rang pour crier » aah » et regarder le film comme ça (Note : King penche la tête en arrière, bouche bée). Ca m’a donné des torticolis ! « On ne peut pas continuer ainsi « , je leur ai dit, » car on risque d’être piégé : on pourrait tomber dans l’écran et ne plus pouvoir en ressortir « . Alors ils m’ont répondu : » C’est pas vrai » en ouvrant des yeux ronds. Ils refusaient d’y croire parce que c’était un adulte qui leur disait ça. » Pourtant, c’est vrai. Regardez les gens à l’arrière-plan qui marchent dans la rue dans le film. Un producteur n’a pas les moyens de payer tant de gens. Ils sont tombés dans un film et n’arrivent plus à en sortir « . Et là, ils m’ont cru. Ensuite, on allait toujours au 5ème rang. Ils m’empêchaient même de me rapprocher car ils croyaient que j’allais tomber dans l’écran « .
Les vampires et Stephen King…
Stephen King : » Maryann Moore parle de crapauds dans des jardins imaginaires et il y a une scène dans » Je suis une légende » où on type, joué par Charlton Heston, sort de chez lui en plein jour. Tous les gens sont devenus des vampires, sauf lui. Il trouve tous ces vampires dans un supermarché, au rayon viandes, et il leur enfonce des pieux dans le coeur. Pas des petits pieux de rien du tout. De vrais pieux quoi ! Et dans ma propre vie, tout se déclenche parfois de façon surréaliste. Dans mon roman ‘SALEM’S LOT, les vampires sont tués avec des pieux faits dans des battes de base-ball de chez LOUISVILLE SLUGGERS. Les fabricants ont été ravis et m’ont offert une batte à mon nom. Je fais un drôle de métier ! « .
Romans et adaptations cinématographiques…
Stephen King : » Si le livre et le film sont différents, ceux qui ont lu le livre sont généralement déçus, même si les changements sont bons. Un peu comme un gamin habitué à son sandwich à la mortadelle qui dirait devant un sandwich au rosbif : » C’est dégueulasse. Je veux de la mortadelle « . Et si vous diriez : » T’abuses ! « .
Pourquoi King préfère habiter à Bangor, Maine…
Stephen King : » Aucun lieu n’est plus près de la terre qu’un autre. On est partout sur terre, que ce soit à Bangor, dans le Maine, ou à NEW YORK, ou sur RODEO DRIVE. On trouve toujours quelqu’un pour aller a Greenwich Village ou au Barney’s Beanery à Los Angeles, afin d’y boire quelques bières, s’amuser, et parler de sa fantastique idée d’histoire. Mais d’avoir dévoilé l’histoire vous ôte l’envie de l’écrire. Ici, il y a juste mes enfants, ma femme , mon chien, et des gens que je connais. Je les croise dans la rue, on se salue, puis je rentre, j’allume mon ordinateur. Je me fiche qu’il neige dehors. A Malibu, je serais tenté de faire du surf tandis qu’ici, il fait bien froid pour ca ! « .
A propos de Robert Bloch…
Stephen King : » Robert Bloch a vraiment un cœur d’enfant. Dans un bocal, sur son bureau ! «
Stephen King et les films…
Stephen King : » C’est un rêve éveillé « . C’est la définition que Pauline Keal donne des films. Voir un film, c’est faire un rêve éveillé. Il se joue devant vous. Les films d’horreur me sont toujours apparus comme la distillation d’un rêve éveillé. S’ils sont bien faits, on y croit. Paradoxalement, on n’en sort pas effrayé, mais plutôt libéré « .
Stephen King et la peur…
Stephen King : » Le pire, c’est que l’on est là avec une sorte de sourire mauvais. A la question » Vous vous faites peur ? « , je réponds parfois oui. Mais le plus souvent, je me dis juste » C’est génial « .
Stephen King et l’irréel…
Stephen King : » Comment se fait-il qu’on croie à l’incroyable ? Car nous y croyons. Le surnaturel est analogue de nos problèmes réels. Par exemple, on a du mal à croire qu’on va crever, qu’on va s’écrouler et être mort à tout jamais. On a besoin de croire à l’incroyable. La vie n’a plus de sens si on se dit que tout a une fin et que demain n’existera pas toujours. «
C’était STEPHEN KING : THIS IS HORROR... Je vous encourage vivement à vous procurer ces deux cassettes vidéos… Un document à ne pas rater ! Prix approximatif : 120FF la cassette