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Divers

Steve’s Rag 12 – Paroles de… Stephen King???

Paroles de… Stephen King ??

(Bill Knispel)


     J’aimerais commencer mon premier article pour le Steve’s Rag en remerciant toute l’équipe de m’avoir contacté pour me proposer la rédaction d’une série d’articles (NDLR : Intitulée Entre les Pages et qui sera diffusée régulièrement dans le Steve’s Rag). Cette demande est un honneur pour moi et je suis heureux de pouvoir contribuer modestement à quelques critiques sur l’œuvre de Stephen King.

    Je vais d’abord me présenter en guise d’introduction… J’ai 23 ans, je suis né et j’ai toujours vécu aux Etats-Unis et je suis un lecteur assidu de Stephen King depuis huit ans. THE DARK TOWER I : THE GUNSLINGER (LA TOUR SOMBRE I : LE PISTOLERO) fut le premier roman de King que j’ai lu et je fus tout de suite accroché ! J’ai écrit de nombreux articles pour diverses occasions, allant du journal de mon université à SKIN, la Newsletter, hélas disparue, de Lori Zuccaro sur le réseau Internet et sur America On Line.

    Bon, j’en ai fini avec moi alors je vais entrer dans le vif du sujet.
    Stephen King n’a pas du faire de gros efforts pour se connecter avec le monde de la musique. Cela va de quelques extraits de chansons qui parsèment ses romans et nouvelles jusqu’à la station de radio WZON qu’il possède à Bangor dans le Maine (aujourd’hui, la radio est devenue une station spécialisée en nouvelles sportives). Stephen King s’est depuis le début construit un univers musical.

Plus ça joue fort, mieux c’est !

    On ne peut alors pas être surpris lorsque l’on remarque que plusieurs groupes ont emprunté ses idées pour leurs chansons, soit en citant certains passages (rendant ainsi la pareille à Stephen King) ou en écrivant la chanson entière en se basant sur les histoires de King. Dans ce premier article, je vous parlerai de quelques uns de ces fameux cas.

    Une petite mise en garde cependant. Je ne parlerai pas de chansons telles que  » Baby, can you dig your man ?  » ( » Bébé, tu peux l’aimer ton mec « ) car il s’agit bien d’une chanson écrite par Stephen King (bien qu’elle ne soit disponible sur aucun album). Je ne me contenterai de parler que des chansons influencées par l’œuvre de King et disponibles… Tout au moins aux États-Unis. Si, par le plus grand des hasards, vous étiez intéressés par l’une de ces chansons, je vous suggère d’aller chez votre disquaire le plus proche et voir comment vous les procurer.

    Commençons notre voyage par l’une des chansons les plus célèbres. Il s’agit bien entendu du thème du film PET SEMATARY (SIMETIERRE) de 1989. Ce titre fut écrit par le groupe punk américain The Ramones. Écrit par Dee Dee Ramone et Daniel Rey, PET SEMATARY est l’un des meilleurs morceaux du groupe. On peut le trouver sur l’album Brain Drain ainsi que sur Greatest Hits Live récemment diffusé.
    Le premier couplet de la chanson est empli de  » Ancient Goblins and Warlords  » ( » Vieux Goblins et Maîtres de Guerre « ) et est suivi du refrain à l’atmosphère tendue :  » I don’t want to be buired in a pet sematary / I don’t won’t to live my life again  » ( » Je ne veux pas être enterré dans un cimetière d’animaux / Je ne veux pas revivre ma vie « ). Puis nous entrons dans le vif du sujet. Joey Ramone, le chanteur, nous invite à  » suivre Victor vers le lieu sacré  » ( » follow Victor to the sacred place « ). Nous n’avons plus le choix alors que nous entendons  » des os qui s’entrechoquent  » ( » clicking of bones « ) et  » des esprits qui se lamentent parmi les tombes  » ( » spirits meaning among the tombstones « ). Dès lors, on sait qu’il ne s’agit pas d’un rêve. Il n’y a pas d’échappatoire mais seulement la lente révolution de la roue du Ka, tournant inexorablement vers le destin.

    Tout fidèle lecteur de King sait ce qui se passe ensuite et cependant, nous ne sommes pas encore tout à fait préparés pour la conclusion de Joey Ramone, qui nous crie les derniers mots :  » And the night when the wolves cry out / Listen close and you can hear me shout  » ( » Et durant la nuit, lorsque les loups sortent pour hurler / Ecoutez attentivement et vous m’entendrez crier « )… Et cela juste avant d’enchaîner de nouveau sur les paroles mortelles du refrain.

    Un sacré boulot. D’autant plus lorsqu’on prend en compte le fait que tout est dit en l’espace de trois minutes, plus ou moins trente secondes environ.

    Juste sur les talons de PET SEMATARY viennent deux chansons du groupe du New Jersey Anthrax, vétérans du hardcore/métal.

    Sur leur album de 1987 intitulé Among The Living, on trouve les chansons  » Skeleton in the Closet  » et  » Among the Living « , deux titres emplis de références à l’œuvre de Stephen King.

     » Among the Living  » (la chanson et non l’album) fut inspiré par l’excellent roman THE STAND (LE FLEAU)… Le groupe chante :  » Disease, disease / Spreading the disease / With some help from Captain Trips / He’ll bring the world down its knees  » ( » Maladie, maladie / Diffusant la maladie / Avec l’aide du Grand Voyage / Il met le monde à genoux « ). Les paroles sont très claires et annoncent le thème de la chanson dès le tout début, et présentent Randall Flagg, le Marcheur, à l’auditeur (attention, je ne parle pas de nous, fidèles lecteurs, qui savons déjà de qui il s’agit).

    Le chanteur enchaîne alors sur les tendances meurtrières de Flagg et sa haine.

    En fait, l’une des meilleures parties de la chanson apparaît juste après lorsque Joey Belladonna, le chanteur du groupe, hurle les paroles suivantes :  » A crucifix is your bed  » ( » Ton lit est un crucifix « ). Cette image m’a tout le temps marqué… Surtout depuis la diffusion de la mini-série ici aux États-Unis avec la scène de la crucifixion.

     » Man fights man / Divided they can’t stand  » ( » Les hommes se battent entre eux / Ils ne peuvent faire face ainsi séparés « ) sont les paroles suivantes et aboutissent à la phrase  » The stand to vainquish the Evil  » ( » Faire face pour vaincre le Démon « ).

    Las Vegas est, comme nous le savons tous, le lieu de destruction des adeptes de Flagg et , selon la version du roman que vous avez lue, de Flagg lui-même. Et c’est maintenant, après THE STAND, que nous apprenons que les hommes ne peuvent vivre que d’une seule façon… Un équilibre. Sans cet équilibre du bien et du mal, nous ouvrons la porte vers un autre Flagg… Puis un autre… Et encore un…

Les paroles de  » Skeleton in the closet  » sont, quant à elles, inspirés par la nouvelle APT PUPIL/UN ELEVE DOUE, extraite du recueil DIFFERENT SEASONS/DIFFERENTES SAISONS. Au premier abord, rien ne peut laisser envisager un lien entre la chanson et la nouvelle… surtout pas le titre.

    Dès lors, l’auditeur ne s’attend pas aux premières lignes qui s’abattent sur lui comme une guerre-éclair…  » All american, an evil game of extorsion/A sick old man, and who would guess / He was once S.S. » (« Complètement américain, un jeu diabolique de l’extorsion / Un vieil homme malade et qui pourrait deviner / Il fut autrefois un S.S. »).

    Soudainement, vous êtes jetés dans le tourbillon des mensonges, des tromperies et du chantage, alors que Kurt Dussander et Todd Bowden commencent une relation mutuellement vampirique. Todd s’arrange pour que Kurt mente pour lui et même si l’un et l’autre savent qu’ils ont atteint un point de non retour,  » leur secret tient bon, mais cela ne durera pas  » ( » their secret stands, but it won’t keep « ).
    Pour en finir, comme pour toute déception, le chat finit par sortir du panier [NDT : il s’agit d’une expression anglo-saxonne signifiant la vérité finit par se savoir], ou de façon plus appropriée dans ce cas, le chat finit par sortir du four [NDT : le jeu de mot étant intraduisible, nous avons préféré le restituer tel quel]. Cependant, Todd a encore une carte à jouer :  » A loaded gun, a happy smile / He’ll scope the freeway for a while / King of the world / Four hundred rounds / It took five hours to bring him down  » ( » Un fusil chargé, un visage heureux / Il observe la route durant un moment / Le roi du monde / 400 tours / Il a fallu 5 heures pour l’abattre « ).

    Le simple fait de taper ces mots est suffisant pour vous faire frissonner.

    Ecoutez, je sais qu’il y a quelques chances pour que nombre d’entre vous aient déjà entendu Anthrax, ou encore Ramones, beaucoup plus connu. Si, cependant, vous ne les connaissez pas, n’hésitez plus et écoutez les, même si vous n’aimez pas ces genres de musique ou leurs interprètes, car elles représentent la preuve que King s’est retrouvé partie intégrante de la culture pop.

    De plus, cela ne peut pas faire de mal de s’aventurer dans des territoires inconnus.

    Je vous laisse ici avec quelques faveurs à vous demander. Tout d’abord, je sais que cet article est loin de contenir une liste complète des chansons liées à Stephen King. Alors si l’un d’entre vous, lecteurs internationaux, découvrez d’autres chansons portant la marque Stephen King, s’il vous plaît, écrivez-moi et faîtes le moi savoir. Vous trouverez mon adresse ci-dessous. Mon autre faveur est la suivante : si vous décidez de m’écrire, essayez de m’envoyer des lettres tapées à la machine. Cela m’aidera énormément [NDT : si vous écrivez à Bill, écrivez-lui en anglais !].

    J’espère vous retrouver bientôt dans ces pages. Merci de m’avoir donné la chance de m’exprimer, pour vous, dans le Steve’s Rag. Cela me fait énormément plaisir.

Bill KNIPSEL
619 Sidney Road
Pittstown, NJ 08867-4104
USA

(Traduction par Lou Van Hille)





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