The Reaper’s Image (La Faucheuse)
(Manue Lepoivre & Sam Skyronka)
Lorsqu’une novice-en-matière-de-King comme moi s’attaque à l’explication d’une nouvelle d’un auteur aussi «particulier » et aussi célèbre, elle s’imagine avant même de la lire qu ‘il s’agira d’une histoire appartenant au genre dit de l’horreur, ou tout au moins, elle s’attend à ce que quelque chose de bizarre, d’étrange ou de fantastique y soit raconté. Ses attentes sont alors comblées puisque la nouvelle nous raconte l’histoire d’un miroir doté de pouvoirs, «d’effets» plutôt sur-naturels.
Dans un premier temps, nous verrons jusqu’à quel point la nouvelle répond à nos attentes, en tant que «histoire dite d’horreur » …si tant est qu’elle en soit une…
Puis, étant donné que toute l’intrigue repose sur un miroir, il conviendra de consacrer une seconde partie à cet objet particulier et à la façon dont les personnages (Mr Carlin et Mr Spangler) le perçoivent, le voient ou encore le regardent. Ceci nous amènera à observer comment les thèmes de l’image, de la vue (ou vision) et du reflet (ou réflexion ) sont traités.
Enfin, dans une troisième partie, nous essayerons de mettre en relief l’effet, voire le pouvoir de distorsion que le texte lui –même (tel le miroir) pourrait bien révéler.
La première impression que nous ressentons après la lecture de cette nouvelle, c’est que nous avons bel et bien à faire une histoire dite d’horreur/ fantastique ; on y trouve à peu près tous les ingrédients du genre : à commencer par le décor et l’endroit lui-même où se déroule l’action. En effet, la scène se passe dans un musée aux allures de manoir hanté où règne une atmosphère morbide et où l’on déambule dans de longs et sombres corridors décrits d’ailleurs comme un labyrinthe («a maze »). Ces deux éléments (le manoir et le labyrinthe) sont peut-on dire des constantes de la littérature gothique (cf. E.A Poe ou H.Walpole) et révèlent l’héritage de King.
De plus, les différents objets qui figurent dans cette espèce de château, tel que la côte de maille («the suit of armour»), le candélabre («the candelabra»), la galerie de portraits («the portrait gallery»), la trappe du grenier avec son cadenas rouillé («the trapdoor in the ceiling with its dusty padlock») et même les toiles d’araignées («the cobwebs on the window») sont de véritables clichés conférant à cet endroit son atmosphère macabre. Mais King ne s’arrête pas là fort heureusement… et pourtant… Comment le lecteur est-il amené à regarder le musée comme un endroit épouvantable ? Uniquement au travers de quelques comparaisons ! Comparaisons et descriptions morbides, macabres, certes ! mais quoi de plus ? Nous sommes convaincus que cet endroit est horrible parce que quelques tapisseries y sont décrites comme des «canvas monstrosities», des statues deviennent aux yeux de Spangler des «atrocious pieces of sculpture», le chandelier n’est pas seulement tape à l’œil (lousy) mais vu comme «monstrous» et décoré «obscenely». L’emploi de tels mots permet non seulement de découvrir l’opinion de Spangler sur ces objets qui sont pour lui tout sauf des objets d’art et qui ne représentent à ses yeux qu’un bric-à-brac clinquant (a blatant junk), mais il a avant tout pour but de placer le lecteur dans un état d’esprit particulier : il ne peut que ressentir l’imminence inévitable d’évènements monstrueux, autrement dit ; ces comparaisons (exprimées dans un discours indirect libre) servent tout simplement à faire monter le suspense. Dans une même perspective, la présence d’un narrateur omniscient contribue également à la création de cette ambiance macabre et ce, toujours grâce à l’utilisation (voire même l’abus !!) de comparaisons très suggestives.
Par exemple, une vieille bicyclette bien ordinaire est décrite comme «a dismembered skeleton of an ancient tandem bicycle» ou bien encore lorsque Mr Carlin se met à rire (ce qui n’a rien de terrifiant en soi !!), on entend des os s’entrechoquer «as if bones had stirred in a cupboard», un peu plus loin lorsqu’il manque de tomber au bas de l’échelle, il est alors dépeint tel un cadavre pendu au-dessus d’un gouffre sans fond, je cite : «…over a bottomless chasm (…) face white (…) paralyzed…» On trouve une autre comparaison plutôt morbide dans la description de l’odeur du grenier. Le narrateur aurait pu se contenter d’évoquer l’odeur des vieilles choses commune à tous les greniers et débarras, mais cette odeur devient ici «a creeping stench» et renvoie pour lui à l’odeur qui émanerait «from the grave of a virginal young girl 40 years dead».
Mais où se trouve la véritable horreur ?
Serait-ce dans le nombre trop frappant de regards, coups d’œil ou autres œillades qui jalonnent le texte ? Il y a non seulement ceux de Mr Carlin et Mr Spangler, mais aussi les «ghastly looks» de la galerie de portraits, le «pitiless stare» de la statue d’Adonis, ou encore le regard fixe du «stuffed buffalo» dans le grenier. Tous ces yeux nous donnent l’impression d’être épiés, constamment observés et, ajoutés aux comparaisons morbides, à la présence d’ombres, à l’obscurité ambiante, au grenier étouffant… renforcent le caractère lugubre et portent le suspense à son apogée.
Le suspense, ou plutôt le mystère autour du miroir, est maintenu jusqu’à la fin du texte. Au début il est question d’un objet que nous ne connaissons pas, Mr Carlin y fait référence en utilisant le pronom «it». Le lecteur comprend seulement qu’il s’agit d’un objet de valeur, apparemment fragile et immense, mais il est laissé dans l’obscurité jusqu’à la ligne 42 à laquelle on lui révèle que «it» est le «Delver looking-glass» Puis, le suspense reprend quand Mr Carlin fait allusion aux effets très spéciaux du miroir («the unsettling effect»), le lecteur ne découvrira la nature de ces effets particuliers qu’à la fin. Et même lorsque le miroir ‘agit’, la fin ouverte de l’histoire laisse le lecteur dans l’expectative. Ce procédé, tout comme les nombreux passages abrupts de la narration pure aux dialogues, à la focalisation interne ou bien même les mises en italiques stimulent l’attention et suscitent la curiosité du lecteur : règles élémentaires de tout bon suspense !!
En outre, les interruptions, pauses et ellipses constantes semblent étirer lentement le temps, comme s’il était suspendu : notons en effet dans cette perspective les innombrables points de suspensions, tirets, silences ou encore les phrases inachevées, procédés stylistiques qui laissent le lecteur libre d’imaginer ce que les personnages savent mais ne disent pas. On s’aperçoit donc clairement que les personnages eux-mêmes participent à l’élaboration du suspense, faut-il pour autant voir en eux des personnages types de la fiction fantastique ?
A première vue Mr Carlin, le guide mystérieux de ce musée semble dans une certaine mesure répondre aux canons du genre. C’est en effet lui qui garde et qui dévoilera le secret du miroir , qui détient la clé du grenier, et qui mènera Spangler et le lecteur à cet endroit interdit, le suspense dépend donc également de lui puisqu’il communique sa peur et son angoisse au lecteur. Seul à connaître le secret, il est pourtant décrit comme un «fool» (idiot) par Spangler, comme un petit homme d’abord ridicule (petit, chauve, myope…)
A l’inverse, Mr Spangler est présenté comme le personnage raisonnable, rationnel, sage, qui ne veut pas croire aux histoires surnaturelles. D’esprit très critique, attaché aux faits seuls, il ne veut s’intéresser qu’à l’Histoire du miroir («conversant with the History» and not the story) La description de la collection d’objets de Claggert qui nous est livrée au travers de son regard le campe dans le rôle du personnage «négatif», et avant tout l’oppose à Mr Carlin. Cette relation antagoniste peut sembler appropriée dans une telle histoire, dans la mesure où elle déstabilise le lecteur qui ne sait plus alors qui croire du sage ou de l’idiot, mais on ne peut s’empêcher de penser que ce procédé de caractérisation est également fréquent dans le genre comique.
Et à bien y réfléchir, les éléments attribués au genre dit de l’horreur que nous avons mentionnés plus haut ne reposent en fait que sur des descriptions, des comparaisons habiles et suggestives, des procédés stylistiques, mais où sont les véritables personnages types tels que les vampires, monstres, fantômes, etc…. Qu’arrive-t-il de réellement épouvantable, si ce n’est une disparition ? De plus, il faut admettre que l’accumulation, l’empilement acharné de ces descriptions et comparaisons ont un effet plutôt parodique, et à ce propos, il est impossible de ne pas noter la référence clin d’œil à la nouvelle The Canterville Ghost d’ Oscar Wilde, qui est elle-même une parodie d’histoire fantastique («a spotch of blood on a dotted line»)
Finalement, le seul élément de récit et non de description qui relève du genre fantastique à proprement parler en tant que personnage type, c’est La Faucheuse (The Reaper). Encore qu’il ne s’agisse à nouveau que d’une allégorie, une image, une représentation de la mort personnifiée, qui de plus n’apparaît dans cette histoire que sous la forme d’une vision !
Il est alors légitime de se demander si la simple vision du reflet d’une représentation suffit à conférer au texte la seule valeur d’histoire fantastique. Et si tout n’était qu’image, représentation et reflet, comme l’objet central du récit semble le suggérer ?
C’est autour de ce miroir que notre réflexion devra donc se poursuivre, et thèmes corollaires de l’image, du reflet ou réflexion et de la vue ou vision.
Un miroir est défini comme un objet qui forme des images par réflexion, qui donne une représentation exacte, mais le mot anglais «mirror» désigne également un modèle exemplaire.
En ce qui concerne les effets spéciaux du «Delver looking-glass», cette définition peut devenir ambivalente voire ambiguë, et dans cette même perspective, la façon dont les deux personnages perçoivent cet objet l’est autant.
Pour Mr Spangler, le sage, le miroir est une pure œuvre d’art, et son unique spécificité repose sur son travail parfait («flawless craftsmanship») et la perfection du verre lui-même. Ce miroir l’intéresse parce qu’il est rare, d’une valeur inestimable, précieux, authentique et parce qu’il a un effet grossissant et déformant pour celui qui le regarde. («a magnifying and distorting effect upon the eye of the beholder»). A ses yeux, le miroir est simplement un objet qui permet de donner une image exacte de la réalité grâce à sa spécificité technique. C’est un objet qui doit être regardé («to look AT»), et même examiné, étudié («look INTO») Le «Delver looking-glass» est également, pour ce spécialiste, le miroir de tous les miroirs, c’est à dire au sens anglais du terme, un modèle exemplaire («it was a perfect example of Delver’s particular genius»).
La perception qu’en a Carlin est assez différente , car en effet il n’aime pas cet objet. Tout d’abord, il semble désapprouver la somme d’argent dépensée pour l’assurer. Par ailleurs, le miroir est apparemment encombrant dans tous les sens du terme puisqu’il décrit son déplacement comme une opération particulièrement difficile et délicate. Il a même déjà souhaité qu’il se casse. Pour lui, ce miroir n’est qu’une chose, «a goddam thing» qu’il redoute à cause de ses effets. Carlin croit à ses pouvoirs surnaturels, et le considère tel un œil tout-puissant, une sorte de mauvais œil («I think of it as an eye»). Comme si Carlin , en bon idiot, prenait les mots au pied de la lettre et que pour lui, «the looking-glass» était un miroir ayant la capacité de regarder («a glass that looks»). De plus, l’effet dit déformant de ce miroir a une autre signification pour Carlin : pour lui, le miroir donne également une représentation, mais au premier sens du terme, c’est à dire qu’il produit, qu’il montre une image (celle de la Faucheuse). Il forme des images non par réflexion, mais de lui-même. Carlin a peur de regarder DANS le miroir (autre sens de «to look INTO») et de l’examiner de trop près, car il a vu des gens le faire, en quête ou de perfection ou de défauts, et disparaître.
En effet, Spangler étudiait la perfection de l’objet, le petit Bates y avait remarqué un défaut, et la duchesse y recherchait une certaine forme de perfection, celle de son image…
On peut alors se demander pourquoi Carlin ne veut pas ou ne peut pas y voir quoi que ce soit, est-ce parce que, étant idiot, il est incapable d’observer la perfection de l’objet, ou simplement parce qu’il est myope, ou bien les deux ?
L’importance de cette ambivalence du regard porté à l’objet explique certainement le grand nombre des références au regard, à la vue et la vision. La récurrence des verbes «look», «stare», et «watch» (voir, observer, regarder) ne peut qu’être une des clés de la compréhension de cette histoire.
Il faut cependant observer que certaines de ces références sont pour le moins déconcertantes, certains objets –tel le miroir aux yeux de Carlin—semblent être dotés du sens visuel. Par exemple, la cotte de maille «stared at them» (les observait), les portraits dans la galerie les regardent(«glaring»), la tête de buffle «peered at him with flat, obsidian eyes» (le fixait d’un œil noir et vitreux). Dans cette perspective, impossible d’ignorer la figure d’Adonis qui apparaît trois fois observant les personnages à trois moments importants de l’intrigue (avant qu’ils ne grimpent à l’échelle, lorsqu’ils ont atteint le grenier, et à la fin de l’histoire, quand Spangler ne revient pas). Les objets sont donc non seulement curieusement capable de voir, d’observer, mais qui plus est, la statue d’Adonis est décrite comme aveugle !
King semble adopter une étrange approche de la notion de vue ou de vision dans ce texte : tout comme le miroir, il semble déformer la réalité, ou tout au moins la représentation et l’image de la réalité.
Dés lors, ne pouvons-nous pas imaginer que ce texte serait lui aussi une image déformée d’un tout autre texte dont la compréhension dépendrait de notre capacité à voir et observer au-delà du simple reflet ?
En effet, de nombreux éléments semblent être déformés voire même inversés dans l’histoire : tout d’abord dans la résolution de l’intrigue. C’est le personnage rationnel et sage qui se fait prendre au piège et disparaît, ce qui a pour effet d’inverser les rôles. Le sage devient l’idiot, puisque, en tant que professionnel érudit aux vues sectaires quant à l’art et la vie en général, il se croyait à l’abri de ces «histoires sensationnelles à trois francs» («cheap tabloid stories»). Et vice versa : Carlin que l’on présentait comme idiot est sain et sauf et toujours présent. Ce serait alors lui le plus sage.
Au niveau du texte également, on trouve un bon nombre d’inversions. la plus frappante a déjà été mentionnée, elle concerne la faculté d’objets dits aveugles à voir alors que des êtres humains parfaitement «voyants» sont «aveuglés».
La description du décor recèle également des images inversées : au rez de chaussée, les innombrables madones tenant d’innombrables bébés entourés d’innombrables anges («numberless madonas holding numberless babes with numberless angels») ne peuvent que nous évoquer la représentation traditionnelle du paradis, alors que le décor du quatrième étage avec sa chaleur suffocante et son odeur nauséabonde peut à l’inverse faire référence à l’enfer. Par conséquent, leur escalade au sommet de la maison nous suggère presque une descente aux enfers. Comment ne pas penser alors à l’œuvre de Lewis Caroll, De l’autre Côté du Miroir, et à un possible emprunt ? Mais alors de quel côté du miroir sommes-nous ?
Mais il faut garder en mémoire le fait que seules des images ou représentations sont inversées, et que seule une image, celle de la mort, est censée donner à l’histoire son aspect fantastique. On peut alors se demander si le texte tout entier n’est pas lui aussi le reflet («the miror image») d’un autre type de texte. A ce propos, les allusions récurrentes à la fausseté, à la contrefaçon («falsehood») ou à l’opposé, à l’authenticité de l’œuvre , de même que les différentes références aux histoires d’horreur de pacotille («cheap horror stories») peuvent nous conforter dans cette idée. Ne sont-elles pas des indices pour nous aider à comprendre le texte et à orienter notre regard ?
Sous des apparences d’histoire fantastique, on trouve dans ce texte de nombreux éléments appartenant à des genres littéraires aussi divers que la comédie, le mode parodique, des emprunts au Gothique ou aux comtes et mythes. Comme le musée que les deux personnages arpentent, le texte ressemble parfois à un bric à brac un peu clinquant («a blatant junk») tant le mélange des genres est flagrant et semble incongru. A travers cette histoire dans laquelle il est parfois possible de tomber sur un véritable chef d’œuvre parmi une collection d’objets clinquants, monstrueux et dépourvus de toute valeur, King pourrait bien ici de façon ironique et métaphorique faire référence à l’art d’écrire des histoires fantastiques. Dans cette perspective, le texte pourrait être perçu comme un «metatexte», un texte sur l’écriture et la lecture d’histoires fantastiques.
Et, poursuivant cette idée, nous pourrions voir dans le personnage du professionnel critique de Spangler l’incarnation des critiques littéraires qui n’estiment que ce qui correspond à certains critères d’apparente perfection, méprisant le plus souvent les histoires fantastiques qu’ils qualifient de «cheap».
Et donc Carlin pourrait représenter le lecteur qui, sans toujours chercher la perfection, reste à la surface du texte et à qui l’histoire plutôt que l’Histoire plaît davantage, même si elle lui fait peur. En effet, l’oxymore s’appliquant à Carlin : «hypnotisé par the shallow depth» du miroir non seulement fonctionne parfaitement dans le schéma d’inversion dont nous avons parlé, mais elle vient renforcer cette interprétation possible du texte.
Selon cette même interprétation, King pourrait aussi vouloir renverser l’image traditionnelle que l’on se fait des «cheap paperback writers», étant donnée le foisonnement de références littéraires et culturelles. Certaines ont déjà été citées, il reste l’utilisation évidente par King de ses connaissances en matière de mythologie grecque lorsqu’il choisit la figure d’Adonis. Adonis symbolise le triomphe sur la mort, et était célébré par les Athéniens. On ne peut s’empêcher de trouver dans le texte certains échos aux rites des festivités qui lui étaient dédiées. Elles se déroulaient les jours les plus chauds de l’année, et consistaient à faire pousser des herbes aromatiques odorantes qui étaient transportées au sommet des maisons par des femmes grimpant à des échelles. Ce parallèle est trop évident pour n’être qu’une simple «coïncidence», et il peut être une tentative de la part de l’auteur de prouver qu’il n’est pas qu’un simple «cheap paperback writer», contrairement à ce que les critiques auraient pu penser de lui en 1969, au tout début de sa carrière lorsqu’il écrivit cette nouvelle.
En définitive, la première perception ou image que nous nous étions faite de ce texte a été inversée, renversée : l’histoire fantastique attendue se révèle être un «metatexte». Nous terminerons en examinant le titre. Le mot image doit sans aucun doute être compris à double sens : l’image de la Faucheuse en tant que simple reflet dans le miroir du musée, et en même temps, l’image en tant que représentation typique de la mort qui confère au texte son apparence fantastique mais qui n’est rien d’autre qu’un artifice.
Le schéma d’inversion que nous avons mentionné pourrait également être appliqué au titre : à travers le miroir déformant de King et à la lumière d’un mode de représentation inversé, «The Reaper’s image» pourrait éventuellement, et à l’extrême, se lire «The Reader’s image». Par conséquent le texte serait alors un miroir tendu au lecteur, ou encore le miroir (modèle exemplaire) que les critiques devraient examiner même si celui-ci pourrait leur être fatal car à y regarder de trop près, ses qualités déstabilisantes pourraient bien les affecter et qui sait…les faire disparaître…
Löos, le 09 Février 1999