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Steve’s Rag 20 – King & Tolkien : Deux créateurs de cosmogonies

King et Tolkien :

Deux créateurs de cosmogonies

(Roland Ernould)


King n’a vu que tardivement le parti qu’il pouvait tirer de Tolkien (1), qui n’est pas cité dans Anatomie de l’Horreur, l’essai où il parle des auteurs qui l’avaient intéressé au cours de ses années de formation. Plusieurs mentions figurent dans l’avant-propos de Danse Macabre, daté de février 1977: la première concerne le fait que Tolkien dut patienter vingt ans avant de s’imposer (2) ; la seconde rappelle l’affirmation de Tolkien qu’il n’avait pas voulu assimiler le seigneur de Mordor à Hitler. La troisième fait des allusions littéraires aux créations merveilleuses ou étranges. Les premières nommées sont de Tolkien et de Lovecraft: « Là se trouvent les terriers des créatures qui menacent Frodo et Sam; et le modèle de Pickman. (3)

On peut rapprocher la légende tolkienne de celle de King. En 1936, le sérieux professeur titulaire d’une chaire de littérature médiévale à l’université d’Oxford, las de corriger ses copies, prit une page blanche et écrivit : « Dans un trou vivait un hobbit… ». Une nuit de mars 1970, sur sa vieille machine à écrire édentée, sur un papier vert pris à la bibliothèque de l’université, un King juste diplômé, chevelu et barbu, aligna les mots : « L’homme en noir fuyait à travers le désert et le pistolero le poursuivait » (Le Pistolero, p. 252). Belle similitude : due au hasard ou souci de copier Tolkien ?

Trois aspects des oeuvres de King et Tolkien coïncident particulièrement : le thème de la quête, celui de l’anneau, et le désir de créer une mythologie originale. J’ai précédemment évoqué le mythe de la quête dans des perspectives plus vastes, de la Toison d’Or à l’Anneau de Puissance en passant par le Graal. Seront donc traités ici le thème de l’anneau et le dessein de créer une mythologie.

Les anneaux de Tolkien.

Le titre de la trilogie de Tolkien n’est pas indifférent. L’anneau a une symbolique puissante, liée au cercle dont il est la représentation concrète. Il a habituellement le rôle protecteur du cercle, moyen efficace de se protéger des mauvais esprits. N’ayant ni début, ni fin, il est le symbole du lien, de l’appartenance à une communauté et à l’éternité. C’est dans cette perspective qu’il est devenu aussi le symbole du mariage et de la fidélité.

Dans les mythes nordiques, l’anneau a eu cependant une signification différente, celle que Richard Wagner a reprise dans L’Anneau du Nibelung. L’anneau a été forgé à partir de l’or du Rhin par Albérich et confère la puissance. Wotan, le maître des dieux, le lui vole. Albérich le maudit (4). Comme celui d’Albérich, l’Anneau de Puissance de Tolkien est attaché à une malédiction: il permet de dominer les possesseurs des autres anneaux magiques.

L’Anneau de Puissance, comme tout objet magique, détient un pouvoir considérable. Outre l’invisibilité, il procure à son détenteur un entendement et une conscience élargis, au-delà des limites humaines. Cette clairvoyance cosmique conduit irrévocablement son propriétaire à une domination tyrannique de ses semblables. Il est donc maléfique, en transmettant le revers de ses vertus, corrompant immédiatement tous ceux qui se le mettent au doigt. L’Anneau est ainsi la chose la plus extraordinaire et aussi la plus dangereuse.

King s’est lui-même essayé à utiliser le thème de l’anneau. Dans Insomnie, dans des circonstances sur lesquelles on reviendra un peu plus loin, Ralph vient de prendre, dans l’antre de Atropos, un anneau :

« Au moment où il tendait la main pour saisir l’anneau, quelques vers lui vinrent à l’esprit (…), un fragment emprunté à J.R.R. Tolkien, l’inventeur des hobbits (…) Ça faisait presque trente ans qu’il avait lu l’histoire de Frodo, Gandalf, Sauron ou du Seigneur Noir -histoire qui comportait un objet très semblable à celui-ci, maintenant qu’il y pensait- mais les vers furent pendant un instant aussi clairs dans son esprit que les lames l’avaient été sous ses yeux quelques secondes avant :

Un anneau pour les gouverner tous.

Un anneau pour les trouver,

Un anneau pour les amener tous et dans les ténèbres Les lier au pays de Mordor où s’étendent les ombres. »

Le premier vers est repris comme un leitmotiv dans les pages suivantes (p. 590).

Voilà pour la paternité, qu’il aurait été difficile ici de passer sous silence. Mais que va en faire King, plus de cinquante ans plus tard, alors que les sensibilités ont beaucoup changé?

L’anneau de King.

L’anneau appartient à Depneau, personnage qui est au service des forces du mal. C’est son alliance de mariage, volée par Atropos, qui l’a déposée dans son antre.

King va commencer par dramatiser à sa manière. L’anneau se trouve dans un linceul noir, qui hurle sur le sol et qui « relie tous ces objets différents, toutes ces vies différentes », ce qui en- « fait des ka-tet » (. 586).

Voilà donc l’anneau relié au ka-tet, donc au ka (5). Et du même coup, à la roue :

« Je ne vais pas arriver à le soulever, pensa-t-il. Il va être aussi solidement attaché à la roue du ka que Lois et moi, et je ne vais pas pouvoir le détacher. Ou alors, ce sera comme d’attraper un câble à haute tension à pleines mains, et je serai mort avant de savoir ce qui m’arrive » (p. 590).

Pour couper le linceul, Ralph avait dû créer magiquement des ciseaux avec ses doigts: « Au fur et à mesure qu’augmentait sa concentration, il en venait même à voir les minuscules lettres gravées sur le métal, juste au-dessus de l’axe: SHEFFIED STEEL » (p. 587). Mais le linceul ne se laisse pas faire: « Lorsque la pointe des lames pénétra dans la surface noire, le linceul se mit à hurler en surrégime, un cri aigu qui mêlait souffrance et angoisse. Ralph vit des gouttes d’un liquide pâteux, épais, noirâtre, sourdre du suaire et tomber sur le sol. On aurait dit de la morve putréfiée » (p. 588). L’anneau est trouvé.

Puis Steve, seigneur de son anneau particulier, éprouve le besoin de corser, en pensant à Tolkien qui avait proposé un certain nombre d’anneaux et de possesseurs: « Trois anneaux pour les Rois Elfes sous le ciel, sept pour les Seigneurs nains dans leurs demeures de pierre, neuf pour les Hommes mortels… » etc. L’anneau de puissance de Mordor perdu doit les dominer tous… À ce moment, d’un anneau, Steve passe à plusieurs, en empruntant un autre récit, qu’il nous raconte: celui d’un paysan qui, voulant enlever son chapeau lors du passage du roi, voit ce chapeau immédiatement remplacé sur sa tête (6), jusqu’à ce qu’il soit arrêté pour crime de lèse-majesté. Comme pour les chapeaux, on assiste donc à la multiplication des anneaux… Voici King essayant d’égaler Tolkien en nombre… Mais en qualité?

Ce n’est pas suffisant. L’anneau a déjà été relié au ka et à la roue des existences. King a fait plus haut une comparaison entre la roue de la destinée qui lui était suggérée par une roue de bicyclette. Le ka devient alors la « roue avec de nombreux rayons » . Puis une autre liaison est faite: « Mais plus que tout, peut-être, le ka était comme un anneau.

Comme une alliance.  » Alliance de Depneau, bien sûr, mais aussi alliance avec le ka.

Les complications continuent. Ralph pense que « les substitutions -les fausses alliances- sont des rayons, mais celle-ci est le moyeu. Enlève le moyeu, une roue ne peut plus tourner » (p. 594). King va bientôt faire de l’anneau l’axe du monde…

Arrêtons-nous là. King essaie bien de refléter toute la symbolique liée à l’anneau. Mais on ne peut s’empêcher de penser qu’il y a des enchaînements bien laborieux…

La mythologie de Tolkien.

Projet grandiose et surprenant à l’époque, le dessein de Tolkien était d’écrire une « mythologie anglaise » et sa vie entière sera vouée à sa réalisation méthodique. L’idée lui en était venue de son intérêt pour le langage -son domaine universitaire- et de son plaisir à en inventer de nouveaux. Afin de pouvoir utiliser ces langages dans un cadre qui leur convienne, il lui a fallu inventer des histoires.

En lisant le Kalevala, livre de légendes finnoises, il regrette que l’Angleterre n’ait rien de semblable. Il projette de « construire un corps de légendes liées, allant des vastes cosmologies aux contes de fées romantiques (.) que je pourrais dédier à mon pays ». Son œuvre, élaborée pendant des dizaines d’années, a suivi un cours particulier, tout à fait à l’opposé de la construction du monde inventé par King. Exigeant, mettant au rebut du matériel quand il lui déplaisait, réécrivant, polissant, Tolkien élaborera lentement son gigantesque projet. Inspirée par les poèmes de Beowulf, les légendes galloises et celtiques, par les Eddas scandinaves, la trilogie du Seigneur des Anneaux aurait pu se borner à être une reprise de l’ancienne mythologie nordique, ajoutant à l’imaginaire poétique une réflexion sur la nature humaine. Mais sa création est entièrement originale. La « Terre du Milieu », inventée dès les légendes du Silmarillion dans les années 20, donna peu à peu naissance à une véritable géographie, minutieuse, à une histoire encyclopédique. Tolkien construit avec soin des généalogies complexes. La qualité de l’invention de Tolkien, comme la richesse de sa création littéraire, aboutissent à la construction métaphysique d’un univers entièrement élaboré, avec ses mythes et ses légendes. Des dizaines d’années de travaux, abandonnés (6), puis repris, pour aboutir finalement à la publication du Seigneur des Anneaux à partir de 1964.

Outre la modernité du thème de la quête, c’est la lutte entreprise grâce à l’alliance des hobbits, des elfes, des nains et des magiciens, et d’autres êtres, contre le maléfique Sauron de Mordor, qui a augmente l’intérêt porté à l’œuvre. Que le Mordor soit à l’est, comme l’était à l’époque le danger militaire pour l’Angleterre importe peu. Ce combat contre le mal, la « montée de l’ombre » qui revient comme une obsession, est à relier aux convictions religieuses de Tolkien. Aucun culte n’est rendu à un Dieu judéo-chrétien dans cette légende, qui aurait pu fort bien rester païenne, mais l’esprit du christianisme règne. « L’Unique » n’est que cité, avec sa hiérarchie angélique des Valars, les gardiens du monde: mais il imprègne de ses valeurs l’univers de Tolkien même s’il reste hors champ.

La mythologie de King.

Le Cycle de La Tour Sombre, avec ses ramifications dans des mondes parallèles et des romans associés, a évidemment l’ambition de rivaliser avec celui de Tolkien. On y retrouve aussi bien le récit de la création du monde qu’une quête de la Tour similaire à la quête de l’Anneau de Puissance. Une géographie, dont l’Entre-Deux-Mondes, « royaume d’espoir, de savoir et de lumière », ou des Terres Dévastées, qui ressemblent à celles que « virent Frodon et Sam quand ils atteignirent le cœur de Mordor », « des fissures de jugement dernier » (Terres Perdues, pp. 221 et 549) ; ou récemment la « contrée nocturne » de Tonnefoudre. Il a inventé une histoire, dont la chronologie est d’un accès difficile. Il crée des notions générales, le ka, le ka-tet, le khef, l’Intentionnel et l’Aléatoire, les michrones, machrones et entités de la hiérarchie de la Tour, des mots remontant à l’enfance de Roland qu’il explique aux membres du ka-tet. Mais King donne l’impression d’aller, dans une direction, de l’explorer puis de l’abandonner ensuite : l’Intentionnel et l’Aléatoire, les michrones et les machrones d’Insomnie n’ont pas été exploitées ultérieurement. Il donne l’impression de tourner de manière stéréotypée autour des notions inventées. Il est très différent de se créer des outils universels, polyvalents, comme le faisait Tolkien, plutôt que des outils à usage unique.

Là où Tolkien se situait dans un passé mythique, King se projette dans le futur. Il établit, avec ses portes et ses espaces multiples, des correspondances entre les « milliers » de mondes possibles et les individus les plus divers. Avec des «ou» et des «quand» différents et un temps variable et malade, tout devient possible. Même la facilité. A l’examen, la construction n’a pas la solidité de celle de Tolkien, on voit les joints et les raccords. Beaucoup de questions restent sans réponse. Et dans ses Postfaces, King reconnaît lui-même sa perplexité. Il improvise, alors que s’il avait réellement voulu rivaliser avec Tolkien, il aurait dû se livrer au même travail minutieux et prolongé, qui n’est pas dans son caractère d’impulsif.

Car les méthodes de travail ne sont pas identiques. Quand Tolkien multipliait ses recherches dans le cadre d’un projet clairement formulé, et prenait son temps pour travailler dans la continuité, King a commencé par écrire en plusieurs années les 5 nouvelles du Pistolero. Son problème a toujours été le même: ses intentions étaient bien vagues et laissaient trop de place à l’improvisation. Ensuite il s’est dispersé dans les domaines les plus variés. Quand il a repris plus tard la suite de La Tour Sombre, il a continué d’improviser, transposant les trouvailles d’une autre œuvre qui lui avaient plu, comme le passage d’un monde à l’autre du Talisman.

Après les quatre volumes parus sans véritable plan d’ensemble, son gros problème est maintenant d’arriver à coordonner l’ensemble de manière crédible :

« Je commence à comprendre que le monde (ou les mondes plutôt) de Roland contient (ou contiennent) l’ensemble de ceux que j’ai créés. Il y a place pour l’Entre-Deux-Mondes pour Randall Flagg, Ralph Roberts, les garçons errants des Yeux du Dragon, et même pour le prêtre damné de Salem qui, après son départ de Nouvelle-Angleterre à bord d’un bus Grayhound, s’est installé aux confins de la terrible contrée de l’Entre-Deux-Mondes du nom de Tonnefoudre. (.) Au final, le ka-tet de Roland parviendra dans cette contrée nocturne qui a pour nom Tonnefoudre. et à ce qui se trouve au-delà. Tous ses membres n’atteindront peut-être pas la Tour vivants, mais je crois que ceux qui réussiront le feront debout et loyalement ».

Il semble que ce soit là que tous tant qu’ils sont finissent par atterrir, et pourquoi pas ? (Magie et Cristal, Postface, pp. 667/8)

Le travail sera considérable : actuellement, il semble qu’il y a des discontinuités, des paradoxes temporels. La difficulté sera grande de ne pas laisser transparaître l’artifice et l’improvisation. Dans Magie et Cristal, qui paraît être une sorte de récréation bucolique, la quête de la Tour piétine, sans véritable progrès depuis le tome III.

Quand Tolkien publia le premier tome du Seigneur des Anneaux, il avait 62 ans. King a dix ans de moins. Il lui reste le temps de se reprendre, voire de corriger -Tolkien l’a bien fait- ce qui ne va pas. Lui est-il possible de ne pas céder à la facilité pour nous construire une œuvre exemplaire ?

La recherche commune de la lumière.

On a vu plus haut que si Dieu est absent de l’œuvre de Tolkien, l’esprit du christianisme l’imprègne, comme il imprègne de ses valeurs l’univers qu’il a créé. Les hobbits devaient conquérir et détruire l’Anneau de Puissance pour empêcher Sauron, sorte d’équivalent du diable, de dominer le monde entier pour sa destruction. Là où passe Sauron, l’ennemi de la vie, apparaît une terre rocheuse et désertique, comme les Terres Dévastées du monde de Roland. L’équivalent de Sauron, le Prince Noir de Mordor, est l’Homme Noir de King. Quand Frodon, neveu de Bilbo, a réussi sa quête et détruit l’anneau, le Mal est vaincu. Sauron et ses agents maléfiques ont perdu leur puissance. Comme Frodon l’anneau, Roland doit trouver la Tour, pour rétablir l’ordre de la Lumière et restaurer le temps et l’ordre du monde.

« L’Unique », avec sa hiérarchie angélique des Valars, les gardiens du monde n’est que cité par Tolkien. Le monde de Roland est encore marqué des valeurs chrétiennes, Roland connaît La Bible, des fêtes et des comportements religieux subsistent. L’«Unique» de Tolkien devient «l’Ultime» de Ça, ou, suivant les œuvres, prennent divers noms, qui sont des équivalences. Mais surtout, Tolkien et King sont dominés par le symbolisme de la Lumière et de la blancheur, contre les Ténèbres et le noir. Tous deux aiment l’allégorie du combat entre les forces des ténèbres et celles de la lumière. Le lien avec le Graal est flagrant: fait par le Malin, l’Anneau de Puissance attire le mal sur celui qui le détient, sauf si la pureté de son cœur et son désintéressement lui permettent d’échapper à la malédiction. Roland est le dernier « seigneur de la lumière ». Comme Tolkien, King est séduit par l’expression des vérités morales d’un monde dont la destinée est de lutter contre le mal, d’échapper à son assujettissement à défaut de pouvoir l’éradiquer. King a ainsi trouvé le pont entre sa propre imprégnation religieuse et une manière moderne de représenter, dans un contexte imaginaire, l’effort millénaire poursuivi les hommes pour l’abolition du mal.

Avec son savoir biblique, sa connaissance des mythes antiques méditerranéens et orientaux, King aurait pu faire aussi bien que son modèle nordique, dans un registre différent. Son œuvre est aussi pleine d’échos empruntés à de multiples fonds mythiques, de résonances suggérées par un grand nombre d’héritages divers et complexes. Il en est venu, comme Tolkien, à créer un monde autonome avec ses êtres et ses lois. Mais alors que Tolkien donne l’impression de construire son univers immense -déroutant, mi-féerique, mi-inquiétant- autour de nous naturellement, il apparaît comme quelque chose de forcé chez King, où on sent le procédé, le caractère artificiel. Et on l’a vu plus haut avec l’exemple de l’anneau, il lui manquera toujours l’essentiel pour égaler son maître, le parfait contrôle de ses œuvres et le suprême raffinement de Tolkien.

On pourrait enfin ajouter que Tolkien a tenu à préciser que son œuvre n’était pas un simple récit d’évasion. Il était historiquement en présence de la deuxième guerre mondiale et la nécessaire alliance des peuples de bonne volonté s’imposait pour vaincre le mal. Alors que l’oeuvre de King se situe dans un monde qui se trouve en perte d’idéaux collectifs et dont les habitants se réfugient dans des existences cellulaires. Sans bien voir l’Adversaire.

Armentières, septembre 1998


(1) La plus ancienne mention que j’ai relevée se trouve dans Le printemps des baies, qui date de 1968 et a paru dans la revue étudiante Ubris: dans le brouillard, « Vous vous attendiez presque à croiser Frodo ou Sam les hobbits »… (Danse Macabre, Avant-propos, p. 21). Mais cette référence ne prouve rien, car la nouvelle a été réécrite pour sa réédition. Il est vraisemblable que, la réputation de Tolkien aidant, King le connaissait à cette date. En 1968, il était à l’UMO depuis deux ans.

Curieusement, p. 17, il avait évoqué les « univers parallèles » de Tolkien: qu’entendait-il par là?


(2) Le Seigneur des Anneaux a été publié en Grande-Bretagne en 1954 où il a rencontré une certaine faveur. Sa publication fut plus tardive aux U.S.A., où il eut d’abord un succès d’estime, avant de susciter soudain un total engouement. Un véritable culte naît sur les campus et l’œuvre fut adulée comme un pamphlet contre la société contemporaine, un retour à un monde sans problèmes d’écologie, et la résurrection de valeurs disparues. En France, la trilogie n’est parue qu’entre 1971 et 1973 (Christian Bourgois éd.).


(3) Frodo et Sam sont les personnages centraux de la trilogie des Anneaux! Le Modèle de Pickman est une nouvelle de Lovecraft (Oeuvres Complètes, édition en 3 volumes, établie par Francis Lacassin, Laffont, édition de 1995, tome 2, p. 243).


(4) « Qu’avide il se meure, maître de l’anneau, qu’il en soit son esclave », L’Or du Rhin, scène 4.


(5) Il faudrait une page pour faire la synthèse de ces notions que King affine progressivement au fil des œuvres. En gros, le ka est de destin. Un ka-tet est un groupe d’individus liés par un destin commun, et partageant les mêmes buts et les mêmes intérêts. Les membres d’un ka-tet communiquent facilement entre eux : « Chacun de vous trois est capable de connaître la pensée des autres » (Terres Perdues, 4.19)


(6) Les fragments les plus présentables ont été réunis par le fils de Tolkien, et publiés par Christian Bourgois. Disponibles en 3 volumes Pocket junior J 256/8.


(7) Les Cinq Cents Chapeaux de Bartholomew Cubbins, du Dr Suess : « Le pauvre Bartholomew était un cul-terreux qui avait eu le malheur de se trouver en ville au passage du roi. On devait enlever son chapeau en présence de sa majesté et Bartholomew avait certainement essayé, mais pas de chance: à chaque fois qu’il l’enlevait, un autre, identique au premier, prenait sa place », (pp 591/2).





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