Steve’s Rag 22 – Popsy

Popsy

(Anne Lacroix)

    Cette nouvelle est tirée du recueil « Nightmares and dreamscapes/Rêves et cauchemars ». Elle vient après « The night flier/L’oiseau de nuit » dans le recueil et on peut même dire que « Popsy » en est la suite. Dans les notes à la fin du livre, Stephen King affirme que le grand-père est la même créature qui exige que Richard Dees expose la pellicule de son appareil photo à la lumière à la fin de « The Night Flier ». King fait différentes allusions à certaines de ses œuvres. Par exemple, on trouve un paquet de cigarettes de marque Salem Spirit (cf « Salem »). On fait références au journal Inside View, qui est en fait le journal pour lequel Richard Dees travaille.

Le gamin décrit son Popsy portant un costume noir, une cravate bleue et à la fin on le voit avec une cape en soie noire et rouge à l’intérieur, exactement comme le décrit Ezra Hannon lors de la mort de Claire Bowie dans « The Night Flier ».

Dans « The Night Flier », le vampire conseille Richard Dees de ne pas le suivre, en échange, il le laisse en vie. Dans « Popsy », Briggs Sheridan aurait mieux fait de laisser le garçon tranquille comme Popsy lui dit à la fin : « Tu n’aurais pas du nous ennuyer », résultat, Sheridan perd la vie…

On peut se demander si c’est Briggs Sheridan qui tend un piège à l’enfant ou si ce sont le garçon et Popsy qui cherchent une victime… En effet, Sheridan fait mine de partir (lorsqu’ils sont sur le parking) et de laisser le garçon tout seul, mais le garçon lui court après. Peut-être ne voulait-il pas perdre sa proie?…

Dans cette nouvelle, il n’y a pas vraiment les repères du système gentils/méchants. Dans les films, ils sont souvent du mauvais côté, mais ici King a choisi le caractère anecdotique puisque ces vampires sont simplement en train de faire du shopping, et ils cherchent plus particulièrement des Tortues Ninjas!! Le « bad guy », c’est Sheridan qui kidnappe des enfants, cela le dégoûte mais il le fait quand même car il ne peut pas faire autrement. King ne dit pas ce qui arrive aux enfants kidnappés, on peut donc imaginer le pire!…

Dès le début, on peut imaginer que le garçon est un vampire. On ne sait pas exactement l’âge qu’il a : d’abord un bon trois ans, mais pas plus de cinq ans. Ensuite, c’est sûr il a cinq ans et même six ans peut-être. En fait, le gosse n’a pas d’âge. Il n’a pas de mère non plus. Il a le visage très pâle, livide, de la couleur d’un parchemin. Parchemin fait penser à quelque chose de très ancien, très vieux. Sheridan se demande s’il est malade, on retrouve la peur de la contagion et de la maladie chez King. En fait, le gosse est dans un sens malade. Il a soif, il manque de sang… Ses larmes sont roses, peut-être qu’en réalité elles devraient être rouges ? Il a les yeux verts émeraudes, couleur qui, en général, annonce les problèmes chez King (cf « Les Tommyknockers »). Le garçon a faillit se trahir en disant qu’il ne voyait vraiment pas ce que son Popsy irait faire dans un McDonald, mais il se rattrape après en disant qu’il est peut-être parti lui chercher à boire. Sheridan voit le garçon changer au fur et à mesure qu’ils avancent : le garçon a de la force ; il arrive presque à se dégager des menottes. Il crie comme un oiseau, il se démène comme le petit d’un loup (« Timberwolf pup »), ses dents sont comme des rasoirs, longues et blanches : surtout les canines  qui lui font deux trous sur la main.

On peut penser qu’il y a un clin d’œil à Randall Flagg, par exemple il y a deux g à la fin de Flagg, et on retrouve le doublement de cette consonne aux noms propres Briggs et Reggie (l’homme à qui Briggs Sheridan doit beaucoup d’argent). Ces deux personnes sont plus proches de Flagg que des anges !…

Lille, 1996