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Divers

Steve’s Rag 06 – « Crouch End » de Stephen King

Crouch End (Un Monde Lovecrafto-Kingien)

(Pierre Delattre)



En 1997, Stephen King et sa famille se rendent en Grande Bretagne avec l’intention d’y séjourner un an (mais leur séjour ne dura que trois mois). Stephen King et Peter Straub ont beaucoup d’estime l’un pour l’autre et tentent de se rencontrer (de là naîtra d’ailleurs le roman THE TALISMAN, co-écrit par les deux auteurs)… King se rend chez Straub une première fois mais se perd dans un quartier de la banlieue de Londres ! Ce quartier est en fait Crouch End. C’est de cette expérience qu’est née la nouvelle du même nom.

Crouch End fut publiée pour la première fois en 1980 dans une anthologie intitulée  » News Tales of the Cthulhu Mythos  » de Ramsey Campbell. Elle fut ensuite insérée dans le recueil de nouvelles Nightmares and Dreamscapes, publié en 1993.

Crouch End est à mis chemin entre une histoire Kingienne et une histoire Lovecraftienne.
Beaucoup de nouvelles de King ont été écrite dans la tradition Lovecraftienne, telles que « Jerusalem’s Lot » (« celui qui garde le vers »), « I am the doorway » (« comme une passerelle ») et « The Sun Dog » (« le molosse qui surgit du Soleil »), mais Crouch End reste sans aucun doute un hommage plus abouti, plus intelligent et plus subtil, où Stephen King ne se contente plus de broder sur un schéma Lovecraftien.

Même si la nouvelle se veut Lovecraftienne, elle est avant tout Kingienne. Elle est beaucoup trop  » réaliste  » pour être de Lovecraft. Tout le monde sait bien que Lovecraft ne sait pas ce que c’est qu’un commissariat.
Beaucoup de thèmes ou d’éléments divers sont typiques de L’œuvre de King.

* Les deux flics du commissariat de Crouch End ressemble étrangement à ceux que l’ont peut trouver à Castle Rock !

* Le thème de la cigarette, qui semble traumatiser King, y est aussi présent.

* On y trouve aussi le thème des problèmes de l’enfance et de l’adolescence… Ici, il fait allusion aux fugues des mineurs.

* King fait aussi une allusion directe à son père… Il est un jour parti chercher des cigarettes (quand Stephen avait 2 ans) et n’est jamais revenu !…

* On trouve aussi l’image du soleil qui se couche et qui donne l’impression que tu sang frais qui semble suinter des pavés… On retrouve ce même genre d’images dans le roman IT.

* Ensuite, on peut voir un gamin dont la main est en fait semblables à des serres d’oiseaux. Quoi de plus Kingien ?

* Puis, il y a le chat qui parle… King et Lovecraft aiment tous les deux les chats, mais le chat qui parle est digne de King… Chez Lovecraft, il y a des monstres qui viennent des étoiles, mais les chats ne parlent pas !… Le monde  » terrestre  » chez Lovecraft reste très conservateur. Le seul ouvrage de H. P. Lovecraft, dans lequel les chats parlent est  » Démons et Merveilles « … Mais ces chats le sont-ils vraiment ?

* La fin de la nouvelle est absolument Kingienne. Il s’agit d’une fin locale et non d’une fin universelle. Chez Lovecraft, on aurait une fin plutôt du style :  » Ils se répandent et ils vont tous vous tuer… « . Chez King, nous avons plutôt :  » Voilà, parfois, certaines personnes disparaissent de ce petit quartier…  » (comme à Derry ou à Castle Rock)

* S.K. et H.P.L. ont un peu le même schéma narratif. Leur façon d’écrire est toujours basée sur une accumulation de connections ( » Oh, comme par hasard, machin rencontre machin « ). Chez Lovecraft, il s’agit d’une accumulation de détails ( » tiens, machin est mon ancêtre « )

* Dans Crouch End, King nous parle de ports dimensionnelles, alors que cette notion n’existait pas pour Lovecraft. H.P. ne connaissait pas Einstein !

* Par contre, le fait que ce soient des Américains en Angleterre est typiquement Lovecraftien. En général, dans son oeuvre, ils rendent visite aux maisons de leurs ancêtres.

* King parle de sa nouvelle d’une  » horreur souterraine « … Cette notion est complètement Kingienne et n’a rien à voir avec Lovecraft.

* Revenons quelques instants au chat qui parle mentionné précédemment… Ici, le chat est lacéré. Cette exagération est digne de King. Chez Howard Phillips Lovecraft, le chat aurait eu quelques cicatrices… mais n’aurait pas été  » abîmé  » à ce point !

* Le thème des gamins dégénérés dans un coin paumé est , quant-à lui, bel et bien Lovecraftien.

* Dans Crouc End, le personnage central parle d’une rue (Slaughter Towen) qui n’existe pas sur son plan de la ville. On retrouve celà dans  » le livre d’Eibon  » (ou  » Liber Ivoris « )

* A un autre endroit de la nouvelle, King nous parle d’une  » pelouse trop verte « . Comment ne pas penser à l’ouvrage de Lovecraft intitulé  » la Couleur Tombée du Ciel  » ?

* Le thème du type qui se dit  » je dois perdre la boule  » est lLE héros Lovecraftien.

* L’image de la flèche d’église qui se dresse nous évoque  » Celui Qui Chuchotait Dans Les Ténèbres « , de Lovecraft.

* La notion d’objets aux contours étranges (où un rectangle peut nous paraître être un cône) est très fréquente dans le monde de Lovecraft.

* Ensuite on peut se poser la question suivante : Qui a tué Lonnie Freeman ? Deux indices nous sont offerts :
1) On l’appelle  » Him Who Waits  » ( » Celui Qui Attend « )
2) Il a des tentacules
La réponse nous paraît (si l’on est, bien entendu, lecteur de Lovecraft) alors évidente ! Il s’agit du Grand Cthulhu… Ce qui peut alors paraître un peu moins évident est comment ce  » Dieu  » (Démon ?) Lovecraftien peut-il se trouver dans le sous-sol Londonien ? La réponse est , cependant, encore une fois évidente : Il s’agit d’une nouvelle de King et non de Lovecraft. Maintenant, quant-à savoir s’il s’agit d’une erreur volontaire ou non de la part de King…

* King utilise dans cette nouvelle un bon nombre de lieux ou de personnages de Lovecraft…Alhazred ; King parle aussi dans son roman de THE EYES OF THE DRAGON. , il est l’auteur du livre maudit NECRONOMICON…R’YELEH ; royaume de Cthulhu perdu au fond des océans…YO+ogsoggth ; une autre des créatures Lovecraftiennes ; King en parle aussi dans Jerusalem’s Lot et NEEDFUL THINGS…

* La laverie automatique mentionnée dans Crouch End serait un rappel autobiographique plutôt qu’un emprunt Lovecraftien…

* Dans la nouvelle de King, Lovecraft passe du statut d’écrivain au statut de prophète.

Comme José Evrard, nous l’a déjà montré dans son article intitulé  » Invitation au Voyage  » (STEVE’S RAG – Numéro 1, Volume I)… Stephen King n’est pas un écrivain mais un ré-écrivain !
Bram Stocker, J.R.R Tolkien, E.A Poe, H.P. Stocker… Ils y sont tous passés !

Depuis quelques temps, Stephen King n’est plus uniquement que le  » vampire  » de la littérature fantastique… Tels ses Tommyknockers, il prend aussi possession des écrans de cinéma et de télévision… Comment ne pas penser à Alfred Hitchcock en voyant King régulièrement apparaître dans les adaptations cinématographiques de ses livres ? Comment ne pas penser à un mélange d’Orson Wells et Alfred Hitchcock en regardant la photo, ci-contre, extraite d’une publicité pour American Express ?

Crouch End est un enfant de Lovecraft, lavé, habillé et nourri par Stephen King. La nouvelle Jerusalem ‘s Lot, même si elle peut être considérée comme moins aboutie, est beaucoup plus proche de l’intrigue Lovecraftienne que ne l’est Crouch End…
Mais les deux nouvelles malgré leurs côtés Kingiens, restent étroitement liées à leur père spirituel ; Howard Phillips Lovecraft !

Pour tous ceux et celles qui désireraient en savoir plus, je n’ai qu’une seule chose à vous dire : traversez la Manche !… Crouch End, ce n’est pas si loin que cela après tout !…





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