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Divers

Steve’s Rag 28 – Misery Loves Company (Deuxième partie)

Misery Loves Company
(Deuxième Partie)


Le DVD édition collector du film MISERY propose un documentaire intitulé « Misery Loves Company ». Pour ceux et celles qui nous pas encore eu la chance de voir ce documentaire, nous vous proposons aujourd’hui la deuxième partie de sa retranscription complète … Bonne lecture.

Thomas Fortun (Langolier)

Le 01/02/04


ROB REINER : Le shérif est intéressant car il cache très bien son jeu. Il le fait dans la scène avec le commerçant, où il ne dit pas ce qu’il pense quand il apprend qu’elle a acheté beaucoup de papier.

[Extrait de Misery]

ROB REINER : Il fait la même chose avec sa femme, quand il cherche le morceau de papier où est inscrite la citation qu’il se souvient d’avoir vue dans un journal. Quand il le trouve, il dit «Le voilà.» Et elle rétorque : «Ravie que tu l’aies trouvé. C’est quoi ?» «Probablement rien.» «Alors ravie que tu l’aies trouvé.» Il ne dévoilera tout que… Il cache très bien son jeu, afin de pouvoir rassembler tous les indices avant de s’avancer.

[Extrait de Misery]

KATHY BATES : Ce sont d’excellents acteurs. J’étais ravie de travailler avec Richard. Il me manque. C’était un homme formidable. 

ROB REINER : Il a eu une vie incroyable. Il a interprété des rôles inoubliables qu’il laisse en souvenir de lui. 

[Extrait de Misery]

BARRY SONNENFELD : Je me rappelle être venu à Los Angeles pour le tournage de Misery. J’ai appelé Rob, et je lui ai dit que j’aimerais voir Kathy Bates pour faire quelques essais et lui montrer quel type d’objectif parviendrait à rendre l’effet d’une angoisse supplémentaire, d’une émotion, ou autre. 

ROB REINER : Il s’agissait vraiment de me plonger dans la grammaire du genre. 

BARRY SONNENFELD : C’était très intéressant quand Rob a vu les essais et constaté qu’un objectif de 21 mm, un très grand angle, a de multiples effets quand il est placé près du visage. Il ne déforme que légèrement le visage. Mais il plonge le public en pleine action. Le public se sent soudain inconsciemment très proche de cette folie. 

[Extrait de Misery]

ROB REINER : Barry Sonnenfeld a beaucoup participé à l’esthétique du film. Un de ses meilleurs plans est celui où Buster et sa femme quittent le bas-côté pour remonter dans la voiture. La caméra les suit, puis elle pivote sur Annie Wilkes en train de les doubler. On a le type qui cherche Paul Sheldon, et la femme qui le séquestre. Ce plan qui passe de l’un à l’autre sans même qu’ils se remarquent était l’idée de Barry. Et c’est excellent. Vraiment excellent. 

BARRY SONNENFELD : Rob est formidable car il a compris qu’il devait épouser les traditions de ce genre cinématographique. Un des traditions est l’utilisation de très gros plans et d’éléments qui construisent le suspense, et déforment la notion du temps. 

ROB REINER : Le passage du film où Paul arrive enfin à quitter sa chambre, quand il crochète la serrure avec une barrette, ce passage est sûrement celui dont je suis le plus fier, parce que c’est un classique du genre où on construit un vrai suspense : va-t-elle rentrer avant qu’il s’échappe ou qu’il retourne dans sa chambre ?  La scène est relativement longue, donc il faut utiliser les éléments de manière très habile. Il ne faut pas cracher le morceau trop vite car il faut développer ces éléments. La séquence se déroule en deux parties. Va-t-il sortir et rentrer en contact avec le monde extérieur ? Quand il voit que c’est impossible, va-t-il regagner sa chambre avant qu’elle le trouve ? C’était une des scènes les plus dures à filmer, en matière de montage et de musique. La musique sert énormément la scène car elle fait le lien. Quand on a monté la séquence, surtout la scène où elle rentre à la maison, où il doit remonter dans le fauteuil et regagner sa chambre, je me souviens qu’on l’a beaucoup refaite pour trouver le juste équilibre entre les plans d’elle et de lui. Les coupes s’accélèrent et sont de plus en plus rapprochées. Finalement, il pose la main sur son ventre pour cacher les comprimés. Tout ça devait être orchestré avec beaucoup de soin. J’en suis très fier car je trouve la scène très efficace. 

[Extrait de Misery]

BARRY SONNENFELD : Malgré l’intérêt des objectifs et la qualité de la lumière, Misery reste un film sans mouvements de caméra prétentieux. Ils sont tous motivés par l’émotion, ou par un besoin d’angoisse ou d’énergie, mais ils sont toujours motivés par quelque chose. 

ROB REINER : Dans une scène, Paul Sheldon lui fait croire à un dîner romantique pour verser des calmants dans son vin. L’idée était de mettre en scène un dîner très romantique dénué de tout suspense ou tension. On voulait faire un joli dîner en amoureux, bien ordinaire, avec des plans classiques et Liberace en fond musical, tout en sachant que derrière tout ça, un homme tenterait de droguer une femme pour pouvoir s’échapper. 

[Extrait de Misery]

WILLIAM GOLDMAN : Encore une scène où on trompe le spectateur. On passe un temps fou sur Jimmy Caan et ses comprimés. Sans jamais rien expliquer. Il ne révèle jamais ses intentions, il agit. On ne sait jamais ce qu’il va faire. Quand on arrive à la scène du dîner, il sort les cachets et on comprend tout. Il va l’empoisonner et s’échapper. J’adore quand elle renverse le vin, et l’expression de Jimmy, comme s’il venait de mourir. 

[Extrait de Misery]

JAMES CAAN : Il y a beaucoup d’humour. Si on isole la scène, elle est drôle. Ce type vient de passer huit jours à vider des comprimés dans un petit sachet. Il les verse dans son verre, elle le renverse et lui dit : «Ce n’est pas grave. Pas de problème.»

FRANCES STERNHAGEN : Stephen King a beaucoup d’humour. Le personnage d’Annie est comique. Elle est épouvantable mais comique. 

[Extrait de Misery]

ROB REINER : La Annie Wilkes drôle et la Annie Wilkes folle ne sont qu’une seule et même personne. Le comique et le tragique sont les deux faces d’une même pièce. C’est quelqu’un qui étouffe… qui tente d’étouffer sa folie. Elle a un côté adorable, joyeux, un peu fou, qui cache l’horreur enfouie en elle, car elle ne parvient pas à régler ses problèmes d’enfant abusée par son père, sûrement sexuellement. C’est le passé que Kathy Bates et moi avons créé pour le personnage. Ca a été refoulé. Tout est refoulé. Tout va bien dans le meilleur des mondes. Elle porte une croix autour du cou, elle est croyante, tout est rose, mais derrière se cache une vraie maladie psychologique. C’est parce qu’elle est si gentille, drôle et loufoque que, quand sa folie finit par s’exprimer, elle le fait avec beaucoup de violence. 

(à suivre)





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