Stanley Kubrick, le réalisateur culte de notamment « Orange Mécanique », « Shining » et « 2001, l’odyssée de l’espace » était un homme discret.
A l’occasion du vingtième anniversaire de sa mort, ma chaine Arte vient de consacrer une soirée dédiée au metteur en scène, avec la diffusion de plusieurs de ses films mais également un documentaire exclusif et événément : « Kubrick par Kubrick ».
Et ce documentaire est actuellement disponible gratuitement !
Stephen King a beau ne pas apprécier le film « Shining » qu’a tiré Stanley Kubrick de son livre, celui-ci fait indéniablement partie des monuments du cinéma. Emblématique. Facile à reconnaitre.
Au point qu’il était difficile, pour Mike Flanagan de l’ignorer complètement pour le film « Doctor Sleep », qu’il avait décidé de fusionner le livre « Docteur Sleep » de Stephen King et l’univers cinématographique et visuel du film de Kubrick.
Avec une vingtaine de films à son actif, souvent espacés de plusieurs années, voire une décennie vers la fin de sa carrière, Stanley Kubrick n’en est pas moins un symbole du cinéma. Mais que sait-on de l’homme? Au final, même son travail a fait l’objet de nombreux documentaires (notamment le « Room 237 » qui proposait différents niveaux d’interprétations de sa vision du film « Shining« ), le réalisateur, lui, semble avoir toujours été discret.
Le documentaire « Kubrick par Kubrick », diffusé par Arte ce dimanche souhaite apporter un peu de lumière sur le cinéaste. Sous une nouvelle approche : celle du réalisateur en personne, accompagné d’images et d’enregistrements inédits et exclusifs, ayant pu obtenir l’accès aux archives personnelles de la famille Kubrick.
Voir le documentaire « Kubrick par Kubrick »
Ce documentaire français d’environ 1 heure est actuellement disponible, gratuitement et légalement en ligne, sur Youtube… jusqu’au 5 mai 2020.
Donc dépêchez-vous d’aller le voir 😉
La présentation du documentaire « Kubrick par Kubrick »
Stanley Kubrick s’exprimait peu. Ce documentaire envoûtant fait entendre la parole rare d’un cinéaste aussi génial que secret, au travers des entretiens qu’il a accordés au critique de cinéma Michel Ciment. Inspirés des célèbres travellings de Kubrick, de lents mouvements de caméra nous promènent dans un musée labyrinthique, au décor inspiré de « 2001 : l’odyssée de l’espace ».
Vingt ans après sa mort, tout semble avoir été dit sur Kubrick. Méfiant à l’égard des journalistes, préférant communiquer par l’image plutôt que par les mots, le cinéaste américain (et britannique d’adoption) s’est en revanche peu exprimé publiquement, ce qui a contribué à épaissir le mystère qui l’entoure. Auteur d’un ouvrage de référence sur le réalisateur (« Kubrick« , réédité par Calmann-Lévy en 2011), le critique de cinéma Michel Ciment, également directeur de la revue « Positif » et chroniqueur au « Masque et la plume », fait partie des rares journalistes à l’avoir interviewé à plusieurs reprises, nouant un dialogue au long cours qui s’est déroulé sur près de trois décennies.
Mise en abyme
Les enregistrements sonores de ces entretiens constituent le socle de ce documentaire.
D’une voix douce et posée, Stanley Kubrick s’y livre comme rarement, racontant sa manière de travailler et la genèse de ses films. Il évoque les années où il pratiquait le photojournalisme « en lumière naturelle » au magazine « Look », apprenant ainsi à composer une image. Avec un bel humour à froid, il se moque de son film de jeunesse « Fear and Desire », au « script arrogant et désinvolte (nous pensions être des génies) », coup d’essai où il reconnaît néanmoins une volonté précoce de ne pas se cantonner au pur divertissement.
Son côté obsessionnel transparaît lorsqu’il raconte tranquillement comment il a découpé des milliers d’ouvrages de peinture pour la préparation des costumes de « Barry Lyndon » ou comment, en démiurge casanier, il a recréé l’enfer du Viêtnam à quelques kilomètres de chez lui pour « Full Metal Jacket ».
Par son dispositif esthétique envoûtant, le documentaire restitue l’atmosphère intimiste de ces conversations cinéphiles, moments privilégiés auxquels il nous semble participer. Inspirés des célèbres travellings de Kubrick, de lents mouvements de caméra nous promènent dans un musée imaginaire et labyrinthique, au décor virginal inspiré de « 2001 : l’odyssée de l’espace ». Ils nous entraînent dans les méandres d’une œuvre faussement civilisée où couvent la violence et l’irrationnel, comme le montrent les extraits de films, d’interviews de Michel Ciment ou de comédiens et de techniciens racontant leur collaboration à la fois éprouvante et exaltante avec Kubrick.
Des archives privées, parfois inédites, renforcent l’effet hypnotique de cette mise en abyme.
Si vous voulez (re)découvrir :
– le livre « Shining » de Stephen King
– le livre « Docteur Sleep » de Stephen King
– le film « Shining » de Stanley Kubrick
Quelques photos du tournage du film « The Shining »