#MardiConseil : FRANKENSTEIN et la publication du manuscrit original de Mary Shelley avec une intro de Maxime Chattam
Il existe quelques livres qui ont marqué le monde de leur empreinte. Parmi les plus emblématiques se trouve sans conteste le FRANKENSTEIN de Mary Shelley.
L’histoire du livre FRANKENSTEIN de Mary Shelley :
Walton écrit des lettres à sa sœur à propos de son expédition vers le pôle Nord, à bord d’un bateau. Il voit passer une luge, et rencontre un homme coincé sur un bloc de glace avec une luge similaire : Frankenstein. Celui-ci, désespéré et ayant perdu tout goût pour la vie, raconte à Walton la cause de ses malheurs.
Il est issu d’une famille relativement nombreuse qui se fixe à Genève. Il manifeste un intérêt pour la science, et part étudier. Au cours de ses progrès rapides, il se rend compte qu’il est capable de créer un être vivant. Il se dévoue alors corps et âme à cette tâche qui l’occupe pendant des mois, et donne naissance à un être surhumain mais hideux d’apparence. Alors qu’il prend vie, Frankenstein, horrifié, fuit. Il rencontre le lendemain son ami d’enfance, Clerval, et tombe gravement malade, puis guérit quelques mois plus tard. Clerval étudie, lui aussi. Alors que leur retour à Genève est sur le point d’être prévu, Frankenstein apprend que son frère a été assassiné par un voleur. Il se rend sur place et aperçoit son monstre, près du lieu du crime. La bonne foi de celle qui est accusée ne laisse aucun doute sur l’identité du coupable pour Frankenstein, mais elle est toutefois condamnée à mort et exécutée. Désespéré, Frankenstein part à Chamonix où il rencontre le monstre, envers qui il éprouve une ardente haine. Celui-ci lui conte son histoire…
Stephen King a écrit à plusieurs reprises au sujet de ce livre, notamment dans :
– son introduction à une anthologie regroupant les livres « Frankenstein », « Dracula » et « Dr Jekyll & Mr Hyde », publiée en 1978 aux éditions New American Library
– son introduction à a version publiée par Marvel en 1983 et qui est mondialement connue car illustrée par Bernie Wrightson.
Cette version a également été publiée en France, aux éditions Albin Michel en 1984 avec une introduction de Stephen King de 1.5 pages.
Albin Michel avait commercialisé de cette version, un tirage « normal », ainsi qu’un tirage limité de 500 exemplaires numérotés comportant une sérigraphie originale noir et blanc sur velin, ainsi que 50 exemplaires hors commerces (I à L)
La publication d’Albin Michel a par la suite été réimprimée en 2010 aux éditions Soleil, et la préface de Stephen King s’y trouvant fait 4 pages contrairement à la version Albin faisant moins de la moitié de cette version.
Dans son introduction, Stephen King déclare qu’il s’agit d’un livre difficile, qu’il avait lui même abandonné sa lecture étant jeune, mais qu’il ne faut au contraire pas l’arrêter :
« Je pense que la plupart des lecteurs qui ont abordé Frankenstein avec enthousiasme ont vu leurs espoirs déçus et que la moitié des gens qui ont commencé à le lire pour le plaisir ne l’ont jamais terminé. Quant aux étudiants qui l’avaient au programme, ils se sont toujours arrangés pour faire une impasse dessus, quitte à le bâcler pour leur dissertation le jour de l’examen.
Voila un début peu prometteur pour une préface! (…)
L’enthousiasme premier de la majorité des lecteurs vient de la cinquantaine de films qui ont été tournés sur le sujet ; ils en ont vu certains et s’attendent à vivre des instants de terreur qui leur donneront des insomnies et des sueurs froides. Ils espèrent du Edgar Poe un peu gonflé et ce n’en est pas.
(…)
Berni Wrightson est simplement Berni Wrightson, un dessinateur de talent et de coeur. Dans ses dessins, de nombreux lecteurs retrouveront l’athmosphere d’horreur et de mystère que les lecteurs s’attendaient à retrouver et ils reprendront la lecture du roman qu’ils avaient abandonnée comme je l’avais abandonnée moi-même à treize ans.
Non seulement, ces quarantes et quelques études à l’encre de chine servent-elles le récit de Mary Shelley, mais aussi le récit de Mary Shelley sert le dessin de Berni Wrightson.
La plupart de ceux qui ont pris la peine de lire le livre jusqu’au bout s’accordent pour dire que Frankenstein est vraiment un bon roman, alliant à la fois l’horreur et la réflexion. Si les excellentes illustrations de Berni Wrightson parviennent à ouvrir l’accès au coeur de ce livre, ne serait-ce que pour un seul lecteur, je pense qu’elles auront touché leur but. »
Mais on voulait vous parler de FRANKENSTEIN dans ce Mardi Conseil pour une autre raison : une maison d’édition française spécialisée dans la publication de manuscrits, a commercialisé une édition limitée à 1000 exemplaires reprenant le texte d’origine du manuscrit de Mary Shelley !
Cette très belle édition limitée est publiée par les éditions Saint Père et contient également une introduction écrite par Maxime Chattam. Elle est vendue aux prix de 200€, fdp inclus pour la France.
L’introduction est disponible légalement et gratuitement, en anglais, sur ce site.
Dans son introduction Maxime Chattam admet que le livre n’est pas tel qu’il l’avait imaginé. Il le perçoit au contraire comme un « portrait de l’humanité, de la société », qui dissecte ce qu’il y a de pire dans l’homme moderne et se rappelle « ma détresse en découvrant la version originale du monster, un être ni méprisable ni sauvage comme je l’avais espéré, mais au contraire gentil et sensible ».
Petit extrait de son introduction (disponible légalement et gratuitement en ligne, en anglais) :
« Le livre de Mary Shelley alla plus loin que à quoi je m’attendais. Ce n’était pas juste une histoire fantastique visant à faire peur. C’était un portrait de l’humanité, de la société; et de cette manière, on peut considérer le roman comme une oeuvre d’horreur puisqu’elle dissecte ce qu’il y a de pire dans l’homme moderne, et ce d’une manière brutale.
Et c’est ce qui demeure le plus important et le plus méconnu du chef d’oeuvre de Mary Shelley : il est perçu et compris comme simplement un roman gothique alors que la majorité des gens n’ont jamais ouvert le livre. Il y a peu de travaux aussi connu, et pourtant, si peu de personne l’ont lu, le paradoxe d’un texte qui a créé une légende qui a dépassé ses origines. Ce n’est pas une coincidence que le nom de « Frankenstein » se réfère dans l’opinion publique au monstre, et non pas son créateur, le misérable Victor qui a joué à Dieu juste parce qu’il le pouvait. »
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