#MardiConseil : l’oeuvre de Richard Matheson
Richard Matheson fait partie de ses auteurs qui ont fortement influencé Stephen King, et ce dernier n’hésite pas à le faire savoir.
Ainsi, lorsque les éditions Dream/Press ont proposé en 1988 une réédition des nouvelles de Richard Matheson, Stephen King a prêté de sa plume pour écrire un texte d’introduction.
Le texte a été reproduit dans la version française, initialement publiée par Flammarion en 1999/2000 et son pendant poche, chez J’ai Lu (Nouvelles, tome 2 : 1953-1959).
Si vous ne connaissez pas Richard Matheson, nous vous proposons de le découvrir au travers de la présentation du recueil de nouvelles :
Quand Richard Matheson entre en litterature, le fantastique entre, lui, dans l’âge de la modernité : évacué le surnaturel gothique, l’effroi désormais s’immisce dans les plus infimes recoins du quotidien. Et ce avec un talent litteraire à nul autre pareil : d’une tranchante concision, d’une variété narrative et formelle exeptionnelle, d’une richesse thématique impressionante, la » marque » Mathesson fait naître une nouvelle vision de la terreur, névrotique, angoissante et délicieusement teintée d’humour macabre…
L’édition intégrale de ces nouvelles – présentées dans l’ordre de leur composition et dans des traductions nouvelles ou soigneusement revues – comportera trois tomes.
L’auteur est notamment reconnu pour ses romans dont un certain nombre ont été adaptés au cinéma, parmi lesquels : « Je suis une légende », transformé en film à plusieurs reprises dont une version avec Will Smith, « L’homme qui rétrécit », « Echos », adapté au cinéma sous le titre « Hypnose » avec Kevin Bacon, « La maison des damnés »…
Stephen King conclut son introduction au sujet de Richard Matheson de la manière suivante :
« Quand il est question d’horreur, c’est généralement mon nom qu’on mentionne en premier ; mais sans Richard Matheson, je ne serai pas là. Il est mon père comme Bessie Smith fut la mère d’Elvis Presley. Il est arrivé au moment où on avait besoin de lui et les nouvelles qui vont suivre conservent tout leur fascinant attrait.
Je vous préviens : vous êtes entre les mains d’un auteur qui ne demande jamais grâce et ne fait pas non plus de quartier. Il va vous presser le citron jusqu’à ce qu’il n’en reste plus une goutte… et quand vous refermerez ce livre, il vous aura fait le plus beau cadeau qu’un écrivain puisse offrir : l’envie d’en lire plus. »
En 2009, les éditions américaines Gauntlet publaient « HE IS LEGEND« , une anthologie hommage à Richard Matheson.
Parmi les textes se trouvant dans cette anthologie, se trouvait notament « Throttle », une nouvelle co-écrite par Stephen King et son fils Joe Hill.
Les deux auteurs avaient décidé d’écrire leur version de DUEL, l’histoire qui fut adaptée au cinéma par Steven Spielberg et depuis devenue un film culte.
Dans le texte de Richard Matheson et le film, un camion pourchasse une voiture sur les routes, et dans la version des deux Kings, un camion pourchasse un gang de motos.
THROTTLE (ainsi que le texte original de DUEL) fut également transformé en bande dessinées (inédite en français), et c’est uniquement sous la forme d’un chapbook que nous connaissons en France la nouvelle PLEIN GAZ
La présentation officielle de PLEIN GAZ:
Dans le Nevada, un gang de motards, anciens du Vietnam et d’Afghanistan, sillonne les routes désolées. Errance, trafic, violence, la bande n’a rien de dociles enfants de choeurs. Lorsqu’ils sont pris en chasse par un camion fou, tout porte à croire que c’est pour les éliminer jusqu’au dernier. Commence alors une chevauchée impitoyable. La ruse, le risque, la vitesse ne suffiront pas.
Non, le seul moyen pour ne pas mourir : ne jamais ralentir.
Si vous souhaitez commander le livre PLEIN GAZ :
En 2013, à l’annonce du décès de Richard Matheson, Stephen King avait publié un message sur son site internet que nous vous avions alors traduit :
« Nous venons de perdre un des géants du genre de l’horreur et du fantastique. De Beardless Warriors, son formidable (et peu lu) roman sur la Seconde guerre mondiale, L’homme qui rétrécit (The incredible shrinking man) et tous ces magnifiques scénarios et histoires de la série La quatrième dimension (The Twilight Zone), Matheson a enflammé l’imagination de trois générations d’écrivains.
Sans son Je suis une légende (I am a legend), il n’y aurait pas eu La nuit des morts-vivants (Night of the Living Dead); sans La nuit des morts-vivants, il n’y aurait pas deWalking Dead, 28 jours plus tard, ou World War Z. Matheson a écrit le scénario de l’extraordinaire film de Steven Spielberg Duel, et a créé un des romans de maison hanté les plus effrayants du 20e siècle avec La maison des Damnés (Hell House).
Il a enflammé mon imagination en introduisant ses horreurs non pas dans des chateaux européens ou dans des univers Lovecraftiens, mais dans des scènes américaines auxquelles je pouvais me sentir proche. « C’est ce que je veux faire », je me suis dis. « Je dois le faire ». Matheson m’a montré la voie. En plus, il était un gentleman qui était toujours partant pour tendre la main à un jeune écrivain. Sa gentillesse va me manquer, ainsi que son érudition. Il a vécu une vie entière, a créé une famille exceptionnelle, et nous a donné des nouvelles, des romans, des séries TV et des films inoubliables. C’est bon. Cependant, je vais pleurer sa disparition. Une voix américaine unique vient de s’éteindre ».
Si vous souhaitez découvrir l’oeuvre littéraire de Richard Matheson :
Enfin, mis à part Richard Matheson, le seul autre conseil que Stephen King a donné cette semaine sur Twitter :
« En train de relire THE DARKEST SECRET, de Alex Marwood. S’il y a eut une meilleure histoire à suspense cette décennie, je ne vois pas laquelle. Peut-être THE PAYING GUESTS, de Sarah Waters. Les deux transcendent le genre »