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Stephen King

Richard Bachman : « Stephen King est Richard Bachman »

Stephen King est Richard Bachman

Richard Bachman - photo du pseudonyme de Stephen King
Photographie officielle de Richard Bachman.
En vérité, le vendeur d’assurance de Kirby McCauley
(l’agent de Stephen King de l’époque)

 

L’article ci-dessous est une traduction de l’article de Steve Brown, publié le 9 avril 1985 par le Washington Post.
Steve Brown est l’homme qui a découvert que Richard Bachman était le pseudonyme de Stephen King. Même si il y avait plusieurs rumeurs ou évocations, c’est réellement grâce à Steve Brown que le pot aux roses a été dévoilé, grâce à ses preuves. Retrouvez ci-dessous son article :

 

L’écrivain Richard Bachman est décédé d’exposition cette année.

J’ai aidé à le tuer.

Ma participation a débuté après ma lecture du cinquième roman de Bachman. Graduellement, je me rendis compte que ce livre ne pouvait avoir écrit que par un seul homme, et ce n’était pas Richard Bachman. Cela devait être Stephen King, l’homme qui s’était auto-proclamé comme étant « l’équivalent littéraire d’un big mac avec des frites » et qui était devenu un des auteurs vivants américains les plus populaires.

Mes soupçons m’ont mené à la librairie du congrès à la recherche des droits d’auteurs de Richard Bachman. Tous, sauf un, portaient le nom de Kirby McCauley, qui était l’agent littéraire de Stephen King. Mais le premier des livres, « Rage », était au nom de Stephen King. Je lui ai envoyé une lettre détaillant ce que j’avais trouvé, et attendit une réponse. Au lieu de cela, le téléphone sonna.

« Steve Brown? Je suis Steve King. D’accord, vous savez que je suis Richard Bachman, je sais que je suis Richard Bachman, que faisons-nous à ce sujet? Discutons. »

La naissance de Richard Bachman fut bien moins dramatique que sa mort. « Rage », un livre de poche, fut publié en 1977 par New American Library, et fut oublié quasi aussitôt. Mais l’arrivée du cinquième livre de Bachman, « La peau sur les os », publié en livre relié en novembre 1984, présenta l’auteur à une audience bien plus large. Le livre est maintenant troisième sur la liste des meilleures ventes du New York Times, et 6e sur celle du Washington Post.

Avant « La peau sur les os », déclara Stephen King, « les livres de Bachman étaient au fond d’un puits. Je reçois maintenant 50 à 60 lettres par semaine si il y a un film ou un livre de poche qui sort. (Richard) Bachman recevait deux lettres par mois. Je n’ai jamais vraiment pensé au fait de garder Richard Bachman un secret. Je n’en avais pas besoin. Mais quand « La peau sur les os (Thinner) » est sorti, c’était comme porter les courses dans un sac sous la pluie. Petit à petit, le sac s’effritait avant de se détruire. Les choses (qui étaient jusqu’alors un secret, ndt) commençaient à en tomber. »

Graduellement, le bouche à oreille commença a sortir, de plusieurs endroits. Stephen King commençait à etre questionné par les journalistes, les fans, les libraires.

« J’ignorais des appels de ‘Good Morning America’ « , dit Stephen King, « mon journal local étudie l’affaire. Des personnes importantes de chez Walden, B. Dalton, une des chaines, a appelé NAL et déclaré ‘On pense qu’il s’agit de Stephen King. Si vous nous le confirmez, nous le mentionnerons pas, mais nous commanderons 30 000 exemplaires’. Mais NAL n’arrêtait pas de nier l’affaire, déclarant que  je ne suis pas Richard Bachman. ABC News et Entertainment Tonight me contactait régulièrement depuis deux mois. Tout d’un coup, ça sort de partout. Ce n’est pas juste vous, mais c’est de partout, tout d’un coup. Je vais le nier pendant un certain temps, mais je ne suis pas du même gabarit que G. Gordon Liddy. »

King, assiégé, finit par partager l’information à son journal local, le Bangor Daily News, en février. De là, l’histoire commença à se diffuser jusqu’à l’arrivée de « La peau sur les os », le 3 mars, sur la liste des livres best-sellers. NAL a immédiatement envoyé des éléments promotionnels aux libraires, déclarant : « Stephen King écrit sous le nom de Richard Bachman« .
Des projets sont en cours pour proposer une réédition des quatre livres de Richard Bachman, actuellement épuisés, sous la forme d’un seul tome. Stephen King est actuellement réticent à ce sujet, mais il est sensible à sa carrière et à son jumeau.

Parce que Stephen King n’avait pas besoin de Richard Bachman pour l’argent ; il n’avait pas besoin que ses livres soit publiés.

Stephen King avait balancé ces livres comme des étincelles dans une roue qui tourne. Il est l’héritier spirituel des grands auteurs pulps du début du siècle, des auteurs tels que Edgar Rice Burrougs, qui écrivaient des livres à la régularité du cercle lunaire. Mais la taille exceptionnelle du public de Stephen King l’a mis en conflit avec un des paradoxes de l’édition moderne. Plus il devenait populaire, le moins ses éditeurs souhaitaient le publier.

« Les éditeurs sont superstitieux au sujet de publier plus d’un livre d’un auteur par an », déclara Kirby McCauley, l’agent de Stephen King. « Il existe quelques auteurs bestellers qui écrivent plus d’un bouquin par an, et peu d’entres eux ont la qualité d’un livre de Stephen King. Il n’a plus besoin d’argent à ce stade, mais il aime écrire. »

Les lecteurs de Stephen King se moquaient des habitudes des éditeurs. Ils voulaient simplement plus de livres de Stephen King.

« Je sais ce qu’ils ressentent », se résigne Stephen King. « C’est quelque chose qui m’a été constamment répété, tout au long de ma carrière. Je n’étais pas au courant, il y a huit ans, que la production de mes livres était hors de controle. Je suis aussi au courant que les éditeurs sont réticents à publier plus d’un ou deux livres par an, et j’ai toujours été à trois ou quatre livres en avance. Je me sens frustré d’avoir tous ces livres qui s’empilent. A cet instant, j’envisage de mettre en place un deal. Soit en 1986 ou 1987, pour publier quatre romans. Tous sous mon nom. Ils ne resteront plus dans un tiroir. Je m’apprête à rencontre une vague d’éditeurs et de maisons d’éditions et de refuser leur propositions.’

« Pourquoi est-ce que vous ne pouvez par faire cela? » Je leur demande. (ndt : Stephen King aux éditeurs)

« Il y aurait un glouton sur le marché. Vous couperez les jambes des ventes. »

« Si il devait y avoir un glouton sur le marché, cela aurait été l’année qui portait 5 films. Les critiques s’en sont moqué : le film Stephen King du mois. Et toutes ces rééditions reprenant le poster du film en couverture… Puis ‘Simetierre’ est sorti. Les ventes de ce livre ont doublé comme jamais auparavant. »

En 1977, Stephen King lança Richard Bachman.

Durant les huit années de la carrière de Richard Bachman, Stephen King et les rares personnes qui connaissaient sa véritable identité, ont gardé son secret. Les années précédent la publication de « La peau sur les os (Thinner) », Stephen King prétendaient occasionnellement que l’histoire provenait de Richard Bachman, un éleveur de poulets du New Hampshire ; un homme dont le visage avait souffert du cancer, lui rendait impossible de rencontrer qui que ce soit. « Le pauvre type était vraiment salement moche », disait Stephen King.

Stephen King était, bien entendu, une véritable marque. Le film « Carrie » de Brian de Palma était sorti, et la performance de Sissy Spacek avait poussé le film dans la conscience nationale, ainsi que le nom de Stephen King qui l’accompagnait. Cette même année, le livre de poche de « Salem » est monté tout en haut de la liste des meilleures ventes, et « Shining » venait tout juste de sortir en version reliée. King venait de finir le premier jet des romans qui allaient sortir durant les années à venir, des livres tels que « Dead Zone / L’accident« , « Cujo » ou « Charlie (Firestarter)« . Il y avait, également, quatre longs romans, qui devaient rejoindre le planning de publication des livres de Stephen King.

King décida qu’il devait faire quelque chose de « Getting it on » (un des titres de travail de « Rage« , ndt), un des romans entièrement écrits qu’il appréciait. Il était différent de ses autres écrits. Et il avait peur que celui-ci « devienne un livre qui se fasse suivre (à d’autres éditeurs, ndt) ». Il contacta Elaine Koster, éditrice chez New American Library, l’éditeur poche de Stephen King depuis ses débuts. King et NAL accepta de publier le livre sous son nom assumé.

« J’étais très catégorique sur le fait de ne pas vouloir le livre être promu », déclara Stephen King. « Je voulais qu’il sorte et qu’il trouve une audience de manière discrète. L’idée était de juste publier un livre dont j’étais convaincu, ‘j’avais une forte opinion au sujet des différences entre la vente commerciale, parce que j’aimais ce que faisais. J’autorisais les livres de Richard Bachman à être publié parce que je ressentais que personne n’allait être trompé. Je pensais que les livres étaient vivants et que ce n’était pas le cas de tous mes livres. » Stephen King était bon, mais pour être honnête, j’essaie de créer un autre nom qui ne serai pas associé à mon nom. C’était comme posséder un seconde compte bancaire en Suisse. »

Le manuscrit de « Getting it on » (titre de travail de « Rage« , ndt) circulait au sein des bureaux de New American Line, sous le nom de Guy Pillsbury, le grand père de Stephen King. Mais le véritable nom de Stephen King, finit par filtrer. A ce moment, Stephen King retira rapidement le manuscrit et le reproposa sous le titre de « Rage« .

« Puis ils m’appelèrent », ajouta Stephen King. « Ils m’ont demandés sous quel nom je voulais le publier. Il y avait un livre de Richard Stark sur mon bureau, et une chanson de Bachman-Turner Overdrive à la radio. Je leur donnait donc le nom de Richard Bachman. »

Les huit années suivantes, NAL publia trois livres de poche de Richard Bachman : « The Long Walk » (Marche ou crève), « Roadwork » (Chantier) et « The Running Man ».

Peu de personnes ne les remarqua.

Jusqu’à « Thinner (La peau sur les os)« 

En 1982, Stephen King finit un livre surnaturel. Il faisait 300 pages, relativement court par rapport aux romans de 500 pages avec lesquelles les fidèles lecteurs étaient familiers. Cette même année, « Running Man » était publié. C’était le dernier des quatre premiers livres ‘avant’ Carrie. Mais il y avait Richard Bachman.

C’était le début de la fin de la carrière de Richard Bachman. « Thinner (La peau sur les os) » était trop évidemment un roman de Stephen King.

Publié en livre relié et avec un gros dispositif commercial, le livre manquait l’anonymat des quatres premiers livres de poche de Bachman. Il était même accompagné d’une lettre enthousiaste envoyée aux libraires de la part de l’éditrice Koster : « En tant qu’éditeur d’un des meilleurs romans jamais publié, il me faut beaucoup pour que je sois enflammée vis à vis d’un nouvel auteur de l’horreur. Et ce nouvel auteur vient d’arriver ».

« Je me trouvais, depuis un certain temps, sous beaucoup de stress. NAL voulait que je vienne chez eux et leur founisse des livres reliés, ce à quoi j’étais assez réticent. Mais je me disais que « Thinner (La peau sur les os) » était un livre solide. Il n’était pas comme les autres livres de Bachman. Il était davantage comme un roman de Stephen King, et il avait l’opportunité de pouvoir se vendre. J’ai demandé à NAL si ils voulaient proposer ce livre sous un format de couverture rigide, et ils étaient entousiasmés à ce ujset. Les gens de NAL qui ne savaient pas qui était Richard Bachman, étaient contents de ce projet. Je l’ai donc poussé (vers l’avant, ndt), partiellement parce que j’étais convaincu qu’ils voulaient me montrer ce qu’ils pouvaient faire avec un livre en couverture rigide. »

« J’ai initialement passé beaucoup de temps avec NAL parce qu’ils publiaient les livres de Bachman. c’était au travers de ses livres que j’ai rencontré certaines personnes de l’équipe, de vraies personnes… J’étais en train de quitter Doubleday et de négocier avec de véritables connaissances, leur déclarant que s’ils refusaient ce que je leur proposait, je pourrais alors aller chez NAL en tant que Stephen King parce qu’ils étaient vraiment généreux envers mon ami Richard Bachman. » (Doubleday était le premier éditeur de livre version reliée de Stephen King ; plus récemment ses livres ont été publiés par les éditions Viking)

King est célèbre (ou plutôt infame, selon les critiques que vous écoutez) de par son utilisation de la marque devenue un détritus de la culture moderne. A travers son oeuvre, il évoque les noms les plus familiers du quotidien, pour intensifier le réalisme des meilleures fictions. D’une manière tordue, c’est une véritable reconnaissance de l’omniprésence de Stephen King dans notre quotidien d’aujourd’hui, et Stephen King utilise son véritable nom dans « La peau sur les os » : « Vous commencez ici à résonner comme un roman de Stephen King, pendant que… »

Le fait que New American Library garde l’identité de Richard Bachman secrète pendant huit années était une véritable réussite, étant donné l’attention portée au nom de Stephen King.

« Je voulais sauter sur l’occasion et crier ‘C’est Stephen King!‘ « , se rappelle Elaine Koster, « Mais je ne pouvais pas. Nous avions eu tellement de question au fil des ans, mais nous n’avions jamais laissé croire que c’était Stephen King. Nous avions juste fabriqué un mur, bien que cela aille à l’encontre de notre intéret. Cela devint ma mission de respecter la vie privée de Stephen King. Nous étions tellement secret que même notre PDG, Bob Difori, n’était pas au courant. »

Un des morceau du subterfuge était la photo se trouvant sur la couverture de « La peau sur les os ». Le visage, regardant fixamment le lecteur, était celui de Richard Manuel, un ancien ami de Kirby McCauley. Manuel habitait à Roseville, Minnesotta, une banlieue de St Paul, où il travaillait en tant que constructeur de maison énergiquement autonomes. « Je ne l’ai dit à personne », dit Manuel. »J’étais tenu au secret. Un ancien ami m’appelé et m’a dit ‘Hey Dick, il y a un type qui ressemble à vous et qui écrit des livres dans le New Hampshire.’ Meme ma soeur m’a appelé à ce sujet.

McCauley dit que Stephen King avait choisi Manuel parce que « nous avions choisi quelqu’un qui vivait à l’écart de New York. Il y avait une (infime) chance que quelqu’un croise Richard Bachman dans la rue. »

« Je pense que les livres de Bachman sont relativement vivants », ajouta Stephen King, « Je sent qu’ils représentent des parties de ma vie et de mon écriture à l’époque. Partiellement parce que j’étais à l’université, ce qui n’est jamais une bonne chose pour des types comme moi. J’étais convaincu que la différence entre vendre commercialement et vendre, résidait dans mon attrait pour ce que je faisais. J’autorisais les Bachman à être publié parce que je ressentais que personne n’était trompé. Je pensais que les livres était très vivants, et que ce n’était pas vrai de tout ce que j’avais dans mon tiroir. Par exemple, il y avait un long roman inédit qui était vraiment mauvais. Mais si je pensais que les romans de Bachman étaient mauvais, ou si je les publiais pour un sentiment de vanité, alors je ne pourrais pas leur permettre d’être publiés… »

« Je n’ai jamais ressenti le besoin de laisser Bachman être autre chose que Bachman. » Stephen King avait gardé conscienseusement le controle pour s’assurer que l’éditeur n’irai pas promouvoir aggressivement le livre si la véritable identité de Stephen King était révélée. « La peau sur les os » se vendrait sous le nom de Richard Bachman, ajouta Stephen king. « Je voudrais que ‘La peau sur les os’ se vende aggressivement, mais je voudrais cela que ce soit le cas du dernier roman de Richard Bachman.« 

« Thinner (La peau sur les os) » a marqué un changement dans l’attitude de Stephen King envers son alter ego. Bachman ne fut plus son dernier ressort pour les premiers livres de King qui n’étaient pas cohérents vis à vis de son début de carrière. Si le secret avait été conservé, Stephen King avait des projets pour le fermier du New Hampshire.

« Il y a un livre dont je pense qu’il pourrait être le prochain Bachman. Il s’agit d’un roman titré ‘Misery‘ et il ressemble à un roman de Richard Bachman. Donc je me disais que Bachman en vendrait 30 000 exemplaires de « Thinner (la peau sur les os) ». Disons qu’il ne devienne pas un bestseller mais qu’il se vende bien. Si je pouvais revenir avec un autre livre relié, je pense que j’aurai pu transformer l’auteur en best-seller en deux ou trois ans. Juste de lui-même. Un certain nombre de personnes se seraient plaintes, disant qu’il écrit comme Stephen King, qu’il est probablement juste un imitateur. La guilde littéraire prendrait le livre (La peau sur les os) et j’entendrai des plaintes comme quoi le livre ressemblerai à un livre de Stephen King si celui-ci savait écrire.

Bien entendu, Stephen King a plusieurs projets en travaux. Son recueil « Brume » de plus de 600 pages sera publié en juin par Putnam. Il y aura également un film original intitulé « Cat’s Eye » qui devrait prochainement sortir au cinéma.

Cet automne (1985, ndt) le film « Peur Bleue » doit sortir. C’est l’année de la vie du loup-garou, raconté en 12 petits morceaux, chacun prenant vie durant une différente lune. Elle est basée sur « l’année du loup-garou », une novella publiée en 1983 par Land of Enchantment Press, une édition illustrée et très limitée. NAL ne va pas tarder à commercialiser une version plus traditionnelle.

Un des autres projets en préparation est une adaptation en comédie musicale de « Carrie ».

« Cela a été réalisé par Larry Cohen qui a écrit le scénario de ‘Carrie’. Parfois je pense que Larry transforme ‘Carrie’ en son projet de toute une vie. Je ne sais pas ce que cela donnera. Nous n’arretons pas de renouveler l’option, parce que, après tout, il n’y a pas tellement de personnes qui veulent faire une comédie musicale inspirée de ‘Carrie‘. « 

Même Richard Bachman a des projets d’adaptations en films.

« Marche ou crève » et « Running Man » sont tous deux prévus pour devenir des films. Maintenant que l’histoire de Bachman sort, des personnes du milieu de la production de Los Angeles ont optionné ‘Running Man‘ depuis deux ans. Leur option est sur le point d’expirer, elle était littéralement dans ses derniers jours avant expiration, lorsque les rumeurs (du fait que Richard Bachman soit en réalité Stephen King, ndt) sont sorties. Ils ont approchés Kirby, en disant « Nous allons perdre l’option, n’est-ce pas? » Kirby, l’agent de Stephen King, les a appelé et a proposé de rallonger l’option comme si c’était toujours de Richard Bachman. C’est une étrange composition dans ma carrière. « Carrie » fut immédiatement transformé en film, et c’était une grande chance. Cela a réduit le délai pour devenir un véritable centre d’attention et devenir un au centre de l’attention d’un certain public. »

Un projet attendu de longue haleine qui n’a pas l’air d’avancer est la publication de la version longue du « Fléau« . Plusieurs centaines de pages avaient été coupées pour la publication du livre, et des rumeurs d’une version ‘restaurée’ circule depuis plusieurs années. Mais King déclare que non, les complications légales sont trop nombreuses : « Cela ne verra pas le jour », se lamente t’il.

Sur le point de voir le jour se trouve un autre roman. Il s’agit d’un manuscrit intitulé « Ça« , de la longueur d’une bible, et qui est présenté comme étant le ‘magnum opus’ de Stephen King, son ouvrage ultime. Ce livre se présentera peut-être comme étant le roman ultime d’horreur. Mais, comme cela a toujours été le cas des livres de Stephen King, « Ça » est uniquement et structurellement un roman d’horreur.

« Ça » est au sujet d’enfants. Ça est une juxtaposition gigantique de la nouvelle « Le Corps » (de Différentes Saisons, ndt), je j’ai récemment travaillé sur des révisions, et je me trouve entouré d’un gros manuscrit. ‘Ça’ m’a obsédé pendant plusieurs années. A plusieurs occasions, je me suis dit que je devais simplement le bruler. Mais ‘Ça’ va être très bon, vous voyez? Vous allez l’apprécier. »

Ce serai facile de dire que Richard Bachman était uniquement un véhicule pour que King puisse sortir certains de ses travaux de jeunesse de son tiroir. D’une certaine manière, ce serait vrai. Bien qu’il évoque un ressenti Bachman au niveau d’un livre, Stephen King ne parle pas de Richard Bachman comme une personne à part entière.

« Je n’ai écrit qu’un seul de ces livres, ‘La peau sur les os‘, avec Bachman à l’esprit. Ce n’était jamais comme Donald Westlake qui avait l’habitude de lire qu’il écrivait comme Wesltake les journées ensoleillées mais comme Richard Stark les journées pluvieuses. »

Mais ce fermier au visage abimé a écrit quatre romans qui sont différents des romans de Stephen King. Il s’agit de romans de stress, sans la notion dramatique artificielle du surnaturel. Stephen King n’est donc qu’une clé mineure.

« Tous les romans de Bachman sont des livres tristes », déclare Stephen King. « Ils ont tous des fins pessimistes. Je ne pense pas que la fin d’un roman soit particulièremnt importante, bien que beaucoup de personnes le pensent. Je suis davantage intéressé par la manière dont les personnes réagissent durant celui-ci. De mon point de vue, nous allons tous vers une fin qui n’est pas forcément heureuse. »

« Ils ne pensaient pas que cela auraient du sens dans sa carrière », déclara Kirby Mc Cauley, « Il était connu pour ses romans avec des éléments surnaturels, et avait peur qu’il allait éloigner une partie de son public. Stephen King percevait ‘Cujo’ comme un roman davantage de Richard Bachman que de Stephen King. Il n’y avait rien de surnaturel à son sujet, et il contenait sans aucun doute une fin lugubre. A l’inverse, ‘La peau sur les os’, aurait dû être un roman signé Stephen King. « 

Comparé par rapport aux précédents livres plus connus de Stephen King, les romans de Richard Bachman semblent plus affinés et plus polis, avec l’exception de « Roadwork (Chantier, en français) », un roman plus établi et poussé selon les points de vue. Pourant, ils sont tous perçus comme ayant la qualité des livres de Stephen King, des livres prenants, des page-turner. Les lecteurs l’adore. »

« Je ne sais pas pourquoi », s’amuse Stephen King. « Parfois je lis les livres à voix haute, et il n’y a pas cette étincelle. Quel que soit ce que les gens aiment, je n’arrive pas à le voir. Je le voyait lorsque je les écrivais, mais plus en les lisant. J’ai lu pendant des années des critiques selon lesquelles je n’ai pas de style. Avec mon genre de prose, je pourrais mourrir de faim… »

 

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