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Interviews

Interview : Daphné Baiwir, réalisatrice de « King on screen », documentaire français

Saviez-vous qu’un documentaire français sur Stephen King était en préparation?

On en parlait en mars : intitulé « King on Screen » (KOS pour les intimes), il traitera de l’oeuvre de Stephen King sous le prisme de ses adaptations.
Mais qu’est-ce que cela veut dire?

Nous avons voulu en savoir un peu plus et avons contacté Daphné Baiwir, la réalisatrice du documentaire, pour en savoir plus sur elle et son parcours ainsi que le documentaire et sa vision du projet.

 

Daphne Baiwir Interview Clubstephenking

 

 


 

Club Stephen King : Bonjour Daphne, et merci d’avoir accepté cette interview. Vous travaillez actuellement sur un projet de documentaire sur Stephen King, mais vous avez un parcours plutôt chargé. Pouvez-vous s’il vous plait vous présenter aux fans de Stephen King?

Daphné Baiwir : Bonjour Jérémy. C’est vrai que j’ai un parcours un peu atypique. J’ai commencé en dans le cinéma à l’âge de 5 ans, en tant qu’actrice. Ma carrière s’est développée au fil des années et j’ai passé une grande partie de mon enfance sur les plateaux de cinéma. Très vite, je me suis autant intéressée aux métiers derrière la caméra qu’à l’acting. À l’âge de 20 ans, j’ai enfin franchi le pas en réalisant un premier court métrage, « Danse Funèbre », dans un univers qui s’approche du fantastique. Et je pense que l’influence de l’univers de King se ressentait déjà dans l’écriture de ce projet.

Cette expérience m’a confortée dans mon choix de développer une carrière de réalisatrice. La même année, j’ai travaillé avec le documentariste Richard Dindo, ce qui m’a donné envie d’essayer aussi la réalisation de documentaires.

Pour le premier, « Devant les barreaux, je suis restée un mois en prison.
Le deuxième, tourné l’année dernière, Deauville et le rêve américain, parle du cinéma américain à l’heure actuelle et de sa réalité politique.

 

 

Club Stephen King : Avec ce parcours très chargé il parait assez difficile de trouver le temps de lire. Quand et comment avez-vous découvert Stephen King?

 

Daphné Baiwir : J’ai toujours adoré la lecture et essaie de trouver deux heures chaque jour à y consacrer. C’est un moment essentiel pour moi car il me permet à la fois d’arrêter de travailler et de nourrir l’imagination, ce qui est finalement indispensable pour mon efficacité ! Quand j’étais enfant, la seule punition efficace était de m’empêcher de lire (rires) !

J’étais âgée de dix ans lorsque j’ai découvert Stephen King pour la première fois. Déjà aussi jeune, j’adorais les sensations que procurait un bon roman d’horreur et me passionnais pour toutes les histoires terrifiantes que je pouvais dénicher, sans jamais réellement trouver mon compte !

Mon père m’a emmené alors chez un petit bouquiniste dans le centre d’Antibes qui vendait des livres d’occasion. Je parcourais les rayonnages et il m’a dit : j’ai trouvé quelque chose qui va t’intéresser si tu veux avoir peur ! Dans une main, il tenait « Rosemary Baby ». Dans l’autre, « Shining« .

Fait assez cocasse, mon père travaillait comme gardien de nuit dans un hôtel à l’époque et l’ambiance qu’il existe dans un hôtel désert est donc quelque chose qui m’était complètement familière ! J’ai ensuite enchaîné avec « Ça » et bien d’autres encore comme « Misery » ou « Carrie« . Depuis, je ne manque aucune sortie de l’auteur.

 

 

Club Stephen King : Quel est votre livre préféré ?

 

Daphné Baiwir : Cette question n’est jamais évidente en ce qui concerne l’oeuvre de Stephen King !

J’aime « Shining » parce qu’on a toujours une affection particulière pour la première oeuvre que l’on découvre d’un auteur.
Maintenant, « La ligne verte » et les sujets qu’elle aborde me bouleverse complètement.
Enfin, j’ai un faible aussi pour « Duma Key » qui ne ressort pas beaucoup lorsque l’on parle des livres de l’auteur mais qui est un de mes préférés !

 

 

Club Stephen King : Pouvez-vous nous parler du documentaire « King on screen »? Quelle est la genèse de ce projet?

 

Daphné Baiwir : Cela faisait quelques temps que j’avais envie de réaliser un documentaire sur l’oeuvre de Stephen King. Beaucoup existent déjà mais je trouve que trop souvent, au vu des connaissances que j’ai déjà sur l’auteur, on reste à la surface des choses. Les documentaires que j’ai pu voir sur lui sont très formels et informatifs et au final, ils rabâchent souvent les mêmes choses. J’avais envie d’explorer d’autres aspects, de regarder le sujet sous un nouvel angle et de ne pas rester à la surface.

Avec toutes les sorties récentes, je me suis dit que j’avais trouvé le bon sujet : je donnerais la parole aux cinéastes.

Je trouve que l’angle de ceux qui l’ont adapté est intéressant car la plupart de ceux qui ont porté Stephen King à l’écran ne l’ont pas fait par hasard : ils aiment l’auteur et ça se sent.

J’en ai donc parlé avec Sebastien Cruz, producteur avec qui je collabore depuis de nombreuses années. Je lui ai dit : « J’ai vraiment envie de faire un film réalisé par une fan, pour les fans. »

C’est très important pour moi. Je souhaite apporter quelque chose de vraiment nouveau, de belles anecdotes, une énergie particulière. Il a été emballé par l’idée et m’a suivi dans le projet à 100% en apportant plein d’idées formidables. Surtout, on essaie d’engager les fans au maximum dès le début du projet !

 

 

Club Stephen King : Quelle est votre envie et votre ambition autour de ce documentaire?

 

Daphné Baiwir : Le documentaire aura une vraie dimension cinématographique : il commencera comme une fiction avec une scène d’ouverture où de nombreuses références aux oeuvres de l’auteur se cacheront, il donnera ensuite la parole aux cinéastes et sera agrémenté d’images de ‘Making Of’ des tournages. Et le but est de vraiment faire un film pour les fans, donc on essaiera de pas rester à la surface.

On envisage un film de 90 minutes, mais c’est toujours trop court pour rentrer dans les détails.
C’est pourquoi nous réfléchissons d’ores et déjà avec Sebastien à mettre en place de nombreux bonus. Dans l’idéal, nous aimerions faire de ce documentaire une vraie référence lorsqu’il s’agit des adaptations de Stephen King au cinéma avec une réelle signature personnelle qui sera marquée notamment par cette intro fictive.

Venant de la fiction à la base, c’est quelque chose auquel je tiens beaucoup !

 

 

King On Screen Documentaire Daphne Baiwir V2

 

 

Club Stephen King : Vous avez obtenu l’autorisation d’un certain nombre de réalisateurs et participants pour ce documentaire. Je présume qu’au tout début cela a du être plutôt difficile, surtout en étant de ce côté de l’Atlantique, et qu’une fois avoir obtenu quelques acceptations cela a du commencer à se simplifier. Quels challenges avez-vous rencontré à ce jour? En faisant abstraction du coronavirus qui a un peu chamboulé vos plans…

 

Daphné Baiwir : Les plus gros challenges restent à venir.

L’avantage avec « King on Screen » est qu’il y a eu le documentaire sur Deauville précédemment où là aussi il avait fallu franchir cette « barrière » entre les pays. Nous savions donc comment aborder les choses. J’ai contacté une partie des réalisateurs début décembre et à mon grand étonnement, j’avais déjà une dizaine d’acceptations dès le lendemain ! Nous avons pris le temps d’expliquer notre démarche à chacun d’entre eux et je pense que beaucoup aiment Stephen King et que ça a facilité la démarche. C’est l’avantage de parler avec des cinéastes passionnés, qui aiment leur métier. Et c’est ce qui donnent des échanges passionnants !

Le plus gros challenge réside pour moi dans l’ambition du documentaire. Il faut d’une part rencontrer les réalisateurs et mener les interviews certes, mais je prévois en plus une scène d’ouverture fictive avec de multiples références à l’oeuvre de King ce qui promet d’être un sacré travail et qui nécessitera une équipe conséquente, et donc d’aller chercher du budget un peu partout !

Et bien sûr, le coronavirus a déjoué nos plans car nous devions être à Los Angeles en avril pour récolter déjà une partie des interviews. C’est important pour réussir à le vendre à une plateforme par exemple.

 

 

Club Stephen King : Avez-vous obtenu certains refus? Des personnes que vous aimerez pouvoir intégrer au projet, mais qui vous semblent difficile / impossible à obtenir?

 

Daphné Baiwir : Certains réalisateurs sont plus médiatisés donc parfois plus difficiles à contacter, mais il n’y a pas encore vraiment eu de refus. Le casting est déjà conséquent et donc nous ne désespérons pas de parvenir à réunir d’autres cinéastes ! D’autant qu’avec la tournure des éléments sanitaires actuels, nous n’avons pas pu contacter tout le monde encore.

D’autre part, ce n’est pas évident de combiner les emplois du temps de tout le monde. Certains viennent du Canada ou du Danemark, Scott Hicks réside en Australie… Il est évident que nous allons devoir trouver des équipes sur place pour certaines interviews.

 

 

Club Stephen King : Quelle est la personne que vous êtes la plus impatiente de rencontrer? Ressentez-vous un peu d’appréhension?

 

Daphné Baiwir : Sans hésitation, Frank Darabont ! C’est vraiment un grand réalisateur, et personnellement mon préféré depuis longtemps ! « Les évadés« , « La ligne verte« , « The Mist« …
On sent que c’est quelqu’un de très humain. Et au delà même de ses adaptations de King, « The Majestic » est un superbe film !
Il a vraiment son univers, sa façon propre de réaliser.

Et forcément, on a toujours un peu d’appréhension à l’idée de rencontrer quelqu’un dont on admire le travail. Mais c’est une expérience magnifique et la timidité est rapidement effacée.

 

Frankdarabont

 

 

Club Stephen King : Quelle est votre adaptation préférée, et celle que vous appréciez le moins?

 

Daphné Baiwir : Mon adaptation préférée est « La ligne verte » de Frank Darabont, sans hésiter ! Pour moi ce film se rapproche de la perfection.

Le casting est exceptionnel, la réalisation de Frank Darabont a quelque chose de très organique à chaque fois, dans tous ses films. Il instaure un rythme de narration qui nous emmène complètement en tant que spectateur.
L’adaptation reste très fidèle à l’oeuvre de King et on ressent le respect du réalisateur pour l’auteur. C’est ce que j’aime dans les adaptations de Darabont : les changements qu’il apporte sont faits pour servir l’oeuvre en tant qu’objet cinématographique et non pour assouvir un quelconque ego, comme d’autres seraient tentés de le faire.

J’aime beaucoup aussi « Chambre 1408 » de Mikael Hafstrom qui est une réelle plongée en apnée pour le spectateur. John Cusack est tout simplement impressionnant ! Quant à l’adaptation que j’aime le moins, je ne sais tout simplement pas.

 

 

Club Stephen King : Que pensez-vous de la renaissance de Stephen King au cinéma et à l’écran, ces dernières années?

 

Daphné Baiwir : On dit que les adaptations de Stephen King à l’écran fonctionnent souvent par cycle. Et c’est vrai !

En ce moment, il est partout : sur grand écran, sur Netflix, Amazon, Hulu, HBO…
C’est impressionnant de voir l’engouement des cinéastes pour l’auteur.
Je pense que ce qui crée cette urgence de le porter à l’écran réside dans le côté universel qu’a l’auteur.

Si on prend des oeuvres comme « Le Fléau« , commencé dans les années 70, on s’aperçoit qu’il est toujours d’actualité.
Stephen King est intemporel.
Ses oeuvres luttent contre l’exclusion sociale, contre la politique extrémiste…
Et le cinéma est un excellent vecteur de communication.
Donc c’est essentiel à l’heure actuelle d’avoir des films adaptés de King car ils permettent, à leur échelle évidemment, de véhiculer son message humaniste.

 

« Stephen King est intemporel. »

 

 

Club Stephen King : La renaissance en question a fait que de nombreux studios ont exploré les droits qu’ils avaient déjà acquis, ou au contraire, essayé de récupérer les droits de tous les textes de Stephen King disponibles, pour envisager des projets. A ce jour il n’existe pas d’adaptation française de Stephen King. Avez-vous déjà envisagé d’obtenir les droits d’un texte pour créer VOTRE adaptation d’un de ses textes? Quel serait votre projet et casting idéal?

 

Daphné Baiwir : Ah ! C’est une bonne question. En tant que cinéaste amatrice de Stephen King, forcément ce serait un rêve de pouvoir le porter à l’écran. C’est une chose à laquelle je commence à réfléchir depuis quelques temps je l’avoue ! Je ne sais pas quelle oeuvre je choisirais, mais en tout cas, mon choix se porterait sur une qui n’a pas encore été portée à l’écran de préférence. Le casting naturellement dépend vraiment de l’oeuvre et des personnages du coup.

 

 

Club Stephen King : Si l’on met un peu Stephen King de côté, quels autres auteurs lisez-vous ?

 

Daphné Baiwir : J’adore John Steinbeck qui a écrit plusieurs chefs d’oeuvres. Je prépare d’ailleurs un autre documentaire sur sa collaboration avec Alfred Hitchcock sur le film « Lifeboat » qui est plus discret que les autres films d’Hitchcock.

Steinbeck et King partagent des points en communs non négligeables dans la manière dont ils remettent en question la société dans laquelle nous vivons. Et l’humanité est au centre de leurs oeuvres. L’homme dans toutes ses contradictions.

J’aime aussi beaucoup John Irving qui a un univers très particulier. Je suis une lectrice assez fidèle même si très ouverte à la découverte ! Bien que j’ai une affection particulière pour le suspens, et que je trouve que l’on a de très bons auteurs en France tels que Pierre Lemaitre ou Karine Giebel, je lis tout ce qui me tombe sous la main.

 

 

« L’humanité est au centre de leurs oeuvres. L’homme dans toutes ses contradictions. »

(Au sujet de Stephen King et John Steinbeck)

 

 

Club Stephen King : Merci d’avoir pris le temps de répondre à mes questions. On espère très sincèrement que ce documentaire arrivera à voir le jour.
En attendant, y a t’il quoi que ce soit que vous voudriez ajouter aux fans de Stephen King ?
Y a-t-il une question que vous auriez aimé que je vous pose ?

 

Daphné Baiwir : Oui, et c’est même très important. Je souhaite les inviter à rejoindre la communauté que nous créons autour du documentaire. On peut s’inscrire sur le site et rejoindre le groupe Facebook. C’est par là qu’arriveront toutes les nouvelles liées au projet et que les fans pourrons suivre le tournage en temps réel.

Nous avons d’ailleurs déjà préparé une petite série de vidéos : Kos Directors qui présente les réalisateurs qui ont déjà confirmé leur participation au projet. D’autres suivront, bien sûr !

Nous souhaitons réellement créer une équipe de fans autour de nous, pour nous aider à mettre tout ça sur pied. On va leur proposer de devenir de vrais ambassadeurs.
Nous allons aussi lancer une campagne de crowdfunding très prochainement.
C’est un élément qui sera très important, non seulement pour financer une partie du film, mais aussi pour convaincre d’autres partenaires de nous suivre !

Nous avons aussi une nouvelle exclusive à partager aujourd’hui : François Vaillancourt rejoint l’aventure KoS : il fera l’affiche du film !

 

Kingonscreen Poster Documentaire Stephenking

 


 

Si vous voulez rejoindre le groupe Facebook :
KOS – Stephen King – Le groupe du Documentaire King on Screen

 

 

King On Screen Documentaire Daphne Baiwir V2

Cliquez sur l’image ou ici pour accéder au groupe Facebook

 

 





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