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NON! Stephen King ne s’est pas inspiré du tueur John Wayne Gacy pour ÇA !

La sortie du film « CA Chapitre 1 », en 2017, avait été fortement reprise par les medias, et bon nombre d’entres eux (par exemple « Le Parisien » et « Paris Match ») avaient alors allègrement partagé des articles comme quoi Stephen King se serait inspiré de John Wayne Gacy, qui s’habillait en clown.

Derrière son masque de clown qu’il utilisait lors de fêtes d’anniversaires d’enfants, John Wayne Gacy cachait en réalité un personnage sombre. Un tueur en série qui tua une trentaine d’adolescents durant les années 70.

A l’approche de la sortie du second film, « ÇA Chapitre 2 », nous voyons ressurgir ces articles sur les réseaux sociaux et il nous semblait intéressant de partager un démenti…. car NON : 

 

STEPHEN KING N’A PAS CREE SON CLOWN GRIPPE-SOU DE ÇA EN S’INSPIRANT DU TUEUR JOHN WAYNE GACY !

 

 

John Wayne Gacy Killer Clown

 

 

Il est facile d’imaginer un rapprochement entre le tueur en série et le clown de Stephen King, bien que le premier est un humain, et le second en réalité un monstre, une créature (pas humaine donc)… mais cela n’a en réalité jamais été confirmé.
Ce ne sont en fait que des fabulations autour d’une anecdote relativement crédible pour un auteur écrivant beaucoup d’horreur.

Donc, certes, Stephen King n’a jamais officiellement parlé du tueur John Wayne Gacy, ni pour démentir s’en être inspiré, ni pour déclarer s’en être inspiré pour son personnage de Grippe-sou dans son roman « Ça ».

Mais sur le site officiel de Stephen King, l’auteur présente la genèse du livre comme une idée lui ayant traversé l’esprit au sujet d’un troll sous un pont qu’il était en train de traverser… ce qui donnera bien entendu la mésaventure d’Adrian qui fut d’ailleurs inspirée d’un véritable fait divers survenu à Bangor.

 

Cachapitre2 Adrian

 

 

Voici le texte présenté par le site officiel au sujet de l’inspiration du roman « Ca » :

“En 1978, nous habitions à Boulder, dans le Colorado. Un jour, sur le trajet retour d’un repas dans une chaine de restaurant de pizza, la transmission de notre toute nouvelle voiture AMC Matador est littéralement tombée en panne. (…)

Deux jours plus tard, le concessionnaire nous appelle vers 17h. Tout était réparé, je pouvais venir chercher la voiture quand je voulais. La concession se trouvait à environ 5 kilomètres. J’ai envisagé appeler un taxi avant de me dire que la marche me ferait du bien. La concession AMC était dans un parc industriel se trouvant au milieu d’un champ désert, à 2km de la chaine de fast-food et de la station essence marquant la bordure Est de la ville de Boulder.
Une route très étroite et sombre permettait d’y aller. La nuit commença à tomber avant que je n’arrive à la route. Dans les montagnes, la fin de la journée arrive très tôt, et j’avais conscience de la solitude dans laquelle je me trouvais. A environ 400m au milieu de cette route se trouvait un pont en bois, à la peinture émaillée, enjambant un cours d’eau. Je me suis mis à le traverser. Je portais des bottes de cowboy, et j’étais plus que conscient du bruit qu’elles faisaient sur les planches ; elles résonnaient comme une horloge creuse.

Je me suis mis à penser à un conte intitulé ‘Three Billy Goats Gruff’ (‘ Trois bouc bourrus’, un conte norvégien, ndlr) et je me suis demandé ce que je ferai si un troll se mettait à demander, sous moi ‘Qui est-ce qui traverse mon pont ?’
Tout d’un coup, j’avais envie d’écrire un roman au sujet d’un vrai troll sous un pont.
Je me suis arrêté, pensa à une ligne écrite par Marianne Moore, quelque chose du genre ‘vrais crapauds dans des jardins imaginaires », seulement c’est sorti comme ‘vrais trolls dans des jardins imaginaires.’

Une bonne idée est comme un yo-yo, elle peut partir à l’autre bout de sa ficelle, mais elle ne meurt pas pour autant là-bas, elle ne fait que dormir. Généralement elle revient dans le creux de la main. J’ai oublié ce pont et le troll pendant que je gérais les affaires de la voiture et signait les papiers, mais ces éléments me sont revenus plusieurs fois tout au long des deux années suivantes.

J’ai décidé que le pont pouvait être une sorte de symbole, un point de passage. J’ai commencé à penser à Bangor où j’avais vécu, avec son étrange rivière partageant la ville, et décidé que le pont pourrait être la ville, et ce qu’il y avait dessous. Qu’est-ce qui se trouve sous une ville ? Des tunnels. Des égouts! Quel endroit parfait pour un troll! Les trolls devraient vivre dans les égouts! Une année est passée. Le yoyo est resté au bout du fil, endormi, avant de revenir. J’ai commencé à me rappeler Stratford, dans le Connecticut, où j’avais vécu quelques temps durant mon enfance. Il y avait une bibliothèque où les sections pour adultes et enfants se croisaient dans un petit couloir. J’ai décidé que le couloir était aussi un pont, un à travers lequel toutes les chèvres d’un enfant se doit de s’aventurer à traverser un point en bois afin de devenir un adulte.

Six mois plus tard, j’ai imaginé la manière dont une telle histoire devait se mettre en place, les possibilités de créer un effet de ricochet se faisant se croiser les histoires des enfants et des adultes qu’ils sont devenus. A un moment donné durant l’été de 1981, je me suis rendu compte que je devais écrire l’histoire de ce troll sous le pont, ou le laisser – ça – à jamais. »

 

Stephen King évoque alors la genèse de l’histoire, avec un troll. Mais au final… pourquoi un clown?

 

Cemeterydance 25yearsanniversary Ca

Stephen King répond à cette question dans son introduction au livre « ÇA » publiée dans l’édition limitée publiée par Cemetery Dance pour les 25 ans du livre : 
« Pourquoi un clown? On me l’a demandé dix mille fois. Parce que certains enfants ont peur du monstre de Frankenstein, et certains enfants ont peur de Dracula, mais presque tous les enfants ont peur des clowns, avec leur cheveux bizarres, leur teint pateux, de grands yeux, et… par dessus tout… leur bouche riante et hurlante. »

Lors de son passage en Allemagne, en 2013, Stephen King déclare s’être demandé ce qui terrifiait le plus les enfants… « Et la raison était les clowns ».

 

La raison du personnage Grippe-sou de Stephen King sous la forme d’un clown n’est donc pas inspiré d’un serial killer… mais parce que clowns font tout simplement peur aux enfants !

 

L’auteur s’est donc tout simplement inspiré de la coulrophobie existante. Au fil des années, les clowns ont souvent critiqué Stephen King d’avoir tué leur métier avec Grippe-sou.
L’écrivain s’était exprimé sur Twitter à ce sujet en 2017, peu de temps après la sortie de la bande annonce de « CA Chapitre 1 » : 
« Les clowns sont en colère après moi. Désolé, beaucoup sont géniaux. MAIS… les enfants ont toujours eu peur des clowns. Ne tuez pas le messager pour le message ».

 

Au passage, signalons aussi un fait intéressant : si John Wayne Gacy a été surnommé le « clown tueur » par la presse de l’époque, la réalité est différente. Parce que quand il faisait le clown devant des enfants dans des hopitaux pour des oeuvres caricatives, il n’utilisait pas cette aspect de sa personnalité pour ses méfaits. 
En fait, c’était visiblement tout l’inverse : le clown était un moyen de façonner une image de normalité et l’aidait donc à mieux cacher ses crimes à ses voisins et proches.

 

 

 

Mais Stephen King a déjà avoir été inspiré par des tueurs (pour ses histoires) : 

 

Btk

 

 

– Stephen King s’est à l’inverse inspiré de BTK pour une de ses histoires

Ainsi, le recueil « Nuit Noire, Etoiles Mortes » contient « Bon Ménage », une histoire dans laquelle une femme découvre accidentellement que son mari depuis plus de 20 ans est en réalité un tueur en série.

Cette histoire de Stephen King est clairement inspirée par Dennis Radder, un tueur en série plus connu sous le surnom de BTK, et la fille du tueur avait accusé l’auteur de chercher à s’enrichir sur les victimes de son père.

Ce à quoi Stephen King lui avait alors publiquement répondu que sur la question de l’argent, le film a été indépendamment financé et que les studios n’attendent pas un grand retour ; que l’histoire de son père a déjà fait l’objet de nombreux films et livres, mais aussi et surtout que sa nouvelle ne porte pas réellement sur un tueur en série, mais au contraire sur une femme brave et déterminée.
 

Caril Fugate Charles Starkweather

 

– Stephen King a toujours été fasciné par Charles Starkweather

Enfant, Stephen King était fasciné par l’histoire de Charles Starkweather qui, à l’âge de 20 ans, a tué une dizaine de personnes avec sa copine durant un roadtrip à la fin des années 30.
Le jeune King avait alors créé un carnet de collages, mais, comme il l’a déclaré dans une interview avec The Guardian, en 2000,  ce n’était pas une fascination morbide mais plutot pour s’efforcer de reconnaitre une personne mauvaise pour s’enfuir si jamais il croisait quelqu’un de ce genre.
D’ailleurs, par le passé, lorsque Peter Straub (le co-auteur des livres « Talisman » et « Territoires » avec Stephen King) fut interrogé sur la possibilité d’un troisième livre, ce dernier avait déclaré que Stephen King avait une idée intéressante autour de Charles Starkweather.
En 2016, les deux auteurs espéraient pouvoir se coordonner pour écrire un troisième livre… mais visiblement cela ne s’est toujours pas fait.

 

 





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