#MardiConseil : « S’il y a une vie après la mort, Harlan Ellison est en train de botter des culs »

Le #MardiConseil de cette semaine est bien entendu dédié à l’oeuvre du défunt Harlan Ellison, décédé la semaine dernière à l’âge de 84 ans.

Ecrivain et scénariste de science-fiction ayant notamment contribué à la série Star Trek, son oeuvre est mondialement connue et les témoignages se sont multipliés ce weekend suite à l’annonce de son décès.

Ainsi, Stephen King s’est exprimé sur Twitter :
« Il n’y avait personne comme lui dans les lettres américaines, et il n’y en aura plus. En colère, drôle, éloquent, énormément talentueux. S’il y a une vie après la mort, Harlan est déjà en train de botter le cul et de prendre les noms »

Neil Gaiman, a publié un très court tweet :  « Mon ami est mort, et je suis tellement triste », mais a étayé son propos d’un post sur son blog dans lequel sa rencontre avec l’auteur et leur amitié.

De ce coté de l’Atlantique, l’écrivain français Henri Loevenbruck a également souhaité laisser un hommage sur son compte Facebook  :
« Pensée émue et respectueuse pour feu Harlan Ellison, dont les « dangereuses visions » continuent de me hanter… Un grand auteur, grand nouvelliste, jamais consensuel, malheureusement méconnu de notre côté de l’Atlantique… Lisez « Hitler peignait des roses », que son œuvre lui survive ! »

Harlan Ellison était un auteur que Stephen King appréciait. Il l’a démontré à plusieurs reprises, en mentionnant certains de ses livres dans son essai « Anatomie de l’horreur » (1981):
– « Rockabilly », par la suite renommé en « Spider Kiss », dont il déclara : « un des deux ou trois meilleurs romans jamais publié autour du monde cannibale du rock and roll »
– « The Glass Teat » : un recueil de critiques et d’essais signés Harlan. « A CHACUN D’ENTRES VOUS qui pensait que la TV puait, vous aviez clairement tort, comme Harlan Ellison le montre dans ses essais parfois amusants, parfois cinglants. « 

Mais dans Anatomie, Stephen King s’est aussi exprimé sur l’auteur  et ses histoires en général : 
« Dans ses nouvelles fantastiques et d’horreur, il frappe au plus près de tout ce qui nous fait peur et nous amuse (parfois les deux à la fois) dans la vie actuelle.  (…) Si il existe durant les années 80s un auteur de fantastique, alors Harlan Ellison est sans conteste celui-ci! Il a délibéremment provoqué une tempête de controverse autour de son propre travail indépendant d’écrivain dans un genre dont je sais qu’ils le considèrent comme l’incarnation de Jonathan Swift, et un autre l’appelle régulièrement ‘un enfoiré sans talent.’ « 

Sur un poster promotionnel pour son livre « Angry Candy », de 1988, il était possible de lire le commentaire suivant : « Comme pour les meilleures histoires d’Ellison, on ressent une implication personnelle et un sentiment qu’Ellison n’est pas tellement en train de raconter un récit mais qu’il est plutôt en train de l’extirper d’un endroit secret. C’est un ressenti que nous sommes en train de marcher sur des débris de verre avec des chaussures peu épaisses, ou en train de traverser un champs de mine en compagnie d’un lunatique! »

En complément, Stephen King avait écrit un avant-propos au livre « Stalking the nightmare« , publié par Phantasia Press :
« Les histoires et les essais vont de l’horreur lovecraftienne à du fantastique existentiel, de l’extrêmement amusant à de la bonne vieille science fiction. (…) L’intelligence d’Harlan, son opinion, et son énergie se retrouvent dans chacune de ces histoires et essais. Est-ce qu’elles sont inégales? Oui, bien sur. (…) Mais même les plus anciennes portent le style unmanquable d’Ellison. »

Si vous souhaitez (re)découvrir l’oeuvre d’Harlan Ellison :