THE RING, et la nature épineuse des essais de Stephen King
Depuis quelques semaines, un nouvel essai de Stephen King est disponible dans le numéro actuel du magazine littéraire américain, TIN HOUSE. Cet essai, intitulé « THE RING » porte sur la bague de fiançailles de Stephen King.
Il s’agit d’un essai très touchant et très intime concernant un pan de la vie privé et donc l’histoire personnelle du couple King.
Dans une certaine mesure, celui-ci se rapproche du roman HISTOIRE DE LISEY (LISEY’S STORY), qui a une dimension très intime à travers la vie d’un couple et les éléments secrets internes au couple, par exemple les expressions et le langage commun au couple, que des personnes externes ne peuvent comprendre.
Ayant remarqué un récent texte de Kevin Quigley sur THE RING, je vous propose ici et avec son accord, la traduction de cet article, disponible sur le site FEAR.net :
Certains marriages sont fait pour durer. « La bague » malheureusement ne l’est pas.
Les essais de Stephen King sont nombreux. A travers sa vie d’écrivain publié, Stephen King a écrit des dizaines (non, des centaines) d’essais prêtant à réflexion, des écrits engageants qui sont pour la majorité passés inaperçus. Il a contribué à de nombreuses introductions et épilogues concernant le travaux d’autres auteurs, proposant un aperçu profond des romans et nouvelles d’auteurs aussi dives que Clive Barker, Jack Ketchum, le talentueux Lawrence Block, mais par définition ces écrits sont confins aux livres qu’ils accompagnent. Ces premiers essais publiés dans des magazines le sont encore plus.
Quand Castle Rock : the Stephen King newsletter était encore en place, des essais tels que « The Dreaded X » (ndt: portant sur la censure) ou « The politics of limited edition » (ndt : autour des éditions limitées) apparurent… puis disparurent. Personne n’a fait un recueil de ces anciens Castle Rocks, et ces essais n’ont pas été regroupés ni publiés depuis. Même chose pour des écrits plus probants de King concernant son propre travail : « On the Shining and other perpetrations » (ndt : un essai portant autour de Shining et d’autres écrits de l’auteur) a été publié dans le magazine Whispers en 1982, et seulement une fois depuis; et deux de ses meilleurs essais, autour du phénomène Richard Bachman (« Why I was Bachman » et « L’importance d’être Bachman ») sont piégés au sein du recueil « Bachman Books » qui est épuisé auprès de l’éditeur.
Une partie de la raison pour laquelle King a été plutot réticent sur le fait de rendre davantage disponible ses essais à une audience plus large semble venir d’une croyance que la plupart (surtout ceux commentant la culture populaire) sont éphémère. C’est probablement le cas pour la majorité des (défuntes) chroniques « The Pop of King » paru dans le magazine Entertainment Weekly, et encore plus le cas avec son « King’s Garbage Truck » publié lorsqu’il faut au lycée, et analysant des faits contemporain de 1969 et 1970. Mais beaucoup des analyses culturelles de King continuent de se tenir, même si l’immédiateté du sujet commence à faiblor. Regardez l’essai de 1991 intitulé « The importance of Being Archie », dans lequel il analyse les raisons du succès populaire de la série de bande dessinnée Archive dans la culture américaine depuis le début des années 40s. Ou encore « Leaf Peepers », un court texte de 1998 publié dans le New Yorker au sujet des migrations automnales des américains des contrées lointaines pour venir en Nouvelle Angleterre, afin de voir les arbre changer de couleurs. Mais ne tardez pas pour les lire, parce que bien que le sujet demeure permanent, ces essais sont maintenant difficiles à trouver.
[TIN HOUSE]
Ce qui nous amène à « The Ring » (ndt : « La bague »), le nouvel essai de Stephen King dans le magazine littéraire Tin House. Ce n’est pas las première fois que King publie dans ce magazine en particulier. L’année dernière il contenait une nouvelle quelque peu complexe intitulée « Afterlife ». En 2006, il offrit un extrait intitulé « Memory » de ce qui deviendrai par la suite le roman DUMA KEY; et par retour des choses, aujourd’hui, l’essai « The Ring » est publié dans un numéro intitulé « Memory », donc dédié à la Mémoire / souvenirs. Que ce soit une coincidence ou un aboutissement, nous ne le saurons pas.
Bien qu’il s’agit d’un essai, « The Ring » rejoins l’obsession de King avec le marriage (ce qui le fait fonctionner, ce qui ne fonctionne pas, et pourquoi) de la dernière décennie, voir plus. Commençant avec SAC D’OS en 1998 (ndt : aux USA), King avait abordé le sujet de différents points de vue, comme il l’a fait sur plusieurs sujets au fil des années. HISTOIRE DE LISEY, DUMA KEY, les nouvelles et novellas : 1922, UN BON MARRIAGE, LE NEW YORK TIMES A PRIX TRES SPECIAL, A LA DURE, et bien plus, tous ces texte abordant (et parfois en dérangeant) les aspects du marriage.
Dans ce texte, il porte l’attention sur lui-même ainsi que sa demande en marriage, dans un tendre et court essai (ndt : à peine 1,5 pages, voir moins si on est pointilleux) abordant la nature symbolique de la bague et sa dimension éternelle, comme certains marriages. C’est le genre d’anecdotes qui conviendrait dans une nouvelle édition de ECRITURES, MEMOIRES D’UN METIER (bien que ce ne soit pas aussi profond ni intense que le livre, la voix y est présente, et la voix est la raison pour laquelle on continue de lire Stephen King).
Ce n’est pas exclu que ce court et délicieux texte soit potentiellement un jour regroupé avec d’autres. En 2000, (en parallèle avec ECRITURES), King a publié un livre intitulé : SECRET WINDOWS, via le Book of the Month Club (ndt : l’équivalent américain du Grand Livre du Mois), correspondant à un recueil d’histoires et d’essai autour de l’art de l’écriture. (ndt : Secret Windows est inédit en France). Au dela du fait qu’un tel recueil soit indéniablement incomplet, le livre fut publié et disponible uniquement via BoMC et non pas commercialisé en boutiques; Secret Window est un début, mais pas une solution. « The Ring » est la première publication de King de 2014.
Si vous ne voulez pas le manquez, attrapez Tin House maintenant.
Concernant l’auteur de cet essai : Kevin Quigley est un auteur, dont le site CharnelHouseSK.com fait partie des sites principaux pour l’actualité, les critiques et autres informations concernant Stephen King. Il a écrit plusieurs ouvrages sur Stephen King pour Cemetery Dance, notamment : « Chart of Darkness », « Blood in your ears », ou « Stephen King Limited », et a plus récemment co-écrit le « Stephen King illustrated Movie Trivia Book ».
Son premier roman, « I’m on fire » approche.
Vous trouverez l’ensemble de ses livres sur cemeterydance.com