Le bloggueur américain « Anotherfilmnerd » a récémment eut l’opportunité de discuter avec Glenn Mazzara de son projet avorté d’adapter « La Tour Sombre » en série . Projet abandonné par Amazon après avoir vu l’épisode pilote commandé, et tourné. (voir notre article dédié).
A cette occasion, le blogueur a partagé un long article autour de cette interview.
Nous vous proposons ci-dessous, notre traduction de l’article, qui est disponible ici… (nous avons aussi ajouté des « titres » dans l’article, pour faciliter la lecture et permettre de retrouver plus facilement le sujet des paragraphes).
Glenn Mazzara, qui a auparavant travaillé sur les séries « The Walking Dead » et « Damien » n’a pas seulement essayé d’adapter le tentaculaire récit « La Tour Sombre », saga épique de Stephen King ; il a vécu et transpiré la saga des huits romans pendant plus de 3 ans. Et bien que son épisode pilote n’a jamais été rendu publique, il demeure fier de sa vision du magnum opus de Stephen King.
(Attention – spoilers : cet article contient bien entendu des spoilers sur la saga de Stephen King. On ne vous encourage à le lire que si vous avez lu les livres)
(La ville de Hambry, sur les bords d’une falaise)
Si vous avez lu « La Tour Sombre » et souhaitez en apprendre plus, le podcast « Kingcast » a aussi interviewé Glenn Mazzara au sujet de « La Tour Sombre » (voir notre article dédié à cette interview), et bien qu’il y ait des zones communes entre ces deux interviews, j’espère qu’il y a aussi de nouveaux interviews pour compléter chacun.
« L’homme en Noir fuyait à travers le désert…et le Pistolero le suivait… »
Cette phrase iconique ouvre à la fois « Le pistolero » (le premier des romans de « La Tour Sombre » de Stephen King) et l‘épisote pilote de la série, écrit par Glenn Mazzara pour Amazon Prime Video, which, si le projet devait voir le jour, aurait attaqué l’intégralité de la saga, à travers sept années.
« Nous avions toujours voulu être respectueux du texte d’origine. Je me suis édifié une règle qui disait que si quelque chose se déroule dans le roman, c’est canon, et nous devons faire de notre mieux pour y rester fidèle », a dit Mazzara.
« Donc si Roland (le pistolero du titre, qui était joué par Sam Strike) tire sur Gabrielle (la mère de Roland, jouée par Elaine Cassidy) et la tue dans le livre, alors c’est ce que nous devons faire. Mon espoir était que les fans apprécieraient ce degré d’attention. Ils ont peut-être été méfiant sur le casting, et ils le seraient sans doute sur d’autres choix, mais tout ce que j’allais changer, j’avais une raison de le faire. Je me disait que le public apprécierai ce niveau d’attention ».
Quand « La Tour Sombre » avait initialement été conçu pour la télévision, la société de production MRC préparait une adaptation cinéma réalisée par Nikolaj Arcel avec Idris Elba et Matthew McConaughey.
« Ils voulaient faire un format qui regroupait une franchise de films et une franchise télévisée et étaient diffusés simultanément », a déclaré Mazzara.
(La fête de la Lune des Baisers, avec un Homme de Paille, à droite)
La vision de la série et les challenges apportés par l’échec du film
« Avec ce qu’ils avaient fait avec le film (où ils voulaient puiser l’histoire de Roland adulte), ils avaient précisé qu’ils voulaient que la série s’inspire de « Magie et Cristal » (le quatrième roman de la série, qui correspond en réalité à une préquelle aux premiers romans). Ils voulaient que la série télévisée se focalise sur la jeunesse de Roland, ce qui en ferait une histoire d’origine. Bien que j’avais lu le texte, je n’étais pas familier avec l’intégralité de l’épopée. Mais j’ai vu que le piège était que la série puisse facilement se retrouvée happée par l’aspect mythologique. Et quand j’ai rencontré MRC, j’ai dit que nous devions réduire le nombre de personnages, en faire un voyage initiative et qu’ils devaient se focaliser sur Roland. Il est le personnage central de la série. Ils ont aimé l’approche et donc j’ai pris du temps pour écrire le pilote.
Le pilote portait sur comment Roland obtenait ses pistolets, comment il trouve Marten (la nemesis de Roland, l’homme en noir dans les romans de Stephen King), dans la chambre de Gabrielle, comment il challenge Cort (le mentor de Roland) et se met en poursuite de Marten. Et donc on a préparé un pitch et l’avons présenté au printemps 2017″
Et tandis que nous le présentions aux studios, quelque chose nous a forcé à revoir la stratégie.
« Nous discutions avec des acheteurs et recevions des offres quand le film est sortit », dit Mazzara.
« Le film était mort né, et nous nous sommes dits : ‘Ok, et bien on sait ce qu’on ne doit pas faire.’ Le film est un film portait ; c’est un film portail comme dans le milieu des comics books. Et ce n’était pas comme cela que je voyais les romans, je voyais les romans comme une étude de personnage. Dans le pilote, nous ne mentionnons même pas « La Tour Sombre », Roland est motivé par le code des Pistoleros, pas par La Tour Sombre. Il ne verrai La Tour Sombre que dans le Cristal Rose (une des 13 boules mystiques qui sont importantes dans les romans de King), dans le septième épisode. Amazon aimait le scénario et j’avais un passé avec certains de leurs dirigeants. Ils l’ont acheté mais ils ont dit « Nous ne voulons pas une histoire d’origine. Nous voulons quelque chose sur lequel les gens veulent s’y pencher et s’interroger ; nous ne voulons pas nourrir le public à la petite cuillère. La série est bizarre, et c’est OK de partir dans cette approche ».
La préparation de l’épisode pilote
Avec la possibilité disparue d’une franchise de films parallèle, Glenn Mazzara a eut l’opportunité de complètement restructurer le pilote avec une histoire de manière à finalement couvrir l’intégralité de l’épopée de King.
« Je ne pensais pas que ‘Le Pistolero’ marcherai en tant que première saison. Ca ferai un bon film, mais j’avais peur que le public ne soit trop perdu et n’arrive pas à s’investir dans Roland. Il massacre une ville, laisse un enfant tomber vers sa mort, et effectue un avortement avec un pistolet. La fin est un peu confusante. J’avais peur que nous ne serions pas renouvelé pour une seconde saison », dit-il.
« Je me suis dis que l’histoire du Cristal Rose et de Roland qui apprend au sujet de La Tour Sombre nous donnerai des moyens d’avancer et d’attacher le public. Nous avons donc mis en place une équipe d’écrivains et j’ai engagé deux auteurs. Nous avons eu l’idée de démarrer notre histoire deux jours après que Roland ait obtenu ses pistolets et tandis qu’il est mis en quête de trouver Marten. Ca c’est donc passé. Donc nous prendrions cela et le connecterai avec l’histoire d’Hambry (le lieu où la majorité de « Magie et Cristal » se déroule), de manière à ce que Roland s’y rende pour trouver Marten. Marten cherche à se venger et est la force motrice de la série, et nous allions utiliser Hambry comme lieu de l’histoire. Je considérai toujours qu’il était important de démarrer avec Roland et d’expliquer le monde de Gilead, le monde des Pistoleros et du premier ka-tet de Roland (le groupe qui l’accompagne) ».
Avec l’établissement de cette structure de base, Glenn Mazzara a commencé l’écriture des deux premiers scénarios.
« Tandis que nous étions en train de les budgétiser, on s’est rendu compte qu’ils seraient vraiment très chers ».
« Cela aurait couté des dizaines de millions de dollars. C’est une pièce historique, il faut créer tous les costumes, il faut créer toutes les armes, toutes les pièces d’équipement doivent être personnellement conçus pour la série ».
A la fin, Amazon nous a donné le feu vert pour un seul épisode pilote qui devait être tourné en Croatie.
… et le Pistolero (Same Strike) le suivait.
Le synopsis du pilote et l’extension de l’histoire de Stephen King
L’épisode démarre avec une scène directement sortie du « Pistolero » : Roland (Sam Strike) poursuit l’Homme en Noir, Marten Broadclock (incarné par Jasper Pääkkönen), qui parcourre un désert vaste et intemporel.
Roland, nous apprenons rapidement, chercher à se venger après avoir appris que Marten a séduit sa mère, Gabrielle (Elaine Cassidy). Après être tombé de fatique, un étranger héberge Roland pour la nuit et est tué par Roland après avori été semble t’il possédé par Marten.
A partir de là, le pilote se transpose dans le territoire de « Magie et Cristal » : Roland voyage à Hambry et y rencontre Susan Delgado (incarnée par Joana Ribeiro). Bien que Susan doit être offerte au Maire d’Hambry pour devenir sa maitresse, les deux se tissent des liens.
En ville, Roland s’attire rapidement la foudre de la part de locaux, notamment d’Eldred Jones (incarné par Michael Rooker) et un groupe de chasseurs. Pendant ce temps, Gabrielle quitte Gilead pour essayer de trouver Roland, ce que fait aussi le Ka-Tet de Roland. Pour Mazzara, être loyal à l’histoire était fondamental, bien qu’il y avait de la place pour développer d’autres personnages de King.
« Il y a beaucoup de trous ici et là, et beaucoup de choses qui sont ouverts à interprétations », dit-il.
« Une des choses qui m’intriguais était d’écrire des scènes pour le Conseil d’Eld, parce que nous n’avons pas une bonne vision de qui sont les autres Pistoleros. Marten abandonne l’histoire pendant une bonne partie de l’histoire et donc une des choses que nous allions montrer était comment Marten devient l’Homme en Noir, Rudin Filaro. J’allais montrer sa transformation à la fin de la Saison 1.
Le personnage de Gabrielle a aussi des trous, et je voulais qu’elle soit un vrai personnage de manière à ce que lorsqu’elle meurt à la fin de la saison 2, le public soit tout chamboulé.
A d’autres occasions, il faut changer l’histoire parce qu’elle est racontée dans un format différent (une série télévisée est différente, et il faut nourrir la bête ».
Durant sa quête. Roland (Same Strike) est en route vers Hambry
En se concentrant sur le voyage de Roland, Mazzara a dit que cela permettait d’ « établir » l’histoire.
« En la mettant dans ordre chronologique, cela permet de la cimenter parce que c’est une histoire tellement étrange ; elle a un ton très étrange »
« Cela peut être perturbant, vous savez? On se demande de quel monde il s’agit, le futur, le passé? On ne peut pas juste faire une série que ceux qui ont lu les romans veulent voir, il faut faire une série que tout le monde peut comprendre. Il faut bouger certaines pièces pour que cela fonctionne. La manière le plus simple de faire cela était de démarrer avec Roland, de montrer qu’il a été élevé avec ce code ces valeurs. Parce que Gilead est comme Camelot. Donc on voulait montrer sa relation avec son père, avec sa mère et son jeune ka-tet. Ce sont toutes d’importantes relations.
Une autre chose qu’on a fait, quand nous avons ajouté deux membres féminins au ka-tet, Jamie (Joanna McGibbin) et Ileen (Daisy Fairclough), était que chacune de ces actrices étaient noires. Je pensais que ça pourrait apporter quelque chose d’intéressant ; si nous différencions leurs personnalités plus tard, elles pourraient se retrouver les personnalités toutes crachées de Susannah (future membre du ka-tet). L’idée était que chacun des membres de son ka-tet d’enfance serait représenté plus tard : Cuthberg (Khalil Madov) pourrait dire des choses qui feraient échos chez Eddie (un autre membre à venir du ka-tet), Alain (Frankie Fox) serait l’écho de Jake ».
Eldred Jonas (Michael Rooker) et Marten Broadcloak (Jasper Pääkkönen) dans une taverne d’Hambry
L’aide de Robin Furth pour rester fidèle à la mythologie de King
Mazzara dit qu’être fidèle à l’histoire d’origine était aussi crucial, surtout lorsqu’il y a des trous à remplir.
« Je suis devenu un étudiant de la mythologie, et j’ai lu l’intégralité de la saga à plusieurs reprises ».
« Nous avons engagé une consultante, Robin Furth. Robin a été pendant longtemps l’assistante de Stephen King et est devenu la gardienne du savoir. Elle a écrit les BDs publiées par Marvel ; elle a écrit les Concordance. Elle connait le monde ; elle connait la mythologie. Elle a été activement impliquée dans la création (de la série). Je l’ai rencontré à Londres, où elle habitait, et elle est venue sur le tournage en Croatie. On voulait faire les choses bien, donc quand j’avais une question je l’appelais et lui demandais. Nous n’avons pas fait de décisions sur l’aspect mythologique ou sur les costumes sans d’abord la consulter ».
La constitution du casting a été une étape épuisante, dit Glenn Mazzara.
« J’avais un directeur du casting phénoménal à Londres, Priscilla John ».
Susan (Joana Ribeiro) entrant dans le cabanon de Rhea.
La constitution de l’équipe… pour un tournage difficile en Croatie
« Durant ma dernière série, elle avait trouvé mon Damien (la dernière série de Glenn Mazzara était « Damien », une adaptation de « The Omen », un classique de Richard Donner, se focalisant cette fois sur les années adultes de l’antichrist). Nous avions cherché partout dans le monde : on a fait des casting à Los Angeles, New York, Londres, Paris, Madrid, Mexico City, en Australie… Joana Ribeiro a été trouvée au Portugal. On a vu plusieurs centaines de personnes pour presque chacun des rôles. C’était une recherche méticuleuse. Ce n’était pas tellement sur si ils ressemblent aux personnages tels qu’on les imaginait, c’était plutôt trouver les personnes qui pourraient habiter les personnages et j’ai fini par avoir tous les acteurs que je voulais. »
Pour que le style visuel corresponde à la fois au périmètre et au ton de la série de Stephen King, Glenn Mazzara a fait appel au vétéran australien Stephen Hopkins.
« Nous avons discuté àun certain nombre de réalisateurs, des personnes très talentueuses. Mais beaucoup d’entres elles étaient intimidées ».
Le papier de la sorcière que Susan donne au Maire Thorin (Ivan Kaye)
« Ils étaient intimidés par l’ampleur de ce qu’ils devaient construire, du processus créatif et tout cela. Stephen Hopkins était le plus joueur et il a aussi compris que ça allait être bizarre, que le ton allait être décalé. Il avait plus d’expérience que les autres réalisateurs avec qui j’ai travaillé. Il avait fait des films à grands budgets, des petits budgets, des films sportifs, de gros pilotes et des publicités. Son accord est tombé un dimanche et j’ai suggéré qu’on aille explorer en Croatie. Et il m’a dit ‘ J’aurai besoin de quelques jours pour préparer mes valises, partons vendredi… je peux partir en Croatie pour quelques mois’
On a travaillé collaborativement. Trouver des lieux allait être très chronophage, donc il s’y est beaucoup impliqué. En même temps, je regardais les costumes, ce qui allait être un autre challenge en soit parce que nous essayions de faire quelque chose de nouveau qui était un peu étrange, mais pas trop abstrait de ce que les gens attendent. Il avait aussi cette bonne habitude avec les acteurs et de répéter avec eux, ce n’était pas juste dire ses lignes. Il s’asseyait avec eux, et leur faisait parler sur les personnages, ce qu’ils s’avaient, ce que le monde était. Il était très ouvert à des choses de ce genre. »
Le tournage était difficile.
« C’était une expérience phénoménale et énorme, mais c’était un tournage difficile », dit-il.
Le ka-tet de Roland : Ileen Ritter (Daisy Fairclough), Jamie DeCurry (Joanna McGibbon), Cuthbert Allgood (Khalil Madovi) et Alain Johns (Frankie Fox)
« Nous étions installés dans cette ville, Rijeka, en Croatie et nous allions déplacer tout le monde à Split. C’était un gros déplacement, et la semaine avant que nous n’étions censé tourner, notre Directeur Artistique a démissioné. Il a dit que le projet était trop gros, que ça n’allait pas fonctionner. Donc notre second directeur artistique a du tenir ce role. Et le pauvre a appris que sa fille avait un cancer et a donc partir. Il était vraiment dévoué et a propos de restrer jusqu’à ce que l’on trouve quelqu’un, et je lui ai dit de partir. Donc Stephen a appelé ce type, Cliff Lanning, qui venait de tourner « Kingsman 3 ».
Cliff et Stephen avaient travaillé ensemble avec Peter Levy, notre directeur de photographie. Il est arrivé en Croatie la veille du tournage, et a fait un boulot incroyable. Il était l’un des meilleurs directeurs artistiques avec qui j’ai jamais travaillé. Puis, dès notre premier jour il s’est mis à pleuvoir à torrent. C’était la pire météo que (la ville de) Spit avait en 73 ans. Nous nous sommes retrouvés assis dans nos caravanes pendant plusieurs jours pendant qu’ils pleuvaient et je pouvais ressentir ma carrière disparaitre dans les toilettes, et c’était après conduire 2h pour arriver sur le lieu du tournage, avec encore deux heures pour rentrer. C’était tellement loin de tout. Mais Stephen était toujours positif, était toujours optimiste. Il disait « Génial, il y a une éclaircie dans les nuages, allons tourner une scène. »
Stephen, Cliff et Peter nous ont tiré de tout ça, ils étaient phénoménaux.
D’une certaine manière, ça faisait un peu comme un cirque voyageur. Nous avions des gens supers qui étaient amusants et créatifs. C’était très compliqué et une expérience excessive. Nous étions très chanceux d’en faire partie. »
Eldred Jonas et les Big Coffin Hunters
L’équipe a fusionné les effets pratiques et effets spéciaux pour délivrer un look épique à l’épisode pilote.
« Nathan McGinnis, notre responsable des effets visuels, est génial. Il a travaillé avec tout le monde.
Il a utilisé cette technique appelée photogrammetru où ils envoient des drones pour imaginer différents environnements. C’est comme ça que nous avons eu les scènes de désert pour l’ouverture. Mon truc c’est que quand j’écris quelque chose, je le décris et ensuite je laisse l’artiste l’interpréter. Stephen et Nathan ont imaginés ces éléments parce que nous voulions que Roland passe au travers de trois différents types de désert. Et puis ensuite il y avait la place d’Hambry. Tout a été conçu ; personne n’avait vu quelque chose de ce genre. Nous avions 700 personnes sur place pour cela. »
Mais durant le tournage Glenn envisageait l’intégralité de la saga, et non pas seulement l’épisode pilote.
Les Big Coffin Hunters qui s’en prennent à Sheemie (Daniel Laurie), à l’auberge
Glenn Mazzara envisageait l’intégralité de la série, pas seulement le pilote, ou une seule saison
« J’avais commencé à imaginer l’ensemble de la série dans mon esprit, et quand Roland entrerait dans la Tour Sombre, il passerai toutes les personnes qu’il avait rencontré dans sa vie. Et quand il entrerai dans la dernière pièce, il retournerai dans le désert ».
« Et donc les premières images du pilote, Sam Strike se retourne. Dans mon esprit, il entre juste de la boucle. J’allais retourner à cette image pour la dernière image de la série. Pas la saison, mais la série. Et à un moment donné dans la série, vers le 3×04, j’aurai la grande bataille de Jericho Hill. J’avais déjà des notes sur où les personnes étaient et comment ça se déroulerai. J’avais tout imaginé dans ma tête. J’avais aussi négocié un contrat unique avec SAG-AFTRA où j’allais tourner des scènes de quiconque avait travaillé sur le tournage et utiliser ces images de manière à ce que quand Roland monte dans la Tour, il doit tout le monde, ce n’est pas un flashback, ce n’est pas des images ré-utilisées. Donc je pensais véritablement à l’intégralité de l’histoire. »
Les lieux lui ont aussi fourni beaucoup d’inspiration.
« Une des choses dont je suis vraiment fier, est la boite à pistolets », dit Mazzara.
Marten Broadcloak
« Elle était inspirée par une vraie boite que nous avons trouvé au musée de Dubrovnik pendant que nous faisions de la reconnaissance. C’était un objet à l’apparence très étrange, et je me suis dis que ce serait fantastique de l’ajouter. Dans mon esprit, ce qui s’est passé c’est que Roland a été élevé par « Le Code ». Ce code est ce qui établi l’ordre dans le monde, quand Arthur Eld a fondé les Pistoleros, son code d’éthique a créé le monde.
Parce que, à une époque, il y avait des monstres, qui ont finit par quitter le monde et un ordre a été établi. Et cet ordre a été maintenu.
Mais Roland viole ce code parce que quand il va prendre ses pistolets, il y a trop rapidement, et il est aussi en quête de vengeance.
Il ne va pas prendre ses pistolets parce qu’il les a mérité ; il veut les utiliser pour tuer Marten.
Quand il ouvre la boite à pistolets, nous allions montrer des rouages qui bougent, et c’est quand le monde bouge. Et donc, dans le pilote, il y a constamment des images de roues, de rouages et des choses qui tournent. Nous n’allions jamais expliquer cela, mais j’ai appelé Robin (Furth) et elle m’a dit que cela n’avait pas de sens, dont nous allions y réfléchir sur un niveau très métaphysique parce que cette mythologie se liait à notre histoire.
Roland est le personnage le plus important de la saga ; il est celui qui atteint le sommet de La Tour Sombre, il est celui qui entre la pièce du haut, et quand il entre dans cette pièce, ça avance. »
Tandis que le tournage se déroulait en Croatie, l’équipe d’auteurs travaillait sur les scénarios pour le reste de la saison, dans l’hypothèse que la série allait recevoir une approbation.
« Donc on a tourné d’avril à mai. Puis de juin à décembre, nous faisions le montage du pilote, ajoutions les effets spéciaux, et Bear McCreary composait la musique », dit-il.
Roland Deschain
L’annulation de la série par Amazon, après le pilote
« Quand j’ai commencé à réécrire le reste des scénarios, recassant et réécrivant, parce que les scénarios d’origines avaient été écris avant que nous ayions l casting de la série. J’avais maintenant les acteurs avec qui je pouvais écrire, et j’avais une meilleure compréhension de la série. L’idée était de faire une saison de 8 épisodes, et j’étais au milieu de l’épisode 7 quand j’ai appris que la série n’allait pas continuer ».
Le destin du film était l’élément qui a mis un terme à la série, admet-il.
« Amazon fait aussi ‘La roue du temps’ (Wheel of Time), ils ont « Le seigneur des anneaux » (Lord of the Rings), ce sont des séries ambitieuses et chers ».
« La notre n’était probablement pas accessible, elle se déroulait dans un monde étrange, et donc venait avec de plus grands risques. »
Finalement, Glenn Mazzara reste philosophique sur cette expérience.
« Je ne peux pas dire que j’ai des regrets. Je suis content de ce que nous avons fait », admet-il.
Steven Deschain (Jerome Flynn) aux porte de Gilead
« J’ai eu une grande expérience créative. En tant que scénariste, en tant que producteur, on veut travailler sur de bons matérieux, et on veut travailler avec de bonnes personnes. J’ai eu cela.
Ce qui arrive ensuite, ce que les studios ou plateformes de diffusions font avec, comment le public réagit, je ne peux pas controler cela.
J’ai fait du mieux que je pouvais.
Etant donné la pandémie du coronavirus, je ne serai pas surpris si nous aurions commencé à tourner (une saison complète) avant que ça n’ait été annulé.
Avec « Damien » j’ai eu autant d’une histoire de préparée, et nous n’avons pu faire qu’une saison. Donc on prend ce que l’on peut, c’est comme ça dans le métier.
Je suis reconnaissant d’avoir pu passer autant de temps dans l’Entre-Deux-Mondes, j’y étais pendant 3 années. Je n’ai pas travaillé dessus depuis plus d’un an et j’ai encore des images dans ma tête, ce niveau de détail y est encore.
Je suis déçu que les gens ne vont pas pouvoir le voir par contre. Si le pilote est un jour partagé, je pense que les gens l’apprécieront. Je pense qu’ils apprécieront le degré d’attenion, le degré de détail et de travail qui a été mis dans cette expérience immersive qui était véritablement reliée aux personnages ».
L’article source de cette interview est disponible ici
Si vous souhaitez vous replonger dans les livres « La Tour Sombre » de Stephen King :