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Essais

« Les oscars sont toujours truqués en faveur des blancs » selon Stephen King

Il y a un peu plus d’une semaine, Stephen King se retrouvait au centre d’une controverse autour de la diversité, après avoir partagé plusieurs tweets sur le sujet.
L’auteur vient de s’exprimer dans une tribune publiée aujourd’hui sur le site du Washington Post.

 

Photo De Stephenking 26

 

Il y a un peu plus d’une semaine, Stephen King se retrouvait au centre d’une controverse autour de la diversité, après avoir partagé son opinion, sur le fait que ce qui devrait être jugé est avant tout la qualité.
(N’hésitez pas à aller lire notre article, cf le lien ci-dessus, pour en savoir plus et vous faire votre propre avis)

Stephen King a décidé de s’expliquer davantage sur ce sujet au travers d’une tribune publiée aujourd’hui sur le site du Washington Post.

 

 

Pour ceux qui ne parlent pas anglais, nous avons décidé de vous traduire ci-dessous le texte de Stephen King :

 

Les discussions autour de l’art et de la culture, comme les discussions politiques, sont devenues fortement plus acerbes et scrutinées au fil de ces dernières années. Des lignes de croyance sont tracées avec de l’encre indélébile, et si vous les dépassez (sciemment ou non), vous vous trouvez dans la version social-media des marchés et le sujet d’un barrage de choux-fleurs et de navets électroniques.

J’ai récemment dépassé cette ligne, en disant quelque chose sur Twitter que j’ai par erreur considéré comme étant exempt de controverse : « je ne considérerai jamais la diversité en ce qui concerne l’art. Seulement la qualité. Pour moi, cela me semblerai faux de faire autrement. » Le sujet portait sur les Oscars. J’ai aussi dit, en essence, que ceux qui jugeaient l’excellence créative devrait être aveugle aux questions de race, de genre et d’orientation sexuelle.

Je n’ai pas dit que c’était le cas aujourd’hui, parce que rien ne pourrait être plus loin de la vérité. Je n’ai pas non plus dit que les films, les romans, les pièces de théâtre et la musique se concentrant sur la diversité et/ou les inégalités ne peuvent pas être les travaux de géniaux créatifs. Ils peuvent l’être, et le sont souvent. La mini-série Netflix « When they see us », par Ava DuVernay  au sujet des convictions injustifiées des 5 de Central Park (en référence à une affaire durant laquelle une joggueuse fut violée et laissée dans le coma ; 5 adolescents ont été arrêtés et ont été condamnés sur leurs aveux alors qu’ils n’étaient pas coupable, ndlr, voir l’article sur wikipedia), en est le parfait exemple.

Y a t’il eu du progrès dans la communauté des films? Oui, un peu. Je suis assez âgé pour me rappeler quand il n’y avait qu’une poignée de réalisateurs afro-américains et la seule réalisatrice à Hollywood était Ida Lupino, qui a fait un film dur de série B dans les années 50s, et a par la suite travaillé à la télévision. Ses réalisations n’ont jamais été nominées pour un Oscar ou un Emmy.

En réponse à pourquoi certains talentueux artistes sont nominés et d’autres (telle que Greta Gerwig, qui a dirigé l’étonnamment bonne nouvelle version de « Little Women ») ne le sont pas, vous n’avez probablement pas besoin de regarder plus loin que la représentation démographique de ceux qui votent aux Oscars. C’est clairement mieux que ça ne l’était. Il y a 8 ans, 94% des 5 700 votants étaient blancs, selon le Los Angeles Times, 77% étaient masculins et 54% avaient plus de 60 ans.

Cette année, les femmes représentent 32% des votants (1% de plus par rapport à l’année dernière) et les membres de minorités représentent 16% du chiffre global.

Ce n’est pas assez. Même pas même prêt d’assez bon.

L’Academy of Motion Picture Arts and Sciences (l’organisation derrière les Oscars, ndlr) essaye, d’une manière bien trop lente pour ces temps avec Apple et Facebook, de faire des changements. Durant les années avant le hashtag #OscarsSoWhite (2015), l’Académie ajoutait environ 115 membres par an, argumentant qu’un plus petit échantillon de votants permettait de conserver un gabarit professionnel et élevé des votants. Si cela vous énerve, c’est normal.

En 2019, l’Académie a invité 842 nouveaux membres, après en avoir invité 928 l’année précédente, ce qui devrait faire monter le nombre total de votant à environ 9000. Il faut leur donner crédit pour essayer de se mettre à l’ordre du jour, mais… mais pas trop de crédit. Des 9 films nominés cette année pour l’oscar du Meilleur Film, la majorité (‘The Irishman’, ‘Ford vs Ferrari’, ‘1917’, ‘Joker’ et ‘Once upon a time in Hollywood’) sont ce que mes garçons appellent « man-fiction » (des films de mecs, ndlr). Il y a des bagarres, des flingues, et beaucoup de visages blancs.

Voici un autre morceau du puzzle. Les voteurs sont supposé regarder tous les films qui sont sérieusement en compétition. Cette année, cela en fait environ 60. Il n’y a aucun moyen de vérifier combien de voteurs les regardent tous, parce que les visionnages se font sur un principe d’honneur. Combien parmi les plus âgés, les plus blancs, ont vu « Harriet » au sujet d’Harriet Tubman, ou « The Last Black Man in San Francisco »? Je pose la question. Si ils ont vu tous les films, ont-ils été émus par ce qu’ils ont vu? Ont-ils ressenti la catharsis qui est la base de tout ce que les artistes aspirent à faire? L’ont-ils compris?

Où suis-je dans cette discussion sur la diversité? C’est une question légitime. La réponse est blanc, masculin, vieux et riche. (Je n’ai pas grandi riche, et les souvenirs de travailler pour le salaire minimum s’effacent, mais je le suis assurément maintenant.) Ce serait absurde de le nier et ce serai tout aussi absurde de m’en excuser. Les deux premiers traits sont génétiques, et les deux derniers sont le travail du Temps, ce justicier.

Et pourtant je suis fier d’avoir écris au sujet de femmes fortes faisant face à des situations complexes, dans des romans qui ont souvent été adaptés au cinéma et à la télévision, avec des personnages transposé puissamment en vie avec des actrices talentueuses. Cela va de « Carrie », un roman sur la prise de position des femmes, il y a plus de 40 ans, à « Histoire de Lisey« , actuellement en production pour devenir une mini-série, au sujet du pouvoir des soeurs, une chose que j’ai appris de ma mère et de ses soeurs, ainsi que de la mère de ma femme et de ses soeurs.

Quand les gens se sont plains, il y a quelques années, parce qu’Idris Elba avait été casté pour devenir Roland Deschain, le Pistolero au coeur des livres « La Tour Sombre », j’ai répondu que je me contrefichais de la couleur de peau du personnage, dès lors qu’il pouvait sortir ses pistolets et tirer juste.

La réponse reflète mon attitude globale, qui, comme avec la justice, les jugements d’excellence créative devrait être aveugle. Mais ce serait le cas dans un monde parfait, où le jeu n’est pas truqué en faveur des blancs. L’excellence créative vient de chaque démarche, couleur, croyance, genre et orientation sexuelle, et est enrichie, rendue plus audacieuse et plus excitante avec la diversité, mais elle est définie par l’excellence. Juger le travail de quelqu’un par quelconque autre standard serait insultant (et pire), cela ébranlerai les moments durement gagnés où l’excellence d’une variété de sources est récompensée (contrairement, semble t’il, à toutes les chances) en laissant une reconnaissance de ce genre, être mise de coté comme étant politiquement correcte.

Nous ne vivons pas dans ce monde parfait, et les nominations moins que diversifiées des oscars de cette année, le prouvent encore une fois. Peut-être qu’un jour on le saura (dans un monde parfait, ndlr). Je peux rêver, n’est-ce pas? Après tout, je passe ma vie à imaginer des trucs.

 

 





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