Comment était la production du film « Simetierre »? Que pouvait-on apprendre durant celui-ci ?
A l’instar de l’équipe de Mad Movies, la journaliste Meagean Navarro a pu se rendre sur le lieu du tournage et a proposé au site Bloody Disgusting un article sur ce qui en est ressorti : des différences du film vis à vis du livre « Simetierre » de Stephen King au retour de Zelda, en passant par les easter eggs et les références à l’univers de Stephen King. Un article fort intéressant sur le prochain film tiré de Stephen King.
La journaliste Meagan Navarro nous ayant autorisé à traduire son article publié sur le site de Bloody Disgusting, nous vous proposons de le découvrir, ci-dessous, en français :
Sur le tournage de « Simetierre » (Pet Sematary), version 2019, un des signes que l’adaptation de Kevin Kolsch et Dennis Widmyer ne suivraient pas les mêmes pas que le film de 1989 est paru évident lorsque nous avons rencontré le nouveau Jud Crandall. Il est difficile d’imaginer quiconque incarner le rôle après Fred Gwynne, notamment de part le rude accent du Maine du roman, mais cette idée a immédiatement disparu lorsque John Lithgow est apparu dans son rôle. De plus d’1m90, avec un plaid et autes accessoires, il avait une certaine ressemblance avec l’interprétation de Gwynne. Mais Lithgow porte une barbe âgée et jaunie par le tabac, représentant les années de tabagisme de son personnage. Et plus facile à remarquer, il n’a pas d’accent du Maine.
« Nous en avons tous parlé, et nous avons même essayé de différentes manières. J’ai fait différents tests de lecture avec des accents du Maine. Personnellement, je ressentais que même pour des habitants du Maine, y compris avec des acteurs qui font cela très bien, l’accent vous ferai oublier l’histoire. Je pense qu’avec la manière dont ils ont réimaginé le scénario, que cela a changé du livre et du premier film. Cela a évolué et Jud est devenu un personnage bien plus sérieux, d’une certaine manière. Il est plein de regret, de culpabilité, d’aspiration, de sentiments d’amour perdu« , nous dit Lithgow au sujet de sa version de Jud.
Personnage pivot à la fois dans le roman et dans le film, l’accent de Jud et son apparence ne sont que le début des changements drastiques de ce que son personnage sera, et les conséquences de ce que cela aura sur l’histoire. « Il y a des changements majeurs quant au livre et au film de 1989, qui, au passage, je n’ai jamais vu. J’ai lu le scénario, et j’en ai longuement parlé aux garçons (les réalisateurs Dnnis Widmyer et Kevin Kolsch), j’ai accepté le rôle et ensuite j’ai lu le livre. J’ai simplement vu dans quelle mesure le film diffère du livre. Une bonne partie est due au personnage de Jud. Quelque chose lui est arrivé dans la vie, ce qui en a fait quelqu’un de très différent de celui qu’il aurait dû être. Tout se trouve dans son passé », explique Lithgow au sujet de la teneur des différences. Cela se trouvait dans le scénario que j’ai lu et qui m’a été proposé. C’était ce qui m’a réellement fasciné au sujet du personnage. Le fait qu’il a des secrets, qui sont révélés au fur et à mesure de l’histoire. »
« Je trouve formidable que la première fois que l’on voit Jud, il est bourru et interdit, presque un personnage effrayant. On ne sait pas qui ce que ce personnage va devenir. Mais sa première scène est avec une fille de neuf ans qui n’est pas une fille habituelle à cet âge. Mais elle est accueillante envers lui, et il l’est envers elle. Soudainement, on voit ce type, fermé sur lui même, qui pour une quelconque raison, peut charmer un enfant. Je veux dire qu’il y a une véritable connection. Il lui parle de la mort, il lui parle de ce que cela représente d’être une petite fille qui emménage dans une nouvelle ville. Il est comme Mr Rogers, il y a comme un peu de Mr Rogers en lui. C’est la dernière chose que l’on attend de lui, et c’est la première que l’on voit de lui… avant que l’on aperçoit ses démons », partage Lithgow, donnant un aperçu de son interprétation, ainsi que des potentielles motivations de Jud, différentes de celles que nous avons aperçu auparavant.
Quand nous rencontrons Jason Clarke, il se trouve entre deux scènes particulièrement émotionnelles. Sa voice est un peu enrouée, il y a une certaine intensité qui se dégage de lui, et ses articulations portent des croutes maquillées qui indiquent où son personnage se trouve dans son histoire. D’autant plus que c’est un détail qui démontre un niveau de continuité en jeu. Comme Widmyer et Klosch, Clarke est un grand fan du livre de Stephen King.
« Je l’ai lu il y a plusieurs années, puis je l’ai relu, et encore avant d’accepter le rôle. Et depuis je l’ai relu environ huit fois, je pense, maintenant. J’en suis presque au point où je lis les chapitres, vous savez, juste pour me rafraichir la mémoire et revoir certaines choses », explique Clarke de son processus créatif pour adhérer à l’essence du personnage de Louis Creed. Entrer autant en profondeur dans l’esprit de Louis Creed, et où son personnage va une fois que la tragédie le frappe. Il partage pourquoi il était si facile de s’attacher à son personnage, mais pourquoi découvrir les différentes couches était aussi difficile.
« La chose que j’aime dans ce livre, c’est que Louis a un véritable monologue interne », explique Clarke. « Il y a du sarcasme et de la présence d’esprit, ainsi que de l’ironie et de la prise de conscience, ainsi qu’un manque de conscience. Vous savez, il y a tellement, qu’il est difficile de choisir lequel prendre, ce qui est très pratique. Il nous faut essayer de garder cela simple, dans une certaine mesure. C’est une histoire au sujet d’une famille et ce que vous feriez si vous pouviez. C’est une démangeaison particulièrement difficile à gratter. Mais lorsque vous commencez à la gratter, cela devient plutôt moche. C’est une démangeaison qui pourrit. Si cela parait sensé. »
ATTENTION : si vous n’avez pas lu le lire ou n’êtes pas familier avec l’histoire, nous vous invitons à ne pas lire ce qui suit, dévoilant des éléments majeures
L’intensité de Clarke devient claire au moment où il se retire du tournage. La scène tournée ce soir contient un moment particulièrement éprouvante, émotionnellement, lorsque Louis commence à comprendre les ramifications de ses décisions. Il joue face à Lithgow, dont le seul boulot dans cette scène est de se retrouver allonger dans une marre de sang. C’est la scène que les fans du roman « Simetierre » de Stephen King connaissent bien ; Louis découvre les conséquences de l’horrible décès de Jud.
Dans la peau de son personnage, CLarke entre dans la demeure de Crandall, faiblement éclairée et sans dessus dessous par une bataille, avant de trouver le corps sans vie de son ami. Il abaisse son pistolet et empoigne mélancoliquement Jud, hurlant à la fois de colère et de désolation. C’est une scène importante que Clarke souhaite faire avec justesse, et une qui indiquera l’efficacité avec laquelle cette adaptation arrivera à dévaster l’audience.
Pour les lecteurs les plus familiers avec le roman, il y a un petit détail révélé entre les prises qui indique une différence majeure vis à vis du roman. Une que je ne mentionnerai pas pour ne rien gâcher, mais cela change certaines choses d’une manière bien plus plausible, et pourtant terrifiante.
Avant que vous ne commenciez à paniquer vis à vis des différences avec le livre d’origine, il semble important de mentionner dans quelle mesure « Simetierre » (Pet Sematary) version 2019 sera fidèle aux idées centrales du livre de Stephen King et à sa création du mythe. Nous étions assez chanceux pour être autorisé à explorer « Simetierre » dans une zone reculée, dans les fins fonds d’une forêt. C’est comme sorti du roman, et à un niveau troublant et méticuleux en hommage. Chaque tombe du livre, en forme spirale, les bois morts qui barricadent la zone, tout y est représenté. C’est une réappropritation impressionnante du roman, riche en easter eggs, qui ravira les yeux les plus aguerris des Fidèles Lecteurs.
Cela ne se relèguera d’ailleurs pas uniquement au Simetierre; l’intégralité du film comportera des hommages et références à l’univers (multiverse) que Stephen King a créé. « Oui, l’équipe artistique s’est amusée avec ce film. Ils sont presque allé un peu trop loin, lorsqu’ils nous montraient des panneaux montrant « Réalité de D. Torrance’, et nous avons dit, non. Parce que cela ne peut pas être comme ça. Si cela existe dans le monde comme « Cujo » existe dans le livre, que cela s’est déroulé dans le Maine, alors cela fait partie du même monde. Mais ce n’est pas comme si Danny Torrance y est allé et a lancé une société à Ludlow, dans le Maine. Il ne vient pas du Maine. Donc si il doit y avoir des easter eggs, ce doit être des choses qui existent dans le même système« , nous partage Widmyer au sujet du sérieux avec lequel ils prennent le travail de Stephen King, et ce que cela implique vis à vis du film. « Nous avons en réalité refusé un grand nombre d’easter eggs. Mais nous en avons également inclut un certain nombre qu’il vous faudra trouver. »
Si certains ont des doutes sur la mesure avec laquelle Kolsch et Widmyer sont des fans de Stephen King, Widmyer cite le livre Salem en référence. « Mais notre film se déroule en 2019, et est-ce que Salem ne disparait pas à un moment donné? C’est ce que je veux dire, et donc elle ne peut pas être dans les environs en 2019. On est aussi précis que cela. »
On peut également remercier Widmyer et Kolsh pour avoir intégrer Zelda, un élément préféré des fans, dans le scénario final. Que vous le croyez ou non, elle ne faisait pas partie du scénario d’origine pour cette nouvelle adaptation :
« Ils n’avaient pas intégré Zelda jusqu’à ce que nous arrivions et dit qu’il fallait l’avoir. Nous avons eu plusieurs conversations et nous avons principalement dit : ‘Peut-on faire mieux, pouvons-nous essayer? Peut-être en laissant cela, peut-être en essayant ainsi.’ Et puis nous avons fini par accepté le défi et déclaré que nous devions essayé et faire notre propre truc, faire quelque chose qui honore le livre tout en étant notre histoire, et c’est tout aussi effrayant, peut-être même plus que ce qu’ils ont fait avec le premier film. » Widmyer promet une vision plus fidèle et cauchemardesque.
Quand on lui demande si il y a un point majeure du roman qui fut complètement ignoré du film de 1989, Widmyer sourit et déclare simplement. « Oh oui. Sans commentaire. »
Soyez excités, fidèles lecteurs. Mike Flanagan a gagné une réputation en adaptant formidablement Stephen King avec le film « Jessie », mais en quittant ce tournage, il nous semble évident que Widmyer et Kolsch pourrait suivre. Nous sommes impatients.
La bande annonce française du film :
Les posters finaux :