CARNETS NOIRS (« FINDER KEEPERS ») de Stephen King
(La suite de « MR MERCEDES » et deuxième tome de la trilogie)
Editions – Résumé – Citations – Livre audio
L’avis du Club Stephen King – Couvertures
Titre Original : Finders Keepers
Le titre original, « Finders Keepers » est une expression anglophone commune, plus générallement « Finders keepers, losers weepers ». Si un enfant perd quelque chose sur un terrain de jeu et qu’un autre enfant le trouve, c’est ce que la personne qui le trouve dira, pour le narguer. En d’autres termes : « Désolé, mais tu l’as perdu, je l’ai trouvé, maintenant c’est à moi! » (Merci à Bev Vincent pour l’explication)
France :
– Grand format : première publication française en mars 2016, chez Albin Michel
– Poche : inédit à ce jour, probablement, 2017 chez Le Livre de Poche
– Version audio : Audiolib, 2016
ACHETER : CARNETS NOIRS / FINDER KEEPERS, de Stephen King
L’histoire :
« Carnets noirs » est le deuxième tome de la trilogie » Mr Mercedes »
Description officielle de l’éditeur américain, Scribner :
« Réveille-toi, génie. »
C’est ainsi que débute cette histoire immédiatement agripante signée Stephen King, au sujet d’un lecteur vengeur. Le génie est John Rothstein, une icone à l’image de JD Salinger et qui a créé le personnage de Jimmy Gold, mais qui n’a rien publié depuis plusieurs décennies. Morris Bellamy est livide, non pas parce que Rothstein a arrêté de publier des livres, mais parce que le non conformiste Jimmy Gold s’est vendu pour une carrière dans la publicité.
Morris tue Rothstein et devient ainsi riche, oui, mais le vrai trésor se trouve être plusieurs carnets de notes contenant au moins un autre roman de Gold.
Morris cache l’argent et les carnets de notes, et est ensuite emprisonné pour un autre crime.
Plusieurs décennies plus tard, un garçon du nom de Pete Sauberg trouve le trésor, et c’est maintenant au tour de Pete et de sa famille que Bill Hodges, Holly Gibney et Jerome Robinson doivent sauver d’un Morris dérangé et assoiffé de vengeance, lorsque ce dernier est libéré de prison après trente cinq ans.
Depuis MISERY, Stephen King n’a pas joué autour de la notion de lecteur dont l’obsession pour un auteur devient dangereuse. FINDERS KEEPERS est spectaculaire, un suspense qui augmente le rythme cardiaque, mais King aborde aussi la manière dont la littérature façonne la vie : de manière positive, négative, pour toujours.
Description officielle de l’éditeur britannique, Hodder & Stoughton :
« 1978 : Morris Bellamy est un lecteur tellement obsédé par l’écrivain John Rothstein, qu’il tue et dont il vole les carnets de note contenant au moins un autre roman.
2009 : Pete Saubers, un enfant dont le père est brutalement blessé par une Mercedes volée, découvre un lot de carnets de notes enterré, qu’il reconnait comme appartement à un célèbre auteur.
2013 : Morris sort de prison et compte bien récupérer son trésor. Bill Hodges, détective à la retraite qui tient maintenant une société nommée ‘Finders Keepers’, va investiguer cela, dans ce qui est également une course contre la montre, et doit sauver Pete d’un Morris dérangé et à la recherche de vengeance… »
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Le livre-audio de CARNETS NOIRS est sortit en avril 2016 aux éditions Audiolib.
CARNETS NOIRS (livre audio)
de Stephen King
Lecteur : Antoine Tomé
Durée : 16h
ISBN : 978-2367621227
Commander : CARNETS NOIRS de Stephen King, en livre audio :
Découvrez un extrait du livre audio CARNETS NOIRS
Commander : Carnets Noirs / Finders Keepers, de Stephen King
CARNETS NOIRS de Stephen King, est le second roman de la trilogie annoncée de MR MERCEDES. Néanmoins, ces deux livres peuvent se lire indépendamment l’un de l’autre, car ils sont très différents : ainsi, si avec FINDERS vous vous attendez à un nouveau roman policier, sachez que cet aspect n’est qu’une trame de fond.
Le premier livre était un jeu du chat et de la souris entre un tueur qui a échappé à la police, et le détective retraite de l’affaire.
Le second est une histoire autour des livres (plus particulièrement des livres rares, donc du milieu des collectionneurs de livres) et l’importance que peuvent avoir certains écrits et personnages sur les lecteurs. De ce fait, le livre n’est pas sans rappeler MISERY. On retrouve pourtant une trame policière, mais en second plan où se retrouvent également Bill Hodges et l’équipe de Mercedes.
D’après les indices dispersés dans CARNETS NOIRS, on peut imaginer deux hypothèses quant au troisième tome à venir qui semble porter pour le moment le titre de travail THE SUICIDE PRINCE : soit Stephen King retournera sur les traces de MR MERCEDES avec un roman purement policier, soit, au contraire, il retrouvera son terrain favori, à savoir le fantastique. Suite à la lecture de CARNETS, cette dernière hypothèse semble la plus probable.
Retournons à CARNETS NOIRS
Comme avec MR MERCEDES, le roman débute sur une scène violente. Là où le premier ouvre sur le massacre à la Mercedes donnant le titre au roman, le second ouvre sur le réveil brutal, en 1978, d’un auteur fictif portant le nom de John Rothstein. Mais, loin d’être un réveil classique durant un rêve très agréable, il s’agit au contraire d’un cambriolage orchestré par un groupe de personnes cagoulées.
Lors de cette infraction, il parait plus qu’évident que l’un des perpétrateurs n’est pas présent pour l’argent que le riche écrivain garde chez lui malgré les conseils de son comptable, mais plutôt pour les carnets manuscrits que celui-ci conserve précieusement dans son coffre. En effet, John Rothstein, célèbre pour sa trilogie de livres autour de Jimmy Gold, n’a rien publié depuis 15 ans… mais ne s’est pas pour autant arrêté d’écrire.
Le roman de Stephen King, dédié à John D. MacDonald, se déroule autour de trois grandes périodes : 1978 avec le cambriolage mentionné précédemment, ainsi que l’arrestation de Morris, ce fan de Rothstein qui le considère néanmoins comme un vendu car ayant dénaturé son personnage après le premier livre (en en proposant deux de plus). Morris se fera arrêté et passera par la suite plusieurs décennies en prison, mais non pas pour le cambriolage et ses conséquences, mais pour un viol qu’il a réalisé sous l’influence de l’alcool (on remarque au passage, encore une fois, que Stephen King, alcoolique repenti comme il l’a récemment décrit au sein de son DOCTEUR SLEEP, n’hésite pas à écorcher la boisson)
La deuxième grande période, prend place quelques trente ans plus tard (2009), année durant laquelle Pete Saubers, dont le père a été fortement blessé à la jambe lors de l’attaque à la Mercedes (que l’on revit de son point de vue), découvre le trésor caché de Morris : quelques 160 carnets de notes manuscrits écrits par John Rothstein, dans lesquels se trouvent des nouvelles et poèmes inédits (parfois de qualité relativement médiocres), mais surtout, deux nouveaux romans inédits avec Jimmy Gold. Ces carnets, Morris ne les avaient pas lu, et il garde espoir de les retrouver lorsqu’il sortira, un jour, de prison.
Egalement au sein de ce coffre, quelques 20 000 dollars que Peter, qui garde le secret de la découverte du coffre (et qui reconnait les carnets de Rothstein), va envoyer anonymement à ses parents car ceux-ci étaient au bord de la faillite et du divorce. Ces derniers, utiliseront alors à bon escient cet argent qu’ils reçoivent mensuellement pendant 4 ans.
La troisième grande époque de CARNETS NOIRS est justement cela : après les 4 ans, soit en 2013, Pete a besoin d’argent. Principalement pour que sa soeur puisse aller à un lycée privé réputé. Il va alors se rapprocher d’un libraire de livres rares qui a mauvaise réputation car avait essayé de vendre, quelques années auparavant, un objet de valeur qu’il ne savait pas comme étant volé. L’objectif de Pete, est que ce libraire pourra faire appel à des collectionneurs privés intéressés par Rothstein, et donc toucher à la fois une grande somme pour quelques carnets inédits, tout en conservant la majorité des carnets, dont ceux avec les deux romans inédits de Jimmy Gold. Tout cela dans un souci d’anonymat.
Mais, ce plan ne va pas se passer comme prévu, pour plusieurs raisons :
1) ce libraire était ‘ami’ de Morris qui les avais volé, et les reconnais immédiatement. Il cherche d’ailleurs à arnaquer le jeune Pete
2) parce que Morris finit par se faire libérer de prison après y avoir passé quelques quarante ans. Après tout ce temps où il a survécu dans l’espoir de pouvoir lire l’ensemble des carnets de Rothstein, il est maintenant plus que décidé à les récupérer où il les a caché. Mais, lorsqu’il remarquera au grand désarroi qu’ils ont disparu (Losers Weepers!), il se retournera alors, malgré son âge avancé, vers la seule personne qui peut les avoir trouvé : son ancien ami libraire, à qui il avait montré un des carnets quand il les avait volé…
Durant notre lecture, plusieurs éléments nous ont fait pensé à d’autres histoires de Stephen King :
– la question des fans (comment ne pas penser à Annie Wilkes, la fan numéro 1 de Paul Sheldon, dans MISERY?)
– Morris qui ressort après 35 à 40 ans en prison, et qui ne reconnait plus le monde dans lequel il a vécu (comment ne pas penser au film LES EVADES et la nouvelle RITA HAYWORTH ET LA REDEMPTION DE SHAWSHANK, du recueil DIFFERENTES SAISONS, qui a inspiré le film?)
– et bien entendu, on retrouve Bill, Jerome et Holly de Mr Mercedes : environ quatre ans après les événéments du premier livre, et Bill qui était déjà retraité, dépressif et ayant pris du poids, se retrouve maintenant avec un pacemaker et à faire davantage attention à sa santé (finis les doughnuts et autres saloperies : maintenant place aux salades afin d’éviter un AVC!). Bill tient maintenant une agence de détective privé, FINDERS KEEPERS, avec Holly, devenue sa secrétaire. Les personnages principaux de MR MERCEDES deviennent alors dans ce second tome, des personnages secondaires.
– également, une référence mineure à SHINING est évoquée lorsque Bill rend visite à l’hopital où Brady se trouve
, sortit du coma (et se trouvant maintenant semi-catatonique) car il passe devant la chambre 217 ! Sans en évoquer davantage pour ne rien spoiler du livre et des indices (qui ne sont pas cachés) pour le tome 3, précisons simplement une deuxième fois que Brady, cet ignoble homme que Bill méprise au plus haut point, est sortit du coma…
Synthèse (sans spoilers):
Lorsque Stephen King écrit des suites à ses romans, il ne se satisfait rarement de prendre le livre précédent pour en raconter une suite direct : ainsi, DOCTEUR SLEEP, est très différent de SHINING malgré qu’on y retrouve Danny Torrance. TERRITOIRES, est complètement opposé au TALISMAN DES TERRITOIRES bien que le personnage principal y soit de nouveau Jack Sawyer. CARNETS adopte cette même logique : l’auteur ne se complait pas dans une suite logique de l’histoire, mais établit une ‘suite créative’.
Ainsi, bien qu’étant le second tome d’une trilogie annoncée, CARNETS NOIRS est très différent de MR MERCEDES. L’aspect policier du premier livre, se retrouve en trame de fond du nouveau volume, qui met davantage l’aspect sur l’importance d’histoires de livres pour certaines personnes. Les thèmes principaux sont donc ceci, couplé à la relation écrivains-auteurs (et les ‘limites’ de certains fans), ainsi qu’au monde des collectionneurs et les revendeurs de livres rares et manuscrits inédits.
Voici une des raisons pour laquelle j’ai personnellement préféré ce livre à MERCEDES : ce livre a une certaine résonance à mon égard, car je suis fan, collectionneur et je suis en permanence à l’affut de textes inédits de Stephen King (ainsi que de Bernard Werber)!
Je ne suis pas sûr que cet aspect du roman « parlera » autant qu’à moi à des lecteurs non collectionneurs, mais l’histoire demeure, fort intéressante et bien ficelée. Par ailleurs, le livre se ferme sur une sorte de cliffangher présageant un troisième et dernier tome très différent, une sorte de retour au premier livre…. vivement la suite !
Dans tous les cas, Stephen King démontre (encore une fois, si c’était nécessaire), que l’auteur continue sans cesse à jouer et innover : à changer de thèmes, sans rester en permanence cantonné à un genre de livres. C’est, je pense, une des véritables preuves du talent de Stephen King : se renouvelant sans cesse, il arrive néanmoins à conserver ses lecteurs à travers les années, quelque soient les histoires qu’il écrit, arrivant véritablement insuffler la vie à des personnages et histoires, toujours différentes. Il ne cherche pas la simplicité, mais, comme il le dit lui-même, les idées viennent à lui (exprimant, à travers son auteur fictif, son aversion à la question de l’origine de ses idées), et un bon auteur n’est pas dieu, ni un créateur de personnages, mais, au contraire, une secrétaire d’histoires, couchant sur papier les événements qui se déroulent devant ses yeux.
Commander : Carnets Noirs / Finders Keepers, de Stephen King
Citations de Finders Keepers :
Voici un petit florilège de citations de FINDERS KEEPERS, en provenance de la version britannique du livre :
– Home is the place that when you go there, they have to take you in (p51)
– Collectors are insane, the worst of them don’t care if the things they covet were stolen or not, and they most assuredly do not want to share with the rest of the world (p58).
– For readers, one of life’s most electrifying discoveries is that they are readers – not just capable of doing it (…), but in love with it. The first book that does that is never forgotten, and each page seems to bring a fresh revelation. (p116)
– A good novelist does not lead his characters, he follows them. A good novelist does not create events, he watches them happen and then writes down what he sees. A good novelist realizes he is a secretary, not God. (p121)
– Most of us become everyone (p121)
– If you’re looking for optimism, buy a Harlequin Romance. (p123)
– Books were escape. Books were freedom. (p129)
– Youth seems like just hours ago (p138)
– The kids who’ve been playing on sidewalks and front lawns go inside to watch TV or play video games or spend an educational evening texting various mispelled messages and dumbass emoticons to their friends (p215)
– Money from nowhere almost always spells trouble. (p226)
– They say half a loaf is better than none (…), but in a world of want, even a single slice is better than none. (p228)
– If you look like you belong in a place, most people think you do. (p242)
– In one of his few interviews, the ever-irritable John Rothstein expressed his disgust with the where-do-you-get-your-ideas question. Story ideas came from nowhere (…). They arrived without the polluting influence of the author’s intellect. (p335)
– Tears (…) mark the core power of make-believe. It’s what caused thousands to weep when they learned that Charles Dickens had died of a stroke. It’s why, for years, a stranger put a rose on Edgar AllenPoe’s grave every january 19th. Poe’s birthday. (p343)
– The writing was somehow more important than the writer (p344).
>>> Découvrez des citations de ce livre sur notre page : Citations de Stephen King
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