ROSE MADDER – livre de Stephen King

Jeremy -
01/04/2020

Rose Madder

Titre Original : Rose Madder (1995)

France :
– Grand format : publié pour la première fois en France en 1997, chez Albin Michel
– Poche : initialement publié chez J’ai Lu, maintenant disponible chez Le Livre de Poche

Traducteur : William Olivier Desmond

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L’histoire

La présentation de l’éditeur :
Mieux vaut ne pas pénétrer dans le monde Rose Madder sans y être invité… Quatorze ans de mariage, quatorze ans de mauvais traitements : toute la vie de Rosie. Un enfer ! Doublé d’une obsession : fuir son tortionnaire de mari, flic jaloux, bourreau sadique, prêt à la massacrer à la première occasion. 900 kilomètres suffiront-ils à la préserver de Norman ? Qui donc pourrait lui venir en aide ? Personne en ce monde. Mais il existe un autre monde. Celui de Rose Madder. Cette femme n’est peut-être qu’un personnage de tableau, une hallucination. Elle possède pourtant un pouvoir étrange. Un pouvoir dont Rosie pourrait profiter. À moins qu’en traversant la toile, elle ne déchaîne l’apocalypse…

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Résumé (par Carrie) :

Rose McClendon Daniels est enceinte de 4 mois lorsqu’elle fait une fausse couche, assise sur le sol de la cuisine, dans une marre de sang.

9 années se sont passées depuis cet événement tragique et Rose vit toujours avec Norman Daniels, son flic de mari, fou de violence. 14 années d’enfer en tout ! Et c’est une goutte de sang sur un drap (suite à un énième coup), à l’aube de son 32ème anniversaire, qui fait tout basculer, qui la sort de son hébétude. Au lieu de changer les draps pour éviter les remontrances musclées et «mordantes» de son mari (car la «spécialité» de Norman est de mordre tout endroit du corps comme on pourra le constater plus loin), elle décide de tout planter là et s’enfuir, tout de suite, sans rien emporter, si ce n’est la carte bancaire de son mari. Elle a quand même quelques hésitations. Deux voix se battent dans sa tête (ces même voix qui la suivront tout au long de son périple, auxquelles s’ajouteront plus tard la voix de Norman) : Miss Pratico-Raisonnable qui l’enjoint à rester et l’autre voix qui la pousse à partir. C’est cette dernière qu’elle écoute.

Elle met 900 kms de distance entre sa nouvelle et son ancienne vie. Un voyage éprouvant, pour elle qui n’est jamais sortie de chez elle si ce n’est pour aller au marché, et en même temps libérateur. Arrivée à la gare de son lieu de destination, elle s’adresse peureusement au guichet d’ «Aide aux voyageurs» où un homme plein de bonté, Peter Slowik, lui donne l’adresse d’un foyer («Filles et Sœurs») pour femmes battues, après qu’elle lui a raconté son histoire. Le foyer en question est tenue par Anna Stevenson, qui la prend sous son aile. Et c’est là que commence la nouvelle vie de Rose, au milieu de ses compagnesd’infortune. Dans le même temps, Norman est déjà sur sa trace grâce à l’aide d’un petit truand qui a été cueilli avec, dans son portefeuille, la CB de Norman que Rose avait jeté à la poubelle après s’en être servie.

Cependant que Norman questionne le petit voyou à sa manière, c’est-à-dire en lui broyant les testicules, Rose, essayant de revendre sa bague de fiançailles (qui se révèle en réalité être un authentique… zirconium) chez un prêteur sur gages, tombe nez à nez avec un tableau qui la cloue sur place ! Il s’agit d’une peinture à l’huile représentant une femme en haut d’une colline portant une tunique rose garance avec une longue tresse blonde, tournant le dos et semblant contempler un bâtiment à l’arrière plan. Elle est fascinée par ce tableau et a l’impression qu’en fait, c’est le tableau qui l’a vue, elle ! Au dos du tableau, il y a une inscription au fusain «Rose Madder» ! Est-ce une coïncidence ? Elle s’en fiche, elle VEUT ce tableau et l’obtient en échange de sa bague ! Pour la 1ère fois depuis 14 ans, elle est heureuse ! Et comme un bonheur ne vient jamais seule, un homme rencontré dans la boutique, Rob Lefferts, lui propose un travail de lectrice et Anna Stevenson lui trouve un appartement, SON appartement !

Pendant ce temps là, Norman se met dans la peau de Rose pour deviner les étapes de son voyage et ainsi, arrive dans la même ville. Là, il retrouve Peter Slowik qu’il tue d’une manière abominable (en le mordant sur tout le corps et en particulier en lui arrachant le sexe), après lui avoir soutiré les informations qu’il recherche.

Entre-temps, Rose et Bill Steiner, le marchand de la boutique de prêteur sur gages, se rapprochent et éprouvent un tendre sentiment l’un envers l’autre.

C’est maintenant qu’entre en jeu le fameux tableau dont Rose est tombée amoureuse.

SPOILERS (surlignez le passage suivant si vous voulez des informations clés de l’histoire…)

Il se passe des choses étranges : d’abord, il semble à Rose qu’à chaque fois qu’elle le regarde, la femme du tableau change de pose et des éléments nouveaux s’ajoutent au tableau. De plus, un jour, elle trouve sur le sol et derrière le tableau, des grillons, des fourmis, des poils de crin de poneys, une fleur de trèfle rose, qui semblent tombés du tableau ! Elle se sent irrésistiblement attirée et très proche de cette femme du tableau, au point de se teindre en blond et de se coiffer comme elle !

Norman a retrouvé où habitait Rose. Rose le sait et elle a peur !

La nuit suivante, Rose est réveillée par un orage et les pleurs d’un bébé qui proviennent… du tableau ! Comme dans un rêve, elle y entre… et découvre un autre monde, un monde « renversé » car elle voit alors un tableau avec son studio et elle, Rose Daniels, dans ce tableau ! Cette femme, Rose Madder, qu’elle ne peut pas regarder dans les yeux, est en fait son double ! Une autre femme, à la robe rouge, l’accompagne. Et là, commencent les épreuves : Rose Madder lui demande de récupérer son bébé qui se trouve dans le temple gardé par Erinyes, un taureau aveugle mais à l’odorat infaillible. Chemin faisant, elle doit récupérer les graines d’un fruit du grenadier et faire très attention de ne pas toucher l’eau du ruisseau au risque de devenir folle. Les fameuses graines lui servent à retrouver son chemin, tel le Petit Poucet, dans les multiples couloirs du temple. Poursuivie par le taureau qu’elle arrive à semer, elle trouve le bébé et le ramène à sa «mère», Rose Madder, qui lui promet qu’elle paiera sa dette. Elle la renvoie alors de l’autre côté du tableau après lui avoir donné son bracelet en or. Le lendemain, en se réveillant dans son lit, Rose se persuade que ce n’était qu’un rêve jusqu’à ce qu’elle trouve en dessous de son lit le bracelet, qui n’est d’ailleurs plus sur le bras de la femme sur le tableau. Dans tous ses états, elle cache le tableau dans une armoire.

Norman, entre-temps, a vu une affiche annonçant le pique-nique organisé par «Filles et sœurs» le samedi suivant. Il entreprend alors de changer de look : il se rase le crâne, s’achète un blouson de cuir, une matraque électrique et un fauteuil roulant d’infirme. Ainsi, il espère passer inaperçu. Mais Gert, une amie de Rose, le découvre en train de malmener Cynthia, une autre résidente du foyer et s’ensuit une bagarre où Norman sort vaincu. Il s’enfuit en mettant sur son visage un masque de taureau qu’il vole à un gamin, pour ne pas se faire remarquer par le gardien du parking. Après avoir tué une autre résidente, Anna Stevenson et les deux policiers postés devant le domicile de Rose, il se retrouve nez à nez avec Rose et Bill qu’il tente de tuer. Rose entraîne alors Bill dans le tableau, suivis par Norman affublé du masque de taureau qui fait maintenant corps avec lui : il EST un taureau ! Là, la femme en rouge fait mettre à Rose une robe rose garance : elle EST Rose Madder ! Elle entraîne Norman jusqu’à la femme du tableau qui feint être Rose Daniels et cette dernière, devenue un monstre hideux, le tue… en le mordant ! Elle a payé sa dette ! Elle renvoie Rose et Bill en demandant «de ne pas oublier l’arbre» et la dame en rouge lui donne une fiole contenant un produit qui permet à Bill d’oublier tout ce qui s’est passé. Et ils réintègrent enfin le monde réel. Rose et Bill se marient et ont une fille. Rose plante les dernières graines qui lui restaient. Il y pousse un arbre où elle se rend régulièrement, comme en pèlerinage. Ça lui permet de canaliser le trop plein de violence qu’elle a hérité de Rose Madder et de ne pas oublier !

Avis personnel, , Carrie 2004 :

Quand on me demande quel est le livre de Stephen King que je trouve le plus horrible ou qui me fait le plus peur, je cite «Rose Madder» ! Car, même s’il n’y a pas de monstres venus de l’espace ni de croque-mitaine ou loups-garous, le monstre de ce livre est la violence conjugale incarnée par Norman. Et ce monstrelà, il existe malheureusement dans la « vraie » vie ! Et c’est ça qui fait peur ! De plus, dans ce roman, le fantastique n’arrive qu’après plus de 200 pages (sur 543, dans l’édition Albin Michel) et on n’y entre vraiment qu’après 260 pages, soit la moitié du livre ! Un roman plein d’émotions et de violence, maisaussi d’espoir !

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