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Interviews

« Later » : Stephen King interviewé par Stephen Sackur, de la BBC

Pour la sortie de « Later », le nouveau roman de Stephen King, l’auteur a participé à une récente interview de la BBC, organisée par Stephen Sackur dans le cadre de son émission « HardTalk »

 

Stephenking Interview Stephensackur 2021

 

A l’occasion de la sortie de son nouveau livre « Later », Stephen King a participé à une émission britannique.
Bien que son livre « Later » n’ait pas été explicitement mentionné, l’interview ne laisse aucun doute.
L’interview a été réalisée par l’animateur Stephen Sackur, dans le cadre de son émission « Hard Talk »

 

Nous vous proposons de découvrir ci-dessous la vidéo, ainsi que notre retranscription et traduction de cette interview de Stephen King.

 

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Si vous aimez notre travail, ce genre de retranscription et traduction, n’hésitez pas à liker/commenter/partager en masse sur les réseaux sociaux si vous trouvez ce travail intéressant. Merci !

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La vidéo

 

 

 

Notre retranscription et traduction :

 

Stephen Sackur : Bienvenue à Hardtalk, je suis Stephen Sackur. Des millions de lecteurs dans le monde entier sont fascinés par les fictions qui explorent nos peurs. L’horreur vend et personne ne le fait mieux, ou de manière aussi prolifique que mon invité du jour, Stephen King. Il a écrit plus de 60 livres, vendu près de 400 millions de livres. Il est le Maitre Manipulateur des endroits sombres et du paranormal. Si vous n’êtes pas un lecteur, vous avez peut-être vu « Shining« , « Carrie« , « Stand by me« , tous des films inspirés de ses histoires. Il écrit un demi-siècle. Comment est-ce que notre appétit de la peur a évolué?

Stephen Sackur : Stephen King en Floride, bienvenue à HardTalk.

Stephen King : Merci beaucoup, c’est agréable d’être ici, j’aurai aimé qu’on puisse le faire en personne.

Stephen Sackur : Moi aussi, mais c’est néanmoins un plaisir de vous voir sur mon écran. Laissez-moi commencer par vous interroger sur la menace que nous subissons tous, partout dans le monde, de la Floride au Royaume-Uni, que le monde entier rencontre et c’est le covid-19. Est-ce que cette menace invisible du virus a en quelque manière réduit votre enthousiasme pour écrire de la fiction sur des lieux sombres?

Stephen King : Je devrai répondre qu’en réalité, non. Parce que je suis confiné depuis la plus grande partie du temps, les contraintes se sont réduites un peu et j’ai été en mesure de recevoir mes deux vaccins Yeaaaah! Et je ne suis pas complètement protégé pour le moment et je pense que nous devons tous continuer à prendre des précautions mais une des choses que tout cette solitude et rester au même endroit a fait, c’est libérer mon imagination. C’est (son imagination, ndlr) un lieu où oublier ce qu’il se passe dans le monde et penser à plein de choses, de vampires à des malédictions, en passant par des enfants qui parlent à des morts et tout cela. Donc ça a été bénéfique d’une certaine manière pour moi et je pense qu’on va voir beaucoup de livres de la part d’auteurs qui n’ont plus d’excuses pour ne pas s’écrire à leurs machines.

Stephen Sackur : Et c’est très intéressant que l’anxiété omniprésente de la société ne vous a pas arreté de vous inspirer du macabre, du mystérieux et du bizarre dans votre fiction, comme vous l’avez fait depuis plus de 50 ans.

Stephen King : Oui. Et bien je pense que beaucoup de gens apprécient les histoires d’horreur parce qu’elles leur permet de libérer leur anxiétés de manières qui n’ont rien à voir avec le vrai monde, si vous voyez ce que je veux dire. Cela leur donne une chance de vivre des émotions qui ne seraient peut-être pas autorisées dans la société, comme des aggressions, la peur, la colère, toutes ces choses sont bien, et quand on voit un film de monstre ou quand on lit un livre qui fait peur, cela nous permet d’essayer ces émotions, ce qui est une bonne chose je trouve. Je pense que c’est bien d’exprimer / ressentir cela. C’est une sorte de catharsis. Mais bien entendu je dirais cela (Stephen King se met à sourire)

Stephen Sackur : Oui vous diriez cela, vous êtes en quelques sorte pour faire peur aux gens et je présume que vous pensez que faire peur aux gens qui ont déjà peur est un choix et que beaucoup de gens font ce choix.

Stephen King : Je pense que c’est presque comme autrefois quand les gens provoquaient un saignement pour faire sortir le stress, ou du moins j’aime penser ainsi. Je l’espère. Il y a beaucoup de raisons psychologiques pour apprécier des fictions qui font peur et surtout avec des éléments surnaturels ou les monstres et ce genre de choses. On comprend que ce n’est pas vrai. Donc on pense que c’est assez sûr (et sécurisant, ndlr) pour y aller tandis que lorsqu’on a quelque chose comme le coronavirus, c’est très très réel. Une des choses qui m’intéresse est (de savoir) combien de livres sont sortis à l’époque du coronavirus qui portaient sur le sujet. Il y en a un très bon intitulé « The End of October« , qui traite du sujet d’une pandémie qui est sinistrement comme ce que nous vivons aujourd’hui, mais ce n’est pas la même chose que ce dont nous parlons parce que c’est très très proche de nos véritables angoisses.

Stephen Sackur : Vous avez écrit votre propre livre au sujet d’une maladie extrêmement contagieuse et extrêmement dangereuse à la fin des années 70 et vous l’avez révisé, et regardez dans quelle mesure vous aviez vu juste dans les manières dans lesquelles la société réagit dans ce genre de menace sanitaire invisible mais omniprésente.

Stephen King : Oui je l’ai révisé de manière plutot significative parce que « Le Fléau« , qui est une mini-série télévisée ici (voir notre dossier sur la nouvelle série « The Stand ») et je présume qu’elle finira par être diffusée en Angleterre si ça n’a pas encore été le cas, et c’est très étrange de voir des scènes durant lesquelles les gens portent des masques et jètent des corps dans des fosses communes. On a vu trop d’images ici de camions réfrigérés surtout durant l’apogée de la pandémie à Los Angeles ou New York où il n’y avait qu’une accumulation de corps qui étaient emmagasinés, et ça m’a vraiment rappelé l’histoire que j’avais écris.

Stephen Sackur : Est-ce que vous allez écrire un autre roman sur un virus?

Stephen King : Je ne pense pas. Je pense que les gens en ont vu assez. Ce qui m’intéresse est de savoir comment les romanciers vont traiter la situation actuelle, durant laquelle tout le monde porte un masque et tout le monde essaie d’appliquer une certaine distance sociale.

Stephen Sackur : Laissez-moi vous inviter à voyager dans le temps, parce que vous avez parlé de pourquoi l’horreur et le genre que vous écrivez intéresse des lecteurs, parce que vous dites que cela leur permet de confronter leur peurs les plus profondes dans un environnement qu’ils contrôlent, mais je m’intéresse non pas au sujet du lecteur mais de l’écrivain. Donc vous. Et je m’intéresse sur la raison qui, tant que personne jeune, même en tant qu’enfant, vous étiez attiré par les lieu sombres durant votre écriture d’enfance et ensuite en tant que jeune auteur dans la vingtaine, votre premier roman qui a rencontré un grand succès était « Carrie » qui, vous le savez explorait le paranormal et était plus sombre de sa propre manière. Pourquoi? Qu’est-ce qui vous y a amené?

Stephen King : Et bien, vous savez, un (grand) nombre de fois quand je fais des interviews ou quand je fais des apparitions (publiques) où il y a une session de questions, quelqu’un me demandera comment j’étais enfant. Et le sous-entendu à cette question est « ‘Qu’est-ce qui vous a déglingué autant qui fait que vous écrire ces horribles histoires? »

Stephen Sackur : Les gens veulent savoir si vous êtes psychopathe ou si quelque chose d’horrible durant votre enfance qui vous a porté dans la direction dans laquelle vous êtes allé.

Stephen King : C’est (une question) très freudienne et je pourrais vous répondre, mais je devrai vous tuer. (Rires)

Stephen Sackur : (Rires)

Stephen King : Je plaisante, je crois. Vous savez, le truc c’est que je suis né avec une grande imagination et en tant qu’enfant, ça m’a en quelque sorte rendu ma vie incomfortable. J’avais peur du noir, j’avais peur des bruits dans la maison, je faisais des cauchemars, je pouvais imaginer tout plein de mauvaises choses arriver, et petit à petit j’ai été en mesure de les transposer dans une autre direction et maitriser ce qui m’avait terrifié, ce qui m’avait fait peur quand j’étais enfant et commencer à écrire des histoires qui faisaient peur aux autres personnes. Vous savez, d’une certaine manière, c’est le meilleur des mondes parce qu’il y a des gens qui vont voir des psychologues avec leurs peurs et ils leur paient une certaine somme à l’heure, et ce n’est même pas une heure, c’est seulement 50 minutes, et ce que je fais, c’est d’extérioriser ces peurs et les gens me paient pour les lire. Mais il n’y a pas de vraie réponse claire à votre question. C’est un mystère.

Stephen Sackur : Mais cela m’intrigue, désolé de vous avoir coupé Stephen, mais cela m’intrigue que vous écrivez beaucoup au sujet d’enfants. Des enfants qui sont souvent solitaires mais ils ont des pouvoirs spéciaux. Ils voient des choses, ce qui inclue des fantomes et des éléments paranormaux que les adultes ne peuvent peuvent pas voir. Je viens tout juste de finir votre dernier livre, un livre de crimes, « Later« , qui traite d’un enfant qui a ce talent particulier, ce don. Enfant, avez-vous jamais pensé que vous pouviez voir des choses via un don que vous aviez que les adultes autour de vous ne pouvaient pas comprendre?

Stephen King : Oh oui, je pouvais voir des choses et c’était très clair et je les écrivais. Et une des manières auxquelles vous parlez à une personne qui est très créative, et, en tant qu’enfant, j’étais très créatif et je le suis toujours, mais je le controle mieux maintenant comparé à quand j’étais enfant. Donc le truc est qu’en grandissant on apprend à maitriser cela et l’enfance était vivide pour moi et j’apprécie révisiter cela, et une des choses que j’apprécie à ce sujet est que les enfants ont une perspective plus large, ils sont plus aptes à prendre en compte le paranormal ou les choses étranges. Je veux dire… les enfants croient au Père Noel. Les enfants croient à la petite souris. Il est donc très facile pour eux de croire qu’une maison puisse être hantée.

Stephen Sackur : Puisqu’on parle de croyance. Est-ce que Stephen King croit en Dieu?

Stephen King : Le jury délibère sur cela, mais comme quelqu’un de célèbre a dit « Si vous ne croyez pas et qu’il y en a un, vous avez perdu. Cela ne fait pas de mal de croire en Dieu, donc je choisis de croire en un pouvoir supérieur à moi, pourquoi pas? Cela semble aider, donc oui.

Stephen Sackur : La raison pour laquelle je m’y intéresse est partiellement parce que vos livres ont de bien des manières au sujet du bien contre le mal. Il y a des gens bien dans vos livres et il y a des gens atrocement maléfiques dans vos livres. Je ne sais pas si vous avez personnellement utilisé le terme « Mal » (/Diable), mais si vous le faites, d’où pensez-vous que le Mal provienne?

Stephen King : La question du Mal (/Diable) est difficile. J’ai été élevé en tant que Méthodiste et j’ai été élevé dans une religion protestante traditionnelle et je transpose beaucoup de cela dans ma fiction et beaucoup de cela porte sur la question du Bien contre le Mal. Une des choses qui m’intéresse le plus sur les histoires que j’écris est de savoir comment les gens bien se comportent quand ils doivent faire face à des épreuves. Donc j’essaie de travailler sur cela autant que possible mais quand vous mentionnez le Mal (Diable), la question est s’il y a une chose qui est un Mal extérieur. Ce qui veut demander si une possession démoniaque est réellement possible ou s’il s’agit d’une abérrationn psychologique. On sait ce qui traite du mal intérieur. Si il existe un Mal extérieur est une question pour la fiction et j’ai écris à ce sujet à plusieurs reprises. Une des choses qui m’a toujours interpellé au sujet des gens très maléfiques, les tueurs en séries comme Ted Bundy, les tueurs de la Lande en Angleterre si ça vous intéresse. Ce sont des choses absolument tragiques mais si on condamne à mort ces personnes, le Mal s’en fiche. Le Mal s’envole vers quelqu’un d’autre. Et ensuite on se retrouve face à d’autres tragédies parce qu’on a ces éléments que le Mal se retrouve en chacun de soit.

Stephen Sackur : C’est intéressant, c’est la question perpétuelle, n’est-ce pas? Elle est posée dans vos livres mais elle est aussi soulevée dans l’history du monde. Que sommes-nous, vous et moi, réellement capables en ce qui concerne l’idée que nous avons tous des idées très sombres et mauvaises en nous, que nous devons contrôler.

Stephen King : Nous le devons et peut-être que nous avons voir des films d’horreur comme « Saw » ou « Salem’s Lot » (d’après Stephen King) ou « The Stand » (la nouvelle série) pour nous alléger de certains de ces sentiments. Nous trouvons un endroit pour les enfermer. Nous devons presque faire cela parce que nous avons tous des pulsions violentes. Ca fait partie de notre ADN si vous voulez. Donc, de cette manière, j’aime à penser que je suis d’intérêt publique. (Souris)

Stephen Sackur : (Rires) Et nous vous en remercions. Mais si vous me permettez, laissez-moi devenir personnel, parce que vous semblez être quelqu’un qui a beaucoup réfléchit sur vous-même et la pensée de chacun d’entre-nous, les humains. Pourquoi y avait-il une période durant votre vie durant laquelle vous avez clairement rencontré des problèmes avec l’usage de drogues, avec le controle et l’addiction? Qu’est-ce qui a mal tourné chez vous?

Stephen King : Rien n’a mal tourné chez moi. J’étais un alcoolique et un drogué dès le début.

Stephen Sackur : Vraiment?

Stephen King : Oh Dieu, à partir du moment où j’ai eu ma première boisson (alcoolisé, ndlr) j’ai dis « donnez m’en plus ». Et quand pour la première fois que j’ai pris de la cocaine, je me suis dit que j’ai trouvé Dieu. Je peux me rappeler… et bien j’ai eu un accident en 1999, un gars m’a renversé avec son van, et j’ai finis à l’hopital avec des os cassés, une concussion et.. en très mauvais état. Ma jambe était tout simplement des épluchures du côté droit. Je suis chanceux d’être encore en vie, et quand je me suis réveillé, trois jours plus tards, le docteur m’a demandé à quel point j’avais mal sur une échelle de 10. J’ai répondu 20. C’est à 25. Il m’a répondu « on a une merveilleuse nouvelle drogue, ça s’appelle Oxycotin et je pense que vous allez trouver que ça contrôle (permet d’oublier, ndlr) la douleur. » Et la première fois que j’ai pris une de ces pillules, je me suis dit « C’est ma nouvelle addiction » et ça l’était, j’y suis resté accroc les 5 prochaines années. Mais c’est aussi comme l’imagination. C’est presque comme si c’était imprimé dans le cerveau. C’est une maladie et je la controle quotidiennement. Je ne bois pas (d’alcool, ndlr), je ne prends pas de drogue, je ne l’ai pas fait depuis 32 ans. Donc c’est une meilleure manière de vivre. Mais je suis toujours un alcoolique actif, il n’y a pas de doute. Et bien, pas actif, mais je suis en rémission…

Stephen Sackur : Oui, laissez-moi vous demander comment la culture américaine a évolué depuis les dernières 50 années, parce que c’est l’étendue de votre carrière d’écrivain. Il m’a frappé que quand vous avez débuté durant les années 60s, vous évoluiez dans un contexte très différent de celui dans lequel les nouvelles générations évoluent. La révolution digitale, l’impact de l’afflux d’informations qui arrive avec l’internet, les réseaux sociaux… cela a changé la culture si profondément. Pensez-vous que cela a changé les goûts de ce que les personnes veulent lire et donc ce que vous devez écrire?

Stephen King : Et bien ça a été une très bonne chose pour les personnes créatives, les personnes artistiques. Pendant des années, les auteurs, les scénaristes, les romanciers… nous étions dans ce que vous appelez un marché de la vente. Mais maintenant, grâce à toutes les plateformes de streaming et aux livres audios, les livres électroniques qu’on lit sur un écran, tout explose. Nous sommes maintenant dans un marché des vendeurs. Il y a tout plein de demande pour les créateurs, pour les personnes qui peuvent écrire des histoires et imaginer des choses, tout simplement. C’est partout. Et à la question de savoir si la consommation des personnes a évolué, je répondrais que les gens sont plus flexibles maintenant qu’ils ne l’étaient par le passé. Quand j’ai commencé en 1974, il y avait des choses très simples. Il y avait des livres à couvertures rigides devenues couvertures souples (et livres de poche, ndt, et si vous aviez beaucoup de chance ils pouvaient devenir des films. Mais c’était à peu près tout à l’époque. Et maintenant, les choix sont multiples et je pense que les gens sont plutôt flexibles.

Stephen Sackur : Pensez-vous qu’ils sont flexibles d’une autre manière? D’une manière qui, grâce aux téléphones qu’ils ont, et les ordinateurs, et les tablettes, ils peuvent accéder les images et histoires les plus extraordinaires et souvent effrayantes en seulement quelques clics? Pensez-vous que, quand vous vous asseyez dans votre pièce à écrire, imaginez une nouvelle histoire, vous devez aller plus loin en terme d’éléments graphiques, en terme de violence, d’horreur et de choses qui font peur? Devez-vous aller plus loin qu’auparavant?

Stephen King : Non, je n’ai pas besoin de le faire. Parce que je ne suis pas réellement intéressé par l’horreur. Je suis intéressé par les gens et ce que les gens font. Ce que j’aimerai que les lecteurs, pour vous, Stephen, ressente en lisant un de mes livres, est de tomber amoureux avec un des personnages et désirer ce qu’il y a mieux pour eux. En d’autres termes, oui je suis un auteur d’horreur, je ne vais pas vous contredire à ce sujet, mais ce que je veux vraiment faire est d’engager vos émotions positives autant que possibles pour que quand de terrifiante choses arrivent, vous ne voulez pas voir que la tête d’une personne ne soit coupée. Je pense que d’une manière avec laquelle les films « Vendredi 13 » étaient presque comme des snuff. Vous n’alliez pas voir les films pour que des personnes qui font du camping au Crystal Lake survivent, vous vouliez les voir tués avec des flèches et des scies, des tronçonneuses et Dieu sait quoi. Vous savez quoi. J’étais dans un supermarché ici en Floride, et j’ai passé le coin d’une allée et il y avait une autre femme qui passait. Elle m’a pointé du doigt et dit « Je sais qui vous êtes! Vous êtes Stephen King. Vous écrivez ces horribles histoires et d’accord, ça va. Mais j’aime ces histoires réconfortantes comme le film « Les Evadés » et j’ai répondu « Je l’ai écris » et elle a répondu « Non, ce n’est pas vrai ».

Stephen Sackur : (Rires) Mais de manière intéressante, quand vous l’avez écrit, ce qui vous importait était que cela vous connectait avec des personnages qui générait de l’amour des lecteurs aux personnages. Vous savez, Shakespeare aurait dit que Charles Dickens, Tolstoi, tous les grands écrivains diraient la même chose. Est-ce que vous avez de la rancoeur au fait que vous êtes considéré comme étant un auteur très commercial. Vous n’êtes pas vraiment considéré comme un écrivain littéraire, une personne qui a un énorme talent avec les mots. Est-ce que cela vous gêne?

Stephen King : Je suis trop vieux maintenant pour que cela me gêne il y avait un temps où cela me gênait beaucoup. Et il y avait aussi un temps où je croyais, étant plus jeune, plus naïf, qu’il y avait un moyen de créer un pont entre disons le milieu littéraire et le populaire. Qu’il y avait une manière d’avoir les deux à la fois. Et je pense qu’il y avait un temps quand cela est arrivé, bien qu’au summun de sa popularité Charles Dickens était adoré par le peuple qui s’adossaient pour le voir quand son dernier chapitre du livre « La Petit Dorrit » est sortit si vous voulez, et le lieu s’est effondré et que le publique c’est noyé parce qu’ils étaient très impatients de voir ce qui arrivait ensuite, et les critiques littéraires de l’époque ont dit que cela les dépassait. Parce qu’il y a cette sortie de statut élistique, que s’il y a trop de gens qui l’apprécie, cela ne peut pas être très bon.

Stephen Sackur : Dernières pensées, et cela me mène à nos jours. Vous avez 6.5 million de personnes qui vous suivent sur Twitter. Vous utilisez souvent votre plateforme pour exprimer votre opinion politique, qui sont, je pense qu’il est légitime de dire, libérales et ont été contre Trump ces dernières années. Mais il me semble que Donald Trump a un talent : qui est d’utiliser la peur comme étant une arme politique extraordinairement effective. Son célèbre discours d’inauguration, de janvier 2017, celui que nous appelons régulièrement le discours du carnage américain, qui traitait uniquement de l’usage de la peur comme un moyen de rallier du soutien politique. Je me demande si vous êtes intéressé par cela et si vous, Stephen King, envisagez écrire un roman sur l’Amérique et où elle se trouve aujourd’hui, fusionnant ensemble la politique et la peur.

Stephen King : (Rires). Et bien je l’ai fais d’une certaine manière. J’ai écris un livre intitulé « Dead Zone« , il avait un personnage nommé Greg Stillson qui passe d’être un vendeur de bibles en porte-à-porte à être un candidat à la présidence américaine. C’est un personnage horrible (comprendre qu’il n’est pas très appréciable, ndt) et en même temps il ressemble beaucoup à Donald Trump. Et j’ai été très affligé par la guerre d’Iraq de George Bush que j’en ai écrit un livre intitulé « Under the Dome » (Dôme, en français) et j’y avais un personnage nommé Jim Rennie qui est la pire personne qu’il est possible d’imaginer en charge d’une crise, et d’un disastre et je ne pensais pas tellement au sujet de Bush plutôt que de Dick Cheney (vice président américain de 2001 à 2009, ndlr). Vous savez, tout ce que j’écris a un certains sous-texte parce que je pense que quiconque écrit un long livre, ils se doivent de penser à quelque chose au-delà de l’histoire qui se doit d’être imprégné de leur propre vie. Donc j’essaie de garder Twitter et le sujet politique sur Twitter, dans les livres, le sous-texte y est.

Stephen Sackur : Et bien merci. C’était un plaisir (de vous recevoir), merci.

 

 

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Later Stephenking Roman Hardcasecrime 2021

 

De quoi parle « Later », le nouveau livre de Stephen King?

 

L’histoire de « Later » : 

« L’auteur bestseller Stephen King revient avec un tout nouveau roman portant sur les secrets que l’on garde enfouis et le coût de les déterrer. »

PARFOIS GRANDIR
VEUT DIRE FAIRE FACE A SES DEMONS

Fils d’une mère seule qui galère, Jamie Conklin veut juste une enfance ordinaire. Mais Jamie n’est pas un enfant comme les autres. Né avec une capacité hors du commun que sa mère a poussé à garder secret, Jamie peut voir ce que personne d’autre ne peut et apprendre ce que personne d’autre ne peut. Mais le coût de son talent est bien plus élevé que ce que Jamie ne peut imaginer, et il le découvre lorsqu’un détective de la police de New York le convainc dans la poursuite d’un tueur qui a menacé de frapper depuis l’au-delà.

LATER est Stephen King à son meilleur, une histoire touchante et terrifiante sur l’innocence perdue et sur ce qui nous emmène à tester notre sens du bien et du mal. Avec des échos au roman « Ça » de Stephen King, « Later » est une exploration puissante, troublante et inoubliable sur ce que cela coute que de faire face au mal sous toutes ses formes. »

 

Le roman « Later » est donc sortit aujourd’hui en version originale, et est prévue en novembre en français, aux éditions Albin Michel.

 

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