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Podcasts

Stephen King sur la fiction et la peur – traduction d’un récent podcast de CNN

Stephen King a récemment participé à un podcast avec le Dr Sanjay Gupta de la CNN… on vous a réalisé, ci-dessous, une traduction de la retranscription de ce podcast !

 

Chasinglife Podcast With Stephen King

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 Le podcast en question est disponible ici, directement sur le site de CNN.

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Présentation :
Certains d’entres nous aime avoir peur, et d’autres l’évite à tout prix. Stephen King a terrifié les lecteurs depuis près de 50 ans, et sait ce qui nous fait hurler. Comment fait-il, et qu’est-ce qui se passe dans nos cerveaux quand on a peur? Qu’est-ce qui effraie le maitre de l’horreur?
Sanjay Gupta discute avec Stephen King, un des ses auteurs préférés, au sujet de son dernier livre, « Holly » et les intérêts de la peur dans le quotidien.

 

 

 

La discussion entre l’animateur du podcast et Stephen King :

 

 

 

Stephen King : J’ai toujours été attiré par les histoires macabres, l’étrange. J’aime les histoires sur le paranormal.

Sanjay Gupta : Stephen King a écrit certains de mes romans absolument préférés : « Le Fléau« , « Ça« , « Misery« . Et vous n’en avez peut-être pas conscience, mais il a terrifié les lecteurs depuis près de 50 ans. Quasiment toute ma vie. J’ai passé de nombreux étés de la fac totalement immergé dans ses livres, et j’ai toujours un peu peur rien qu’en pensant à des personnages comme Grippe-sou, qui, au passage, est ce en quoi ma fille se déguise à Halloween cette année. Ce que je considère toujours remarquable dans les livres de Stephen King c’est sa capacité à rendre les parties ordinaires d’une vie ordinaire, comme une déchiqueteuse de bois dans un sous-sol, soudainement terrifiant. La première fois que j’ai lu un livre de Stephen King, j’ai eu des difficultés pour dormir pendant une semaine, ce qui peut amener certains d’entres vous à se demander pourquoi faire cela? Et bien, nous allons en discuter un peu aujourd’hui. Le cerveau terrifié, pourquoi certains aiment cette sensation. Ce que vous savez peut-être si vous écoutez régulièrement ce podcast, c’est que j’aime Halloween. J’aime la saison entière, mais j’aime aussi la capacité qu’on les gens de sortir de chez eux déguisés. Chaque année je passe des semaines entières à créer une forêt qui fait peur dans mon jardin avec mes trois filles. Il y a des fantômes, des gobelins et des sorcières qui murmurent avec leurs chaudrons et des concoctions murantes et d’autres petites surprises. Même maintenant que mes filles ont grandi, notre terrifiante forêt est une des choses qui n’a jamais grandit. Vous savez, mon amour de ces choses qui font peur ont débuté assez jeune. En grandissant j’étais généralement le premier à attendre la sortie du dernier film d’horreur. J’aimais l’excitation des sursauts dans « L’exorciste » ou avoir la chair de poule quand je suis surpris par différents coup de théâtres. Je sais que la peur est généralement perçu comme une émotion négative, mais je sais aussi qu’elle sert un objectif. Cela active certaines parties de notre cerveau, notamment l’amygdale et l’hypothalamus. Elles libèrent des hormones qui déclenchent ce que l’on appelle la réaction que l’on décrit comme étant la prise de combat ou la fuite. Mais que se passe t’il dans notre corps avec cette réponse? Les niveaux de cortisol augmentent soudainement, les battements de coeurs et notre respiration accélèrent. On commence à transpirer. Même notre système digestif commence à ralentir. Tout cela a un objectif qui aidait nos anciens ancêtres quand ils devaient échapper à ce qui les menaçait. Mais voici le truc. De nos jours, nous n’avons pas vraiment besoins de ces instincts innés de survie. Donc pourquoi est-ce que certaines personnes ont une personnalité qui leur fait chercher les sensations fortes? C’est un type de personnalité qui cherche de la stimulation, un rush de dopamine que la peur délivre. Donc, en l’horreur de cette saison hantée, je vais explorer le cerveau qui a peur avec le maitre de l’horreur en personne, Stephen King.

Stephen King : J’aime l’idée de l’horreur moderne et des choses qui sont connectés avec le monde que nous comprenons, parce que pour moi, cela les rend encore plus effrayantes.

Sanjay Gupta : Son dernier livre s’appelle « Holly ». Et au lieu de chiens enragés ou de reine de promo tueuse, cela traite de quelque chose de bien réel : la pandémie du covid 19. Aujourd’hui dans ce podcast, pourquoi beaucoup de nous apprécient l’horreur? Qu’est-ce que l’on en retire? Et qu’est-ce qui fait vraiment peur à l’auteur d’horreur le plus prolifique?

Stephen King : J’ai peur à mourir de ces abeilles tueuses et je pense que ça ferai un super sujet pour un roman d’horreur.

 
Stephen King : J’ai peur à mourir de ces abeilles tueuses et je pense que ça ferai un super sujet pour un roman d’horreur.
 

 

Sanjay Gupta : C’est Stephen King, et je suis le Dr Sanjay Gupta, chef correspondant médical ce CNN. C’est le podcast « Chasing Life ». Est-ce que vous aimez avoir peur? Genre comme si quelqu’un venait subrepticement de la porte derrière vous et vous faisait peur? Je veux dire, est-ce que c’est un sentiment que vous aimez?

Stephen King : Non. J’aime en avoir le contrôle. J’aime être celui qui fait peur. Je n’aime pas nécessairement, par exemple il y a quelque chose qui s’est déroulé il y a 4 ans. Ma femme m’a dit « Je crois qu’il y a quelqu’un dans la maison ». Elle avait entendu un gros bruit, et vous savez j’ai fais le truc de l’homme. Je suis allez voir et j’ai attrapé quelque chose pour y aller. Je ne sais plus ce que c’était. Et je suis descendu et il y avait ce gros miroir de décoration qui était tombé du mur. Mais non, je n’aime pas me faire peur. Et je pense que tout le monde aime les préparations concernant ce qui fait vraiment peur et c’est pourquoi on va au cinéma les voir, vous savez, leatherface (le tueur de « Massacre à la tronçonneuse », ndlr) ou Michael Myers (Halloween, ndlr) ou un de ces types avec un masque de hockey (Jason, de la saga des « Vendredi 13 », ndlr) parce qu’est fictif et cela donne une chance d’en quelque sorte essayer ces émotions de peur. On aime les montagnes russes et on aime les maisons qui font peur, et c’est ce que je fais. Je construis des maisons de fous.

 

 

Stephen King : « C’est ce que je fais. Je construis des maisons de fous. »

 

 

Stephenking Funhouse

 

Sanjay Gupta : C’est intéressant que le composant de l’anticipation, je trouve que c’est une chose humaine, n’est-ce pas? Je veux dire, que les animaux par exemple, on peut faire peur à un animal mais c’est parce que l’animal pense qu’il y a une menace légitime. On ne peut pas vraiment… est-ce que les humains sont uniques en ce sens? Est-ce un indicateur de facultés intellectuelles plus élevées (par rapport aux animaux, ndlr) que d’être capable d’avoir peur d’un roman de Stephen King?

 

 

Stephen King Livres

 

Stephen King : Je pense que ça l’est. Il faut se demander si les autres animaux ont de l’imagination. Ils en ont peut-être une limitée, mais on a ces imaginations et anticipation, qui peut voir ce qui peut se passer. Vous savez, Alfred Hitchcock avait l’habitude de dire que si une bombe explose à l’écran, on a 5 secondes d’horreur. Mais si on sait que la bombe est sous la table, on obtient 10 muinutes de suspense parce que l’imagination humaine est capable d’imaginer ce qu’il peut se passer. Dans « Psychose », on sait que la mère est dans le sous-sol et nous savons que Vera Miles finira par y aller, mais nous n’en savons pas beaucoup plus sur les personnages. Et c’est ce qui terrifiant. Cela peut-être très très effrayant.

Sanjay Gupta : Cette idée d’anticipation, de préparation, fait en quelque sorte se demander si on peut être préparé ou du moins psychologiquement préparé. On a fait des préparations mais cela ne semble toujours pas quelque chose d’appréciable. Comme je préfererai que cela ne soit pas aussi douloureux, comme les personnes qui sont à la recherche de montagnes russes. Ils cherchent un roman de Stephen King, un film qui fait peur ou autre. Pourquoi? Que pensez-vous qe ce soit? Est-ce que vous y avez déjà pensé? Genre, qu’est-ce qui se passe dans le cerveau pour que quelqu’un apprécie vraiment cela?

Stephen King : Et bien je pense que c’est parce qu’il y a beaucoup de choses dans la vie qui sont vraiment effrayantes. On a peur de tomber malade par exemple. Et donc si on va voir un film de David Cronenberg avec d’horribles choses qui sortent du corps humain, ou que l’on va voir « Alien » où tout d’un coup il y a un monstre qui sort de l’estomac d’un mec, alors on se dit que c’est fictif. C’est pourquoi j’ai peur, par exemple, si j’ai des remontées d’acide vous savez, on ne pense pas qu’il y aura un monstre qui sort de notre ventre, mais on peut imaginer le pire. Donc quoi qu’il se passe avec nous n’est pas aussi grave.

Sanjay Gupta : C’est intéressant.

Stephen King : Et je pense que cela nous donne l’opportunité aussi, d’exprimer nos peurs intérieures.

Sanjay Gupta : Qu’est-ce qui vous fait peur aujourd’hui?

Stephen King : La maladie d’Alzheimer. J’ai peur à chaque fois que je dois chercher un mot. Mon esprit est mon outil. C’est mon outil principal. Et c’est ce qui me fait apprécier la vie vous savez, tout de mon imagination à la lecture de livres, à aller voir des films au cinéma ou regarder des séries en streaming. Et l’idée de perdre cela ou de perdre ma famille me terrifie. J’ai un livre qui sort l’année prochaine, un recueil de nouvelles qui sont majoritairement inédites et beaucoup d’entres elles sont liées à des persones qui sont âgées, des personnes avec des os fragiles. Il y a une scène dans l’une des histoires dans laquelle un vieux homme marche a côté d’une cloture et observe ses fleurs et le narrateur entend un craquement, presque comme un coup de pistolet. C’est le craquement de la hanche du gars, il se basse et il a beaucoup de douleurs. Donc j’ai tendance à écrire sur ce qui m’inquiète. Et en ce moment, ce qui m’inquiète c’est la perte de mes facultés et de mes capacités physiques. Petit à petit, vous savez, comme la chanson qui dit que le temps vous prend la capacité de sauter. Ca prend tout, véritablement.

 

 

 

Photo Stephen King 52

 

 

Sanjay Gupta : Quand vous écrivez un livre, est-ce que vous pensez à cela, y a t’il un message plus profond peut-être pour les lecteurs?

Stephen King : Non, je n’y pense pas. Je pense à ce qui me ferai peur. Et souvent c’est de l’horreur lié au corps. C’est l’idée de quelqu’un qui est enfermé comme la famille Torrance dans l’hotel Overlook dans « Shining« . Je pense à ces choses et je veux vraiment y amener le lecteur et lui foutre les jetons si je peux, mais je ne planifie pas.

Sanjay Gupta : C’est intéressant…. Combien de temps, je suis curieux. Combien de temps est-ce que cela vous prend? Je veux dire, qu’il y a des livres différents, « Le Fléau » qui fait 1100 pages si je me rappelle, des livres de longueurs différentes donc de temps d’écriture. Mais combien de temps ça vous prend d’écrire un livre? Est-ce que vous écrivez à un moment spécifique tous les jours?

Stephen King : Oui et bien j’écris à la même heure. Généralement je m’assoie après une promenade matinale qui me permet de m’éclaircir la tête et je commence à travailler vers 8h30 ou 9h, et je travaille jusqu’au repas. Et ensuite il y a beaucoup de réflexions aussi. Tout ce qui est avant d’aller dormir, ça peut être dans la douche même et je pense à une connection ou je pense à une scène que je veux écrire parce que c’est tellement sombre et embryonnaire dans la tête. C’est chaud et c’est juste, vous savez, c’est un bon moment pour réfléchir. Mais le temps réel d’écriture, je dirai 3h par jours et j’avais l’habitude de faire environ 2000 mots durant cette période. Et maintenant je dirai que c’est genre 1500 ou 1200. J’ai un peu ralenti. Et vous? Quel est votre emploi du temps? Est-ce difficile pour vous d’écrire? Je suis toujours curieux à ce sujet.

Sanjay Gupta : Et bien la majorité de ce que j’écris n’est pas de la fiction, et de certaines manières…

Stephen King : Oui mais quand même

Sanjay Gupta : Oui, non, mais je pense, vous savez, je pense que ce qui est intéressant est un peu procédurier. Donc je me définis du temps pour écrire et c’est généralement le matin. Je suis lève-tot et je trouve généralement que je peux y trouver le temps d’écrire et je me force à écrire un peu tous les jours.

Stephen King : Parfois je l’imagine comme une voie de taxi où je peux avancer à la vitesse que je veux, vous voyez, pour remplir cet espace blanc. Et petit à petit, je m’intègre à l’histoire. Donc parfois je trouve des choses qui me surprennent moi-même, et des dialogues qui me ravissent. Cela n’arrive pas souvent, mais parfois ça arrive. Et c’est le mystère de la création. Mais au point où je m’assied et me dit que je dois ramasser ce poisson mort et voir à quel point il pue. Mais à la fin de la session, parfois, ma femme m’appelle et me dit que c’est l’heure de déjeuner et je ne veux pas m’arrêter.

Sanjay Gupta : Je présume qu’elle doit apprécier cela à votre sujet. Si vous êtes dans votre milieu et dans le flux à ce point. Oui c’est la dernière chose que l’on désire d’arrêter.

Stephen King : Oui. On est marrié depuis très longtemps. Elle me comprends probablement mieux que je me comprends moi-même.

Sanjay Gupta : Et bien, qui savait? Ma femme et la femme de Stephen King ont ça en commun. Elles nous connaissent mieux que nous nous connaissons nous-même. Quand on revient (de la pause, ndlr), on parlera des horreurs de la vie moderne.
On est de retour avec le podcast « Chasing Life » et le Roi de l’horreur, Stephen King. Je ne sais pas si vous avez lu cela récemment, mais il y de récentes recherches qui ont démontré que ceux qui aiment l’horreur étaient plus résilients durant la pandémie. C’était des études difficiles à faire. Je veux juste être totalement transparent à ce sujet. Et je pense que nous devons être prudent avec ce que nous lisons. Mais voyez-vous un quelconque lien entre ces deux choses, les gens qui aiment l’horreur et la résilience?

Stephen King : Et bien je pense que le fan typique d’horreur est quelqu’un qui a aiguisé leur imagination un peu plus que les autres. Disons que ceux qui ne font que regarder les actualités, ce ne sont pas tout à fait les afficionnados des actualités de la tv. Ce n’est pas quelqu’un qui veut de temps en temps regarder un truc sur Netflix, une comédie romantique, quelque chose du genre, mais (quelqu’un) qui veut quelque chose un peu plus effrayant, un peu plus différent de l’ordinaire, ce genre de choses. On a plus tendance à voir les conséquences, les conséquences possibles. C’est dire… au sommet de la pandémie, les actualités montraient des hopitaux avec des camions réfrigérés pour les corps. Et je pense que beaucoup de personnes diraient que cela ne pourrait jamais arriver à soi. Que cela ne m’inquiète pas vraiment. C’est toujours les autres. Tandis qu’une personne qui lit des histoires d’horreur ou qui regarde des films d’horreur, se dira que cela pourrait probablement lui arriver. Qu’il finira probablement dans le camion réfrigéré.

Sanjay Gupta : Mais ces mêmes personnes sont plus résilientes aussi d’une manière. Je veux dire, est-ce que cela ramène à l’idée de la préparation de tout a l’heure? Si on est quelqu’un qui aime l’horreur et qu’on est moins susceptible d’être détruit par les événements de la vie quotidienne, on en a alors plus de résilience. C’est ce qui, au passage, ce que je considère souvent comme étant un esprit saint ou un esprit fort. Les gens me le demande. Ils veulent savoir ce qu’est un coeur fort. Vous savez ce qu’est un foie fort. On peut mesurer la fonction de ces choses. Le cerveau? Vous connaissez la blague, si on demande à 10 neurologistes on aura 10 réponses différentes. Mais je pense qu’une chose que l’on peut dire est qu’il y a des personnes qui sont détruites par les événements de la vie quotidienne et que’il y a des personnes qui sont, en réalité, renforcées par ces mêmes événements. Donc métaphoriquement, le cerveau est plus comme un muscle pour eux. Il est en réalité renforcé par ces difficultés. Des gens qui, selon cette recherche, des gens qui sont des afficionados d’horreur et sont plus dans cette dernière catégorie. Ils sont plus résilients, ont plus si j’ose dire, de force tirées de ces difficultés.

Stephen King : Je pense qu’il y a une différence. Peut-être petite mais cruciale en ce qui concerne le cerveau, l’intelligence et l’imagination. Et je pense que l’imagination peut être développée et peut se transformer en une sorte de muscle. Dans un des livres que j’ai écris, je dis que l’imagination est le muscle qui peut déplacer le monde comme le levier d’Archimède. Donc je pense qu’en évoquant directement la pandémie, la personne avec de l’imagination dira « ok, qu’est-ce que je vais faire? – comme Holly dans le roman -, je vais me faire vacciner. Je vais me faire les deux vaccins. Je vais porter un masque. Quand on me redonnera de l’argent, je porterai un gant. Un gant en plastique. Et les gens qui n’ont pas une imagination forte se diront qu’ils l’attraperont sans doute de toute façon. Et je pense que c’est le genre d’attitude de beaucoup de personnes qui n’ont pas une forte imagination, ce qui est une épée à double tranchant, parce que, pour une situation on peut se dire qu’il y a des précations à prendre pour éviter de choper cette maladie ou d’autres maladies. Mais en même temps, l’imagination peut devenir si obsédante qu’on peut alors ressentir le besoin de se laver les mains toutes les 10 minutes. Ne pas vouloir sortir. Que tout est fait pour nous avoir. Vous voyez, c’est le coté sombre de l’imagination. Mais l’aspect positif est que, et je pense que beaucoup de fans d’horreur le voit ainsi, est qu’il est possible de prendre des précautions raisonnables et de faire attention à la fois au sujet du coronavirus et de Jason des films « Vendredi 13 ». Ils vont tous les deux ensembles.

(Découvrez notre article « Stephen King veut écrire un roman sur Jason Vorhees, le tueur des films Vendredi 13« )

 

Jason Vorhees Stephenking

 

Sanjay Gupta : Vous savez, c’est très intéressant de dire à quelqu’un qu’il faut un niveau approprié de peur. Tout d’abord, vous savez, si on sort de cette conversation je veux dire, la peur est probablement un facteur très motivant pour beaucoup de personnes. La peur, seule, déclenche l’amydale du cerveau, les centres émotionnels du cerveau. Mais les actions qui résultent des amydales souvent dépassent la zone préfontale du cortex où se trouvent les capacités de réflexion. Donc c’est un peu comme si beaucoup d’émotions ne déclenchent pas beaucoup de réflexion. Mais ce qui est intéressant, je trouve, c’est que si on regarde les gens qui ont très peur des vaccins, par exemple, c’est un groupe hétérogène de personnes. Ils sont en quelque sorte en train de remuer la poussière juste parce que. Il y a d’autres personnes qui ont d’autres motivations, parce qu’ils se comportent de manière financière ou autre, mais il y a des gens qui ont juste leurs antennes levées très haut. Si nous étions comme des plantes, ce seraient celles qui ont les antennes levées au-delà de tous les autres. Ce qui veut dire qu’ils voient les choses avant tous les autres, mais cela veut aussi dire qu’ils vont potentiellement voir des choses qui n’existent pas non plus. Parfois je me demande, Steven, si ces deux choses vont main dans la main. Je ne suis pas sûr s’il y a une question là-dedans. Je suis curieux de savoir ce que vous en pensez.

Stephen King : Et bien je pense que l apeur sans imagination équivaut à Fox News, que les gens qui n’ont pas une imagination très approfondie sont ceux qui ont tendance à écouter tout ce qui fait peur sur internet. Peut-être que l’expression la plus puissante de ce dernier siècle est le terme de « fake news ». L’idée que l’on peut juste ignorer la réalité de la situation et ne pas avoir à y penser. On peut juste le qualifier de fake news et l’ignorer. On peut s’inquiéter de Q (QAnon, ndlr) ou de l’idée des vaccins qui vont provoquer des crises cardiaques, ou ce genre de choses.

Sanjay Gupta : Si vous deviez regarder les rapports sur le changement climatique ou les histoires à ce sujet, une des critiques que les gens soulève est que ce sont les gens qui racontent des histoires pour nous faire peur. Vous essayez de nous faire peur avec des projections catasclysmique, des scénarios apocalyptiques et ce genre de choses. Ce sont ceux qui essayent de nous faire peur, pas que c’est un manque d’imagination. Ce sont des peurs non fondées.

Stephen King : Oui, c’est vrai, il y a cet élément. C’est juste simple. Donc on utilise notre imagination d’une façon qui va se trouver productive. Et je pense qu’aussi dur que ce soit, qu’il faut suivre la science. Il faut se demander si on veut monter les marches de cette terrifiante maison désertée. En réalité, la réponse est non. Je ne veux pas. Je veux sortir de cette maison.

 

Holly Stephenking Couverture Plus Grande Scribner

Sanjay Gupta : C’est vrai. Je veux parler de Holly. Holly le personnage et « Holly » le livre. A quel moment avez-vous décidé d’écrire un livre sur la pandémie et l’aspect politique de la pandémie? C’est extraordinaire. Je le redis, je l’ai lu. Tout le monde devrait le lire. Je ne veux pas trop en dévoiler. Mais qu’est-ce qui vous y a poussé?

Stephen King : Et bien, Holly était supposé être un personnage de passage dans « Mr Mercedes ». Elle était cette personnage introvertie, presque un peu autiste, qui écrivait de la poésie et qui restait principalement dans sa chambre et ne voulait pas avoir grand chose à voir avec les autres personnes et était presque cette femme un peu effacée. Et il y avait cette scène dans le livre dans laquelle il se trouve qu’elle sait beaucoup de choses au sujet des ordinateurs via ses écris en tant que poète et comme quelqu’un avec un passé du business. Et elle rencontre cet autre personnage avec qui elle travaille et elle se dévoile, elle s’illumine. Et tout d’un coup on découvre le potentiel de cette personne. Et j’ai aimé cela. Mais ce que j’ai aimé au sujet d’Holly c’était qu’avec chaque livre dans laquelle elle se trouve, elle se dévoile un peu plus et on voit découvre cette personne qui est à la fois timide et a un peu de TOCS. Comme je le dis, elle est presque autiste, mais en même temps, elle est aussi brillante et brave. Donc j’aime ces deux choses combinées ensembles. J’apprécie un personnage qui a bien plus qu’une facette.

Sanjay Gupta : Oui et au début, vous en parliez plus tôt vers le début du livre, on voit cette scène dans laquelle elle assiste aux funérailles de sa mère via Zoom. Sa mère est décédée du Covid. Elle ne croyait pas au covid, n’était pas vaccinée. Et il y a toutes ces notes à ce sujet. Et Holly est complètement attérée par le fait que sa propre mère ne voulait pas adhérer à ces précautions basiques de santé publique. Pandémie et politique. Il y a beaucoup de choses dans ce roman. Mais qu’est-ce qui vous a amené vers cela?

 

 

Photo Stephenking Masque Covid19Stephen King portant un masque durant la pandémie

 

Stephen King : Et bien je voulais écrire au sujet de la période du covid d’une manière réaliste. Parce que Holly se déroulait en 2021, que c’était l’apogée de la pandémie du covid, et j’avais un choix. Soit je pouvais l’ignorer, ce qui n’aurait pas été réaliste du tout, soit je pouvais me lancer dedaus. Et je me suis dis que je voulais presque faire une capsule temporelle de comment étaient ces années. Et il y a ce personnage qui dit que personne ne croirait ce que nous avons vécu. Et Holly lui répond que personne ne le croirait du tout. Et c’est le cas. Ce qui est marrant avec Holly est qu’elle met un point d’honneur à porter le masque, et qu’elle a toujours une poignée de gants. Mais c’est une fumeuse parce qu’elle est nerveuse et qu’elle a besoin de cigarettes pour calmer ses nerfs. La situation est ce qu’elle est. Donc j’ai juste essayé d’écrire une bonne histoire qui intégrait le covid, parce que c’était la période dans laquelle histoire se déroulait. Ce n’est pas une tentative de propagande ou quoi que ce soit. Je suis un artiste. Je ne suis pas un politicien.

Sanjay Gupta : C’est un livre vraiment effrayant. J’ai fais des cauchemars autour de ce livre, Stephen, depuis que je l’ai lu. Je veux dire que vous avez une manière d’intégrer les rêves des gens.

Stephen King : C’est bien.

Sanjay Gupta : Vous savez, m’assoir pour discuter avec Stephen King a longtemps été un rêve à moi. Et je dois dire que lire son dernier livre était vraiment important pour moi en tant que journaliste qui a abordé et aborde toujours la pandémie. Il rend la vie réelle tout aussi effrayante que la fiction. Mais je trouve que les artistes et auteurs comme Stephen King, ce qu’ils font vraiment c’est de rendre nos peurs profondes un peu plus tolérables. Et c’est tout pour cet épisode de « Chasing Life »

 

 

 

 

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